Un livre stimulant, constitué de trois études de sections locales de partis politiques en banlieue et en milieu rural, qui interroge les ressorts de l'engagement des classes populaires.

Nonfiction : Votre ouvrage, issu de votre thèse de sociologie, soutenue à l’Université de Paris-8 en 2018, se compose d’une série d’études ethnographiques de terrain qui traitent des militants politiques en milieu populaire, à la fois dans des sections locales en banlieue parisienne et dans une commune rurale lorraine, concernant trois partis politiques (l’ex-UMP, l’ex-FN et les Jeunes du Parti communiste). Vous vous êtes inspiré à la fois d’études sociologiques   et de politistes   et l’interprétation de vos résultats d’enquête conclut à une difficulté de la part des militants de terrain – que certains assimilent, non sans un certain mépris, à des « colleurs d’affiches » – à se reconnaître dans les débats théoriques et même médiatiques de leurs partis, vus comme élitistes et peu accessibles…Est-ce le sens de votre sous-titre « Comment les partis démobilisent les classes populaires » ? Les partis politiques ne sont-ils plus ce qu’ils étaient en termes de mobilisation populaire ?

Raphaël Challier : Peut-être ne l’ont-ils jamais été ! En tous les cas, c’est aujourd’hui un fait indiscutable : une étude de l’INSEE indique que seuls 1 % des Français sont des militants de partis politiques. A propos du titre de mon ouvrage, sans doute un peu accrocheur, on aurait pu moduler la précision du constat : « comment les partis mobilisent et démobilisent les classes populaires ». Il y a bien une ambivalence et une nuance qui apparaissent dans l’ouvrage car, aussi bien au sein du mouvement communiste – décrit comme déclinant – qu’au sein du Front National (devenu Rassemblement national) – souvent décrit comme populiste sans qu’il y ait beaucoup d’enquêtes sur ses relais populaires –, et même au sein d’un parti de la droite parlementaire, il existe des composantes militantes de terrain, c’est-à-dire des non-professionnels qui font vivre les partis au niveau local. Mon terrain se place en effet sur trois plans et dans une même logique à chaque fois : un parti, un territoire et une société militante locale. Mais, de manière générale, il reste que tout parti s’appuie pour des élections sur des relais locaux : il y a toujours des militants « de base » qui vont vers les partis, malgré la tendance globale qui est plutôt de fuir ces appareils.

Cela étant dit, une fois qu’ils sont engagés en politique, ces militants, notamment ceux qui appartiennent aux classes populaires, vont souvent avoir de grandes difficultés à « faire carrière » durablement au sein de l’appareil partisan et à progresser dans la hiérarchie. Ces partis, et de manière générale les collectifs militants, laissent en effet apparaître des processus élitistes diffus, qui ne se manifestent pas uniquement en raison de la mauvaise volonté des cadres politiques de milieux aisés, mais qui ont tendance à développer un entre-soi social, qui va progressivement se solidifier au travers de pratiques favorisant plutôt les diplômés, les personnes qui ont des ressources, de l’entregent, de l’aisance dans la parole, de la maîtrise de concepts abstraits et ainsi de suite. Cela aboutit à assigner bien souvent les membres de milieux populaires (ouvriers, employés, précaires…) qui s’engagent en politique « en bas » de la hiérarchie militante. Ce tri social culmine au niveau parlementaire, où les membres de ces catégories de population sont rarissimes.

La faible représentation populaire dans les fonctions dirigeantes est peut-être moins étonnante pour un parti de la droite parlementaire que pour le parti communiste. Mais vous montrez dans votre enquête qu’il existe aussi au sein d'un parti comme l'ex-UMP un phénomène militant « contre-intuitif » dans les banlieues parisiennes en milieu populaire…

On imagine en effet souvent qu’il existe des partis populaires (par exemple le PC ou le FN), voire de masse, et des partis structurellement bourgeois, de riches et de notables (la droite parlementaire). C’est en fait plus compliqué, dans la réalité pratique du fonctionnement de ces appareils. Globalement, même s’il faudrait systématiser l’étude, on peut dire que quand vous vous éloignez des sièges nationaux des partis, vous allez très souvent avoir une composition sociale plus mixte, sortant des seules classes aisées et diplômées – ces classes qui occupent les postes nationaux dans à peu près tous les partis. Je le constate au niveau des cadres des fédérations, puisque les sections locales sont mon port d’attache empirique qui me permet d’observer la vie militante, mais c’est aussi ce que constatent les études sur les cadres nationaux des partis, comme celle de Rémi Lefebvre et de Frédéric Sawicki   ou de Julian Mischi   . C’est donc une dynamique très générale.

La crise des Gilets jaunes, soulignant le supposé décrochage entre les élites, notamment bourgeoises et urbaines (bien souvent « gentrifiées »), et les habitants (qu’ils soient populaires ou non) des zones rurales et périurbaines, est intervenue au moment où votre enquête au long cours se terminait. Comme l’enquête en milieu rural de Benoît Coquard   qui évoque « la partie fluorescente de l’iceberg », vous n’aviez pas prévu l’émergence de cette contestation lorsque vous avez investi votre terrain rural s’agissant d’un parti politique, alors même que les Gilets jaunes ont contourné ces organisations politiques et ont même contesté précisément leur légitimité. Vous dites notamment que les thèses d’un Christophe Guilluy, avant les Gilets jaunes (et qui a cru voir dans ce mouvement une confirmation de son analyse), à propos de l’oubli de la « France périphérique », si elles peuvent être en effet contestées sur le plan méthodologique, doivent être prises au sérieux sur le sujet des traits communs aux classes populaires et, notamment, la confrontation avec les groupes privilégiés.

Avec Benoît, avec qui j’ai échangé régulièrement pendant le mouvement des Gilets jaunes, nous partageons la particularité d’appartenir à la minorité de chercheurs qui étaient de longue date ancrés dans les terrains d’enquête, ruraux, où la mobilisation de 2018-2019 fut très forte. Cela va créer chez nous un regard un peu différent car le mouvement relance des terrains préexistants que nous observons depuis des années et dont nous connaissons déjà les trajectoires individuelles et certaines manières de faire de la politique dans d’autres contextes. Des collègues qui travaillaient sur d’autres mobilisations politiques en dehors des milieux populaires vont projeter d’autres questions sur les Gilets jaunes. Ces travaux ont d’ailleurs leur propre utilité. Quentin Ravelli, dans un article récent   , nous qualifie, Benoît et moi-même, de « pêcheurs », alors que lui et ses collègues de la seconde configuration évoquée, seraient des « chasseurs »… c’est une manière stimulante d’appréhender les choses ! Souvent, les « pêcheurs », connaissant le terrain des Gilets jaunes, sont allés regarder ce qui se passe autour de ronds-points contestataires, en observant aussi les habitants qui n’y venaient pas (les élus et les militants politiques, par exemple, qui étaient très méfiants globalement), alors que les « chasseurs » se focalisaient sur les groupes d’activistes du noyau dur des Gilets jaunes irréductibles, ce qui est intéressant mais n’est pas représentatif du milieu général. Les classes populaires, ce ne sont pas (seulement) Eric Drouet et Jérôme Rodrigues, ces cas cachent en fait les nombreux segments des classes populaires qui ne sont pas ou plus allés sur les ronds-points.

Quant à Christophe Guilluy, le fait d’avoir observé de longue date les milieux populaires permet de sortir de ses visions un peu caricaturales, quels que soient les éléments intéressants que peut apporter par ailleurs sa démarche de géographe socio-spatial, que je ne veux aucunement accabler. Il y a eu dans l’espace public beaucoup de prises de positions qui tendaient à réifier les Gilets jaunes comme un mouvement de « petits Blancs » périphériques et qui émanaient de plusieurs pôles, y compris contradictoires voire antagonistes, du champ politique. S’en félicitant, certains commentateurs d’extrême droite tentaient de les récupérer, alors que d’autres commentateurs, de gauche notamment, essayaient de les diaboliser, en considérant leur contestation comme impure et problématique, voire confusionniste. Or, quand vous observez sociologiquement de longue date les milieux populaires ruraux, vous savez très bien qu’une grande minorité voire une petite majorité des gens « vote Marine ». De même, les discours conspirationnistes ne peuvent vous étonner sur ces terrains, je vois cela depuis des années, y compris chez certains adhérents des jeunesses communistes s’agissant des discours de Dieudonné ou d’Alain Soral…Pour autant, cela veut-il dire que les personnes qui relaient ces discours adhèrent unilatéralement aux thèses néo-nazies ou maurassiennes ? Certainement pas. Vous avez une foule de logiques sociales complexes qui amènent à voter pour Marine Le Pen quand vous appartenez aux milieux populaires ruraux ou, dans certains pans de la jeunesse, à relayer des discours conspirationnistes. Il existe une grande fragmentation et de nombreuses contradictions au sein de ces groupes sociaux.

Par ailleurs, la description d’un mouvement de « petits Blancs » périphériques renvoie à l’idée que les banlieues n’auraient pas investi les Gilets jaunes. En réalité, c’est plus complexe. Le chercheur Julien Talpin   a notamment montré qu’il existait une grande sympathie pour les Gilets jaunes en banlieue. Sympathie que reflètent aussi les prises de position massives d’artistes de rap, d’ailleurs pas forcément engagés mais maintsream, ou encore les mobilisations des lycées professionnels des quartiers populaires, qui ont même été les premiers à « converger »… Même sur les terrains ruraux que j’ai arpentés, il existait une sympathie très forte pour les Gilets jaunes de la part des habitants des minorités ethniques, pas ailleurs assez peu représentées dans ces territoires, même si cela pouvait être à leurs yeux plus coûteux en termes de « respectabilité » d’investir les ronds-points. L’image des « petits Blancs » est donc non seulement caricaturale mais fausse. C’est toute la limite des grands discours par « en-haut » qui visent à expliquer ce « que demande le peuple » en fonction de données territoriales et socio-économiques trop générales, et qui finissent par écraser toute la complexité du monde social.

On a eu tendance à dire précisément que les Gilets jaunes refusaient tout lien avec les partis politiques. Il n’y a d’ailleurs pas eu d’issue politique immédiate au mouvement en termes électoraux et de fortes critiques ont même été adressées à celles ou ceux qui voulaient représenter le mouvement aux élections européennes de 2019 ou municipales de 2020, considérant qu’on ne pouvait pas s’autoproclamer porte-parole d’une telle contestation. Qu’en est-il de votre point de vue ?

Il y a eu une grande diversité de classes chez les Gilets jaunes, aussi bien des artisans-commerçants que des milieux précaires ou des milieux populaires stables, avec des obédiences politiques très variées, à la fois des abstentionnistes de longue date, des électeurs du RN, ainsi que des sympathisants d’extrême gauche. En réalité, cette question d’appartenance politique n’a jamais été la question principale à l’agenda de la contestation des Gilets jaunes, en tout cas pendant la période la plus massive du mouvement (fin 2018 et début 2019). L’affirmation des opinions électorales était sanctionnée car sur les ronds-points il était mal vu de ramener les débats à des enjeux partisans. J’ai qualifié par ailleurs dans un article   ces pratiques de composition, c’est-à-dire de neutralisation de ce qui était perçu comme des débats théoriques et partisans, vus comme « hors-sol », au profit des débats immédiats du mouvement, qui se posaient plutôt sur une base de justice sociale « ici et maintenant », enjeux communément partagés et qui transcendaient les clivages politiques habituels.

Même les élections municipales ont peu été à l’agenda du mouvement des Gilets jaunes. Contrairement à ce que l’on pouvait peut-être pressentir, il y a eu très peu de conversions dans l’arène électorale, sans doute aussi en raison d’une réelle distance sociale. Les quelques tentatives de récupération partisane des Gilets jaunes (par exemple Florian Philippot à Forbach) n’ont absolument pas porté leurs fruits.

Eu égard à ce décrochage net entre classes populaires et privilégiés, pourquoi des militants populaires s’engagent-ils dans des partis qui représentent plutôt les intérêts « bourgeois » ? Par volonté individuelle de « respectabilité » ?

Mes propres enquêtes m’ont amené à être extrêmement prudent vis-à-vis des discours de téléologie historique présentant comme une évidence une supposée classe objective qui trouverait son débouché politique « naturel » dans tel ou tel parti. C’est toujours plus complexe. Historiquement, même à l’âge d’or du mouvement communiste, supposé incarner le monde ouvrier et sa « conscience de classe », cela n’allait pas de soi : un tiers environ des ouvriers continuait à voter à droite, notamment pour le mouvement gaulliste. Autre exemple, la trajectoire politico-historique des artisans-commerçants, groupe social particulièrement présent sur mes terrains d’enquête : ceux-ci ont longtemps été associés dans la tradition marxiste à des « petits-bourgeois » capitalistes et les études de science politique les avait décrits comme étant « contre la gauche »   , quelques décennies après le mouvement poujadiste des années 1950, qui a pu, par exemple, dans une certaine séquence historique, mobile et dynamique, incarner politiquement ce groupe social. Pour autant, au départ du mouvement ouvrier, sous la Commune de Paris (1871) par exemple, les artisans sont des fers de lance de la contestation sociale, et ce n’est que plus tard, avec l’hégémonie du modèle marxiste-léniniste qu’ils se déplacent vers la droite. Même aujourd’hui, dans leur opposition à Uber ou les Gilets jaunes, par exemple, ils ont pu se rassembler dans des mouvements diffus de contestation du néolibéralisme. Un groupe social n’est donc pas mécaniquement associé à une forme de politisation, cela reste toujours en discussion puisqu’il s’agit d’un « construit » social et politique, comme nous l’avions montré dans le numéro thématique « En Bas à droite » de la revue Politix   .

A un autre niveau, sur mes terrains d’enquête, les collectifs militants que j’ai rencontrés présentent des petites sociétés composites où différents milieux sociaux vont venir s’agréger en ayant pas forcément la même vision du parti, pas les mêmes motivations, et pas les mêmes manières de militer, et ce dès l’échelle la plus fine de l’analyse localisée. Par exemple, le Front national du petit bourg lorrain présente localement aussi bien des petites classes moyennes du secteur privé – qui vont voir dans la « dédiabolisation » impulsée par Marine Le Pen l’occasion de prendre rapidement des responsabilités politiques (conseillers municipaux) au sein d’une droite dure mais malgré tout plus respectable que « le FN de Jean-Marie » – que des adhérents de plus longue date, de milieux plus populaires, notamment ouvriers, qui apprécient beaucoup l’image subversive et sulfureuse du Front national – c’est même une motivation de leur engagement. Un ouvrier frontiste très engagé va ainsi mettre à l’épreuve ma capacité d’écoute lors de ma première rencontre avec lui, m’expliquant ironiquement qu’il « pousse les wagons vers les fours » (dans le cadre de son métier de « cuiseur »), ne souhaitant visiblement donc pas que le FN devienne un parti comme les autres. Quant aux petites classes moyennes « respectables » (employés devenus petits cadres privés, des « méritants », pour utiliser leur vocabulaire), ils vont considérer que le FN est un parti qui vise à « supprimer l’assistanat » mais, au sein de la même section locale, ils vont côtoyer des militants précaires qui ont rejoint le FN pour gagner en honneur symbolique et qui sont sincèrement persuadés que les seuls qui défendent le social, ce sont leurs dirigeants de parti… Des contradictions que l’on retrouve dans bien des collectifs militants.

Sur les trois partis et les trois terrains très différents que vous étudiez, il existe une base populaire, avec des motivations diverses dans l’engagement politique de ces « simples militants », mais vous considérez malgré tout qu’il s’agit d’organisations assez élitistes, avec une distance assez générale de ces exécutants des enjeux théoriques et programmatiques. Au fond, la France a-t-elle déjà connu des partis de masse ? N’est-ce pas une question de « tradition politique » par rapport notamment à certains pays germaniques ou nordiques qui ont établi de longue date des liens entre les bases syndicales et les partis ?

Mon propos n’est pas celui d’un socio-historien car je propose davantage une ethnographie comparée. Mais historiquement, en France, sur la longue durée, la densité partisane est en effet faible en comparaison à d’autres pays qui présentent des liens forts entre le monde syndical et le mouvement partisan – par exemple la social-démocratie allemande au tournant des XIXe et XXe siècles. Le PCF s’en est cependant rapproché dans certains territoires, notamment en banlieue parisienne (la ceinture rouge, proposant une forme de « contre-société »). Mais l’idée d’un mouvement de masse national qui incarne organiquement les classes populaires est peu présente en France.

Dans la période récente, la dynamique de temps long que je retrouve dans mes études de terrain, c’est l’amplification de la professionnalisation et de la technicisation (typiquement au niveau des Conseils municipaux et des intercommunalités) de la vie politique locale, ce qui produit, par un effet de boucle qui s’auto-entretient, une non-représentation au sommet des classes populaires et, partant, un sentiment de distance et de déprise, renforçant leur scepticisme. Cette tendance semble ainsi aller à l’encontre des mouvements de masse. Aujourd’hui, le militantisme est de plus en plus une activité déviante (au sens d’Howard Becker), socialement minoritaire, que seule une poignée de représentants de la société pratique.

Ce sont donc davantage les motivations individuelles (notamment la respectabilité, dont vous avez parlé) qui priment aujourd’hui sur les logiques collectives dans l’engagement politique des classes populaires ?

Cette question de la respectabilité est en effet récurrente et semble favoriser, pour le coup, les engagements et le militantisme. Les partis, au niveau local, en particulier au moment des élections municipales, peuvent susciter des vocations civiques de personnes qui souhaitent accéder à un mandat et/ou gagner en notabilité locale, voire de catégories de citoyens stigmatisés qui vont y trouver une forme de compensation de leurs frustrations socio-économiques, comme par exemple les précaires volontiers assimilés à des « assistés » ou à des « cas sociaux » (vocables répandus dans les milieux populaires, urbains ou ruraux confondus). Ce souci de respectabilité fait apparaître des ressorts complexes. Par exemple, les étudiants communistes que j’ai étudiés appartiennent à différents milieux, d’un côté des néo-étudiants populaires et/ou immigrés (souvent la première génération étudiante de leurs familles), d’un autre côté des étudiants plus aisés, de petite classe moyenne avec des parents politisés à gauche (base politique très classique des partis de gauche aujourd’hui). Pour les premiers, le militantisme va être un moyen de s’initier à un milieu éduqué et politisé, de bénéficier de conseils et mieux s’insérer dans le monde étudiant, de prime abord éloigné du leur – ce qui correspond tout simplement à un besoin de solidarité. Les seconds, en miroir, vont trouver dans la fréquentation de ces jeunes de milieux plus populaires une forme d’ouverture sociale (et de cohérence politique) et vont valoriser cet ancrage, y compris pour conjurer parfois des déclassements scolaires ou des trajectoires professionnelles plus précaires que celles de leurs parents. Finalement, chacun, en fonction de ses origines, de ses trajectoires, de sa profession, trouve dans l’engagement ce qu’il voulait y trouver, et, au sein du même parti, cela peut revêtir des parcours très différents.