De la Rome des Années noires au génocide des Juifs, plusieurs publications récentes, parfois inédites en français, invitent à se pencher sur l'histoire du fascisme et du nazisme. Que savaient les Allemands de la Solution finale ? Comment celle-ci a pu devenir possible ? L'Italie fasciste fut-elle totalitaire ? Voici quelques unes des questions posées dans ce dossier à travers les livres étudiés.
Au sommaire :
- la critique du livre de Saul Friedländer, Les années d'extermination. L'Allemagne nazie et les Juifs (1939-1945) (Seuil), par Jérôme Segal.
Le second volume du travail de S. Friedländer consacré à la persécution des Juifs en Europe. Une somme incontournable.
- la critique du livre de Peter Longerich, Nous ne savions pas. Les Allemands et la Solution finale (Héloïse d'Ormesson), par Anne Pédron.
Un livre majeur sur la question complexe de savoir ce que les Allemands percevaient de l’extermination des Juifs. Une belle réussite.
- la réaction indignée de deux historiens, Christian Ingrao et Jean Solchany, contre la déformation médiatique de "La Shoah par balle : l'histoire oubliée" (émission "Pièces à Conviction", France 3, 22.03.2008).
Une mise au point nécessaire sur un sujet qui ne souffre aucune approximation.
- la critique du livre de Gerhard Botz, Nationalsozialismus in Wien. Machtübernahme, Herrschaftssicherung, Radikalisierung – 1938/39 (Mandelbaum), par Jérôme Segal.
Un livre clé sur la prise du pouvoir, l'installation et la radicalisation du national-socialisme à Vienne.
- la critique du livre dirigé par Michel Cullin et Primavera Driessen-Gruber, Douce France? Musik-Exil in Frankreich / Musiciens en Exil en France 1933-1945 (Böhlau), par Jérôme Segal.
Un livre qui défriche de façon intéressante (et en édition bilingue !) un champ de recherche.
- la critique du Journal d'Hélène Berr (Tallandier), par François Quinton.
Ce journal poignant d’une demoiselle juive sous l’Occupation, publié pour la première fois, est, incontestablement, l’événement de cette rentrée.
- la critique du livre de Jean-Yves Dormagen, Les logiques du fascisme italien (Fayard), par Antoine Aubert.
L'Italie fasciste fut-elle totalitaire ? Oui, répond l'auteur, de façon peu convaincante.
- la critique du livre d'Emilio Gentile, Fascismo di pietra (Laterza), par Antoine Aubert.
E. Gentile, spécialiste du fascisme, évoque les projets architecturaux entrepris par Mussolini à Rome pour asseoir son pouvoir.
- la critique croisée de deux livres d'Emilio Gentile, Il fascino del persecutore. George L. Mosse e la catastrofe dell'uomo moderno (Carocci), et Renzo De Felice. L'Historien dans la cité (Le Rocher), par Antoine Aubert.
Emilio Gentile décortique, dans deux biographies parallèles, les vies de deux historiens spécialistes du fascisme - Mosse et De Felice.
- la critique du livre de Daphné Bolz, Les Arènes totalitaires. Hitler, Mussolini et les jeux du stade (CNRS), par Emmanuelle Loyer.
Une étude sur le rapport ambigu entre sport et politique à la lumière des instrumentalisations du premier par le second dans l'Allemagne et l'Italie des années 1930.