Alors qu'aux Etats-Unis les ventes de tablettes ont dépassé celles des liseuses en 2012, l'atelier n°7, animé par Vincy Thomas (Livres hebdo), s'est penché sur les avantages et les inconvénients de chacun de ces deux supports.

La liseuse, qui semble avoir la préférence des "gros lecteurs", a en effet des atouts non-négligeables, mais souvent limités à cette seule activité : basses consommation, capacité de stockage importante, confort de lecture (la quasi-totalité des liseuses ont des écrans non rétro-éclairés), etc. Face à cela, et pour un prix cependant plus élevé, les tablettes proposent, outre la lecture, la navigation sur internet, la possibilité de visionner photos et vidéos, ou encore de télécharger et d'utiliser une myriade d'applications, sans oublier ses fonctions les plus basiques (mail, traitement de texte, etc.). Pour Hervé Bienvault, responsable de la cellule numérique des éditions Albin Michel, les tablettes provoquent "une fatigue visuelle ainsi qu'un effet zapping non négligeable." Selon lui, l'immersion dans l'ouvrage est moins importante. Au final, l'achat et l'utilisation de tel ou tel support se feraient donc en fonction des diverses attentes des consommateurs (qui souhaite de l'interactivité choisira la tablette, alors qu'une personne simplement désireuse de lire penchera plutôt vers un reader), mais aussi du parc informatique, mobile ou non, déjà acquis.

"Il faudrait un développement spécifique pour chaque support"

Côté éditeur, ce combat des supports est aussi complexe, d'autant plus qu'il s'ajoute à des luttes internes au sein même de ces marchés (comme le Kindle d'Amazon face au Kobo de la Fnac par exemple, ou l'iPad d'Apple face à la Galaxy Tab de Samsung ; chacun avec ses plateformes de vente en ligne et, souvent, ses propres formats dédiés). "Pour maintenir un catalogue numérique, il faut sans cesse faire du service après-vente" regrette un participant. "Par exemple, il existe de très belles choses au format ePub3 sur iPad, mais ce format n'est pas accepté par les appareils Google et encore moins par les liseuses Kobo ou Kindle. En fait, il faudrait un développement spécifique pour chaque support..."

Bon nombre de participants ont également mis en avant la faiblesse des fonds des éditeurs en livres numériques : "La majorité des livres numériques sont des nouveautés". Pour Hélène Bourguignon, des Presses de Sciences Po, cela s'explique en partie par la complexité légale : "Il faut par exemple faire des avenants aux anciens contrats, et cela prend beaucoup de temps"

 

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