CARNIVAL DIABLOS

 

« Souvenez-vous que nous sommes réunis ici pour partager la musique que nous aimons, cette musique à laquelle nous croyons. Un festival est avant tout un lieu qui permet ça. Tout le reste, c’est de la merde. Un festival ne devrait pas ressembler à une putain de fête foraine ! »

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’évolution de la déco du Hellfest n’a pas eu l’heur de plaire à Satyr, le leader-chanteur du groupe de black metal norvégien Satyricon.

Il faut dire que pour cette édition anniversaire des dix ans, les organisateurs ont eu la main lourde : grande roue, skatepark, bornes d’arcade, performeuses gothiques en cage sous l’immense logo d’une bière bon marché, grosses décos indigestes (à moins d’être fans des tatouages de corsaires) encadrant les deux Main Stages et leurs écrans, feu d’artifice « obligatoire » (aucun concert programmé pendant sa tenue)…

Depuis quelques années déjà, le décorum médiévalo-morbide du Hellfest est sujet à certains débats parmi les festivaliers. Jusqu’ici, nous avions été plutôt séduits par les coûteux efforts déployés par les organisateurs pour personnaliser leur site. Nous y avions vu un hommage, limite parodique, à la dimension scénographique indissociable d’une certaine culture metal, et on pouvait profiter de ce « spectacle » permanent tout en maintenant un peu d’ironie et de distance vis-à-vis des codes culturels – parfois un peu foireux – qu’il exhibait. Ce recul était en quelque sorte permis par le dispositif.

Mais au niveau décoration et attractions non musicales, cette édition 2015 a franchi un palier décisif dans l’outrance et la surcharge. On pourra peut-être nous reprocher de manquer un peu de légèreté sur cet enjeu, mais l’expérience d’un festival se construit aussi sur les éléments qui composent son environnement. Or, au Hellfest 2015, l’impression d’une prolifération de signaux non associés à la musique ou aux concerts est patente, et produit une sensation encore plus bourrative que les « tartines de l’enfer » vendues au stand de bouffe du coin.

S’agit-il d’un « craquage » ponctuel des organisateurs, ivres de la puissance nouvelle acquise par leur manifestation depuis quelques années, et pris dans un délire collectif jusqu’au-boutiste pour cette édition anniversaire ? Ou bien faut-il se résigner à voir l’ancien Furyfest devenir petit à petit un parc d’attractions familial « de l’enfer », et prendre, de façon assumée, la direction de sa propre caricature médiatique ? La récente mise en vente des pass 3 jours pour l'édition 2016, qui partent comme des petits pains alors qu'aucun groupe n'a encore été annoncé dans la prog’, peut apparaître comme un début de réponse… Mais à présent il est temps de parler de musique.

 

 

ALTAR OF MADNESS / TEMPLE OF DOOM

 

Cela fait un bon moment que les scènes Temple et Altar concentrent les expériences musicales les plus radicales du Hellfest. Il était donc de bon augure de constater leur redimensionnement et leur redisposition, dans une configuration plus harmonieuse sur les plans esthétique et acoustique. Sur ces scènes consacrées aux propositions les plus extrêmes (black et death notamment), se sont notamment produits :

- le jeune duo suisse Bölzer (black-death) qui, programmé le premier jour aux aurores (11h) sur une scène trop grande pour lui, avec un ingé-son pas tout à fait réveillé et devant une audience clairsemée, est parvenu, en 30 minutes d’un set ambitieux aux morceaux longs et complexes et à la « scénographie » épurée mais marquante (torse-nu et transique, le chanteur-guitariste hurle la tête renversée vers un micro situé au-dessus de lui), à nous faire entrevoir le potentiel qu’il pourrait déployer dans une configuration plus adaptée (petite salle, set plus long, heure nocturne) ;

- les Anglais de Vallenfyre (death-doom), qui, armés des meilleures compositions de leurs albums A Fragile King et Splinters (notamment le magnifique « Desecration ») et des lourdes dreadlocks de leur frontman Gregor Mackintosh, ont produit un live d’une intensité et d’une férocité impressionnantes, donnant consistance à l’existentialisme mature et funèbre de leur univers poétique ;

- le supergroupe Bloodbath (death), évoluant dans un registre encore plus raide et brutal, qui malgré un son manquant d’ampleur nous a fait une belle impression, due notamment à son très hiératique frontman Nick Holmes, un type glaçant vêtu d’une longue blouse grise, qui nous gratifie d’une terrifiante performance vocale, et qui, entre deux morceaux, raconte en gros qu’il n’est pas Mikael Akerfeldt (leader d’Opeth et co-fondateur initial de Bloodbath, Holmes l’y remplace depuis son départ) et que c’est tant mieux – le groupe vit bien, apparemment.

- les Français de Mutiilation (black), groupe souterrain et fleuron du black metal hexagonal, qui inaugurait sur l’Altar sa nouvelle tournée, et qui, en dépit de quelques petites imperfections dues à cette situation, a fourni à l’un des rédacteurs de cette chronique sa plus belle sensation musicale du festival : l’énergie froide et litanique propre au black metal est bien là, et elle rencontre en plus, dans les compositions les plus abouties du combo (notamment l’extraordinaire « Transylvannia »), une inspiration d’une tristesse et d’une mélancolie déchirantes pour exprimer des abîmes de solitude et de détresse sous une forme puissamment signifiante – pour ne rien gâter, le guitariste portait un sweat à capuche siglé du groupe de rap hardcore N.W.A, preuve que la musique n’a vraiment pas de frontière ;

- les Norvégiens de Satyricon (black évolutif), qui, en plus de la punchline qui ouvre cet article, ont proposé un show black’n’roll de très haut niveau, bourré de tubes jusqu’à la moelle, devant un public massif et conquis – on y a vécu une des plus belles ambiances du festival ;

- les Suédois de Meshuggah (death technique), groupe unique, complexe et bouleversant (leur son a une identité immédiatement reconnaissable dans le metal extrême, et tous ceux qui l’ont expérimenté se souviennent du jour précis où ils ont compris ce qui se passait dans cette musique), qui ont proposé un live tétanisant de beauté, de puissance et de technicité, presque trop intense pour être correctement suivi une heure durant à la fin d’une longue journée – mais tout de même, quelle sensation de perfection et d’aboutissement, quelle énergie collective unanimement ressentie sous le chapiteau, pour un groupe dont la ligne artistique est à ce point radicale ;

- « Allez, du gras, du gras, du graaaaaas !!! », crie un type derrière moi lorsque débutait le concert d’Obituary (brutal death), et c’est peu dire que les Américains allaient lui fournir une matière de choix, propice au headbanging frénétique – ce fut efficace, carré, énergique et tendu à l’extrême, certes, mais l’impression d’une démonstration rigide et manquant d’âme ne s’est pas vraiment dissipée durant leur set.

- On aura donc été davantage conquis par le concert des Américains Cannibal Corpse (brutal death), tout aussi puissant et efficace que leurs compatriotes sus-cités, mais avec une dynamique plus groovy et contrastée qui a fait toute la différence et a emporté définitivement notre adhésion. Clairement une des grosses claques de cette édition.

- On ne dira pas la même chose du live de Venom (heavy), groupe ancestral et décisif dans l’histoire de la conquête progressive de l’esthétique des formes de metal les plus essentielles aujourd'hui, qui a livré un concert assez étonnamment ennuyeux et statique, peut-être en raison d’un son assez catastrophique masquant le côté groovy et entraînant des morceaux de leur répertoire.

- On a encore moins apprécié le concert des Finlandais de Shape of Despair (doom), dont la musique lourde et atmosphérique peut être du plus bel effet sur disque (voir notamment leur premier album de 2001 Angels of Distress, superbe méditation introspective sur le passage du temps), mais qui ont eu le mauvais goût de se reconvertir dans le « doom à chanteuse », se présentant sur scène avec une succube lyrique dont les trémolos harmoniques, d’un goût douteux et mal ajustés au reste de l’orchestration, font grincer des dents pendant la moitié du concert (on précise qu’on n’a évidemment rien contre aucune forme de présence féminine dans le milieu très « viriliste » du metal, ce que l’on déplore ici étant une « importation de féminité » sous le registre du cliché grandiloquent, ce chant aigu lyrique confinant à l’imitation stérile d’une « grande musique » harmonique qui n’a rien à apporter –  ni à recevoir – dans ce croisement d’une profonde laideur).

- Heureusement, un autre grand groupe de funeral doom, The Wounded Kings, présentera le lendemain sur la même scène une évolution inverse : exit la voix féminine-lyrique embarrassante de leurs derniers albums, les Anglais recentrent leur orchestration sur des textures plus homogènes et livrent un live massif de toute beauté.

- Enfin, un cas a fortement divisé les deux auteurs de cette chronique. Fait inhabituel, car à quelques nuances près, nous tombons toujours assez globalement d’accord sur l’appréciation générale d’un groupe ou d’un concert. Or, le live des Norvégiens de Mayhem (black) nous a conduits l’un et l’autre aux deux extrémités opposées du spectre d’appréciation : l’un s’est ennuyé ferme devant ce qui lui a paru une sauvagerie confuse et artificielle, tandis que l’autre vivait une de ses meilleures expériences musicales du festival devant cette brutale déferlante de tubes. En tentant d’analyser les raisons de cet écart tranché entre nos deux perceptions, nous en sommes arrivés à la conclusion que le niveau de plaisir ressenti durant ce live était corrélé à l’estime que chacun pouvait porter à la seconde phase de la carrière de Mayhem, plus expérimentale et moins unanimement célébrée chez les amateurs de black que la première (celle qui culmine avec le légendaire LP de 1994 De Mysteriis Dom Sathanas). En gros, plus vous aimez les Mayhem des années 2000, plus vous aurez été susceptibles d’apprécier leur live, car ce dernier reflète parfaitement les expérimentations radicales de cette période créative du groupe ; si en revanche vous veniez avant tout pour vibrer au son glacial et mid-tempo de titres fondateurs de l’esthétique trve black comme « Funeral Fog » et « Under the Freezing Moon », alors il y avait de quoi rester sur sa faim.

Le dernier constat à faire sur les scènes Altar & Temple est qu’elles ont été, globalement, assez peu fréquentées. Si certaines aberrations folkloriques comme Finntroll ou Alestorm ont ponctuellement créé des affluences pathogènes, en revanche c’était un peu désert devant des groupes aussi importants artistiquement que Vallenfyre, Desultory ou Mutiilation, et pas aussi fourni qu’attendu devant des légendes comme Cannibal Corpse, Obituary ou Venom. L’avantage ressenti en termes de confort et de respiration est contrebalancé par l’impression que la mainstreamisation progressive du festival tend à amenuiser les publics black et death, soit celui des artistes les plus radicaux (affluence très maigre également devant Craft, Khold, The Crown ou Morgoth).

 

 

VALLEY OF CHROME

 

Déplaçons-nous à présent sous le chapiteau stoner-doom de la Valley, où le niveau de la programmation était comme d’habitude très relevé, avec cette année une mention spéciale :

- aux Anglais d’Orange Goblin (stoner/hard rock) qui, aidés par un son au poil et une belle énergie communicative, ont livré un set impeccablement groovy et rentre-dedans ;

- aux Allemands d’Ahab (doom), qui en 50 minutes ont à peine eu le temps de jouer quatre superbes longs morceaux, un par album, dans l’inspiration « mobydickienne » (ampleur et massivité des compositions pour tenter d’atteindre l’expression d’un « plus-grand-que-soi ») cultivée depuis leurs débuts discographique ;

- aux Américains de Mastodon (heavy), autres explorateurs musicaux du chef d’œuvre littéraire d’Herman Melville (auquel ils ont consacré leur premier album), qui, bien servis par un son superbe permettant de distinguer sans peine le jeu et la dynamique de tous les instruments présents, impressionnent par la maîtrise et l’énergie avec laquelle ils donnent corps sur scène à leur ambitieux univers heavy, blues et psychédélique ;

- aux Américains de Russian Circles (post-rock instrumental), dont les disques peinent à nous convaincre, mais qui, comme beaucoup de power trios instrumentaux, se révèlent pleinement sur scène, y trouvant le dispositif idéal pour installer de façon dynamique et accrocheuse leurs patientes architectures sonores ;

- aux Américains (encore) de Weedeater (sludge), qui emportent l’adhésion grâce à des compos blues-trash taillés pour le live et à une disposition instrumentale originale, le virevoltant batteur étant placé au même niveau que ses deux comparses et de profil quand on regarde la scène, ce qui nous permet d’être aux premières loges pour voir ses pieds toucher les cymbales et d’admirer le jeu de sa sueur ricochant sur ses fûts à chaque martèlement – le tout composant un paroxysme de ce climat punk, moite et enfumé auquel on s’attend quand on assiste à un concert de sludge sudiste.

- aux Américains (toujours) d'Eyehategod (sludge), capables du pire (leur dernier concert au Glazart par exemple) comme du meilleur (leur passage dantesque lors de l'édition 2010 du festival Impetus), qui nous ont proposé, dans un registre certes plus sobre qu'à l'accoutumée – les multiples cures de désintox de Mike Williams ont fini par l'emporter – une prestation alternant puanteur déliquescente et passages hardcore ultra efficaces, marque de fabrique du groupe depuis 1991. Alors oui, on peut regretter de ne plus assister à la transe morbide et puante de la troupe de junkies totalement rôtis qui avait ratissé son auditoire cinq ans auparavant, mais tant que leur musique continuera à transpirer autant l'alcool et les matières les moins nobles du corps humain, l’expérience unique d’un live d’Eyehategod méritera d’être tentée.

- Légère déception en revanche concernant d’autres Américains, ceux d’High On Fire (stoner/trash) d’abord, qui, peu aidés par un son très brouillon, ont conçu un set un peu trop uniformément bourrin et saturé pour retenir l’attention, même s'il faut rendre hommage au jeu rapide et lourd, technique et efficace, vibrant et direct de Matt Pike, qui démontre encore une fois qu'il est un des plus grands guitaristes stoner/doom ;

- et ceux du groupe accompagnant Brant Bjork, dont la prestation fut certes impeccablement classe, bluesy à souhait, groovy et « fleurant bon le sable chaud » (pour recycler une image devenue un cliché dans les discours sur le stoner rock)… mais fut instantanément oubliée, faute d’un élément quelque peu mémorable derrière l’exécution irréprochable du « contrat de genre ».

 

 

KILLED BY DEATH

 

Nous étions globalement moins intéressés par la plupart des groupes programmés sur les Main Stages (pour des questions esthétiques) et sur la Warzone (pour des questions de sensibilité). Nous avons quand même fait une incursion sur la Main Stage 2, pour y assister au concert d’un Motörhead fatigué. Son célèbre bassiste et chanteur Lemmy Kilmister accuse le poids des ans, et l’écart avec un précédent concert donné au Zénith de Paris en 2007 était abyssal. On a revécu l’impression gênante ressentie devant la prestation grabataire d’Ozzy Osbourne lors du concert de Black Sabbath (édition 2014). Alors certes, le metal est, par sa texture sonore et les thèmes qu’il aborde, une des meilleures formes musicales qui soient pour se confronter aux questions du vieillissement, de la déchéance et de la mort. Mais c’est quand même plus efficace quand les artistes sont vivants et en pleine possession de leurs moyens, que lorsqu’ils illustrent à leurs dépens un des concepts séminaux de leur style musical…

Depuis cet épisode, nous avons appris que Lemmy s’est « effondré » lors d’un concert au Texas, vaincu par la rapidité et la technicité d’un morceau qu’il a lui-même composé : « I can’t do it… », déclara-t-il à son audience. Bouleversante sortie d’une des plus grandes légendes du rock’n’roll, qui donne un sens nouveau à la persévérance dont nous faisions état : il lui fallait aller jusqu’au bout, jusqu’au moment où son corps l’empêcherait de jouer. Cette déchéance du corps, nous y serons tous confrontés un jour ; aurons-nous la classe désarmante avec laquelle Lemmy a admis la sienne, et avec laquelle il l’a exprimée à autrui ? Loin des mirages du star-system, c’est aussi cela que peut synthétiser une persona comme la sienne ; et Lemmy est devenu, par l’aveu direct de son impuissance nouvelle, une icône bien plus émouvante que celle qu’il était lorsqu’il se contentait d’incarner, de façon archétypale, l’incroyable longévité du mythe sex, drugs & rock’n’roll. Slowly we rot, comme le chanterait Obituary…

 

 

THE END COMPLETE

 

Le metal est ce principe d’esthétique musicale au sein duquel certains artistes s’installent pour inventer des façons d’exprimer, de façon directe et saisissante, cet être-pour-la-mort universel qui nous concerne tous. Derrière les oripeaux vitalistes, festifs et communautaires qui accompagnent tout festival de musique, l’expérience existentielle qui est au cœur du projet Hellfest, c’était selon nous celle d’une puissante dystopie méditative. Pendant plusieurs années consécutives, on s’y est baladé avec une humeur sombre et concentrée, en parlant, mangeant et buvant peu, et en mettant notre corps, nos sens et notre esprit à l’épreuve d’une matière sonore radicale et engageante. Que d’autres mortels à nos côtés aient vécu les mêmes événements de façon beaucoup plus sociale, hédoniste et décontractée ne posait aucun problème, ni pour nous, ni pour eux. Nous nous sommes tous tenus ensemble, debout sur la terre, pour nous imprégner d’une énergie noire et significative qui, tout en nous émancipant des scories de la musique populaire (et des valeurs tristes qu’elles charrient), nous confrontait à ce plus-grand-que-nous que chacun nomme différemment et qui touche à ce que la vie humaine a de plus primitif, de plus terrible et de plus sacré.

Cette expérience esthétique sauvage et spirituelle, cette sensation furieusement rock d’être au cœur d’un vaste monde qui se crée, se déploie et meurt en l’espace de trois jours, ne saurait être éternelle. Après avoir suivi le Hellfest pendant plusieurs années, avoir vu sur scène des dizaines de groupes majeurs, et accumulé des souvenirs magnifiques et violents, nous nous posons aujourd’hui la question – devant l’évolution d’un festival de plus en plus gangréné par son statut de mastodonte de l’été – du sens que nous trouverions à poursuivre une aventure déjà amplement chroniquée sur ces pages. L’an prochain, il sera peut-être temps pour notre petite équipe de relater l’exploration d’autres sphères au sein desquelles la culture metal se réinvente de façon parfois risquée – plutôt que celle où elle célèbre dans le confort ce qu’elle a (durement) acquis pendant les quarante dernières années.

 

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