A l'occasion des 15 ans de Nonfiction, Benjamin Caraco, co-rédacteur en chef, revient sur sa relation avec le site.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis conservateur des bibliothèques à l’Université de Strasbourg. En parallèle, je suis chercheur associé au Centre d’histoire sociale des mondes contemporains. Mes recherches portent sur l’histoire culturelle de la bande dessinée. Ma thèse était consacrée à l’éditeur L’Association.

Quand et comment avez-vous croisé la route de Nonfiction et quelle est votre contribution à Nonfiction ?

La rencontre a eu lieu par hasard. Je suis un grand lecteur et est arrivé un moment où j’ai souhaité à la fois conserver une trace de mes lectures et les partager. J’ai d’abord commencé par rédiger quelques comptes rendus pour le « Bookclub » de Mediapart. Assez rapidement, j’ai cherché un autre site où publier mes articles, notamment pour bénéficier d’un suivi éditorial et me concentrer sur les ouvrages en sciences humaines et sociales. J’ai alors proposé, en 2012, une critique d’un livre sur Marx à Nonfiction, site que je lisais ponctuellement. Le texte a finalement été accepté et publié ailleurs… Ce fut néanmoins le début de ma collaboration au site, surtout pour des ouvrages en histoire, puis en sciences sociales (sociologie, anthropologie, politique). On m’a ensuite proposé de coordonner le pôle société au départ du précédent responsable. En parallèle, je me suis aussi impliqué dans des dossiers et j'ai réalisé quelques entretiens (Romain Bertrand, Jacques Julliard). Après ma soutenance de thèse en 2017, j’ai aidé, pour la coordination générale, Pierre-Henri Ortiz, alors rédacteur en chef et qui terminait également son doctorat. J’ai assuré une sorte d’intérim. A son retour, il m’a proposé de co-diriger la rédaction, ce que je fais depuis.

Qu'est-ce qui vous plaît dans Nonfiction ?

Beaucoup de choses ! La modestie puisque nous essayons surtout de mettre en avant le propos des auteurs. L’ouverture : en tant que rédacteur et relecteur de comptes rendus je suis confronté à des points de vue différents. Cela rejoint aussi l’éclectisme que nous permet de développer Nonfiction, à rebours de la spécialisation du savoir. Plus largement, ces différents points rejoignent notre volonté de partager des idées, essentielle à l’heure actuelle. Enfin, Nonfiction, c’est une confiance réciproque au sein d’un collectif et des rencontres avec des rédacteurs et rédactrices dont plusieurs sont devenus des amis.

Quelle est l'article (ou la réalisation) dont vous êtes le plus fier ?

Je vais en citer plusieurs que j’ai pris plaisir à écrire et qui reflètent la liberté offerte par NF :

Enfin, je suis bien sûr heureux d’avoir contribué, par mon implication à la rédaction, à ce que Nonfiction existe toujours quinze ans après sa fondation.