Le réchauffement climatique, la pollution, le manque de ressources vitales - telles que l'eau et la nourriture - ou primordiales - telles que le pétrole - nous amènent à reconsidérer notre rapport à la nature. Doit-on tout mettre en œuvre pour protéger la nature parce qu'elle est constituée d'être vivants qui ont les mêmes droits que nous ou, de manière plus pragmatique, parce que nous avons besoin de cette nature pour nos besoins vitaux et notre qualité de vie ?

L'éthique environnementale, telle qu'elle s'est constituée en tant que champ d'investigation philosophique au début des années soixante-dix, et dont Holmes Rolston III est une des principales figures, vise à déterminer les conditions auxquelles il est légitime que les hommes se reconnaissent des devoirs envers les êtres vivants, de la forme de vie animale la plus frustre jusqu'à l'ensemble des écosystèmes qui composent notre environnement naturel. Ces questions nous amènent à dépasser une simple mise en application des diverses théories normatives disponibles pour toucher aux problèmes des  fondements de la "méta-éthique", où tous les présupposés, tous les énoncés, toutes les hypothèses constitutives de la philosophie morale sont mis à plat et examinés.

À travers les éléments de ce dossier, les valeurs qui règlent le rapport de l'homme à son environnement naturel son systématiquement étudiées.

Au sommaire :

- L'entretien que Holmes Rolston III a consacré à Hicham-Stéphane Afeissa et Thierry Hoquet.
Le patriarche de l'éthique environnementale anglo-américaine livre une réflexion stimulante sur les enjeux et les attentes d'un champ de recherche en plein développement.

- La critique de l'ouvrage collectif coordonné par Christopher J. Preston et Wayne Ouderkirk, Nature, value, duty. Life on Earth with Holmes Rolston, III (Springer), par Thierry Hoquet.
En attribuant à la nature une "valeur", Rolston pense fonder une "éthique". Une thèse que discute ce volume difficile mais passionnant.

- La critique de l'ouvrage de Lester Brown, Le plan B. Pour un pacte écologique mondial (Calmann-Lévy), par Laurene Chenevat.
Un livre se distinguant par la force et la lucidité de son analyse statistique et la volonté de proposer les solutions les plus viables à la crise environnementale.

- La critique de l'ouvrage d'Al Gore, Urgence planète Terre. L'esprit humain face à la crise écologique (Alphée), par Jérôme Cuny.
Al Gore présente dans ce livre un état des lieux de l’environnement et des menaces majeures que nous représentons pour l’environnement.

- La critique de deux ouvrages de Dale Jamieson, Morality's Progress (Oxford University Press) et Ethics and the Environment. An Introduction (Cambridge University Press), ainsi que d'un ouvrage collectif qu'il a dirigé, A Companion to Environmental Philosophy (Wiley-Blackwell), par Catherine Larrère.
Trois ouvrages qui nous convaincront que la globalisation de la crise environnementale ne condamne pas pour autant la réflexion développée par les éthiques environnementales.

- La critique de l'ouvrage de Robert P. Weller, Discovering Nature. Globalization and Environmental Culture in China and Taïwan (Cambridge University Press), par Frédéric Keck.
En Chine et à Taïwan, Robert Weller s'interroge sur une autre forme de rapport à la nature et à l’environnement.

- La critique du l'ouvrage de Bryan G. Norton, Sustainability. A philosophy of Adaptive Ecosystem Management (University of Chicago Press), par Hicham-Stéphane Afeissa.


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