A l'occasion de la sortie en Allemagne du livre de Jonathan Littell Les Bienveillantes, un débat a eu lieu jeudi 28 février au théâtre du Berliner Ensemble, entre l'auteur et Daniel Cohn-Bendit.

L'écrivain revient sur le travail d'écriture de ce livre dérangeant qui raconte à la première personne la vie d'un officier SS pendant la Seconde Guerre mondiale : "Quand on écrit, on pense aux virgules, aux subjonctifs et aux imparfaits, on ne pense pas aux cadavres. Cadavre, c'est une forme grammaticale, quand on écrit." Il évoque également sa vision du nazisme qui n'est pas seulement un problème allemand : "Le nazisme, c'est une possibilité de l'humain, on est tous concernés par ça."

Une semaine après sa parution en Allemagne, le 23 février chez Berlin Verlag, Die Wohlgesinnten, la traduction des  Bienveillantes, arrive en troisième place des ventes de romans.

En France, ce phénomène littéraire de l'année 2006, prix Goncourt, connaît toujours un très grand succès, au moment de sa sortie en poche. En 2007 il a atteint un niveau de diffusion que seuls les livres de François Lelord (la série "Hector") et Marc Levy connaissent.


Pour aller plus loin :

- Lire sur Bibliobs : "Le nazisme est une possibilité de l'humain, pas une histoire allemande"

- Retrouver l'entretien entre Daniel Cohn-Bendit et Jonathan Littell sur arte.tv : Jonathan Littell et Daniel Cohn-Bendit en direct du Berliner Ensemble

- Lire sur le site du quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung FAZ.NET : Die Grammatik der Toten