Le Laboratoire des Idées a perdu sa vice-présidente, Lucile Schmid, ce lundi 21 décembre. Elle a en effet adressé sa démission à la première secrétaire du Parti Socialiste, Martine Aubry, en déplorant l’incapacité de l’organe intellectuel du PS lancé après le Congrès de Reims à remplir efficacement sa mission. La difficulté du parti à rénover son mode de fonctionnement empêcherait le Laboratoire des idées de mener à bien ses objectifs : "renouer avec les intellectuels, préparer le projet socialiste pour 2012 et permettre aux militants de participer à l’élaboration du projet à travers les laboratoires fédéraux."


Les groupes de travail mis en place par le Lab sur des sujets comme « La crise et comment s'invente le modèle d'après », « Diversité, égalité, solidarité », « Le partage des richesses », ou « La civilisation numérique » ne correspondraient pas à une réflexion de fond sur les thèmes essentiels qui pourraient constituer un programme de gauche innovant. En un sens, les explications de Lucile Schmid reprennent l’antienne de l’impossibilité de travailler dans la division et la cohérence. "Le jeu des motions, le processus de décision politique au bureau national qui se fait sans lien avec le laboratoire des idées, l’autonomie croissante des fédérations, les rivalités de clans, l’absence de prise en compte de la compétence, de l’expertise et de l’investissement personnel, tout concourt à marginaliser les idées et à paralyser l’élaboration effective d’un projet."


Cependant, on peut penser que Lucile Schmid, énarque, membre du comité de rédaction de la revue Esprit, et partisane d’une VIème République comme Arnaud Montebourg, peine surtout à digérer le fait de ne pas avoir été réinvestie par sa direction pour les élections régionales de mars 2010. Conseillère régionale sortante en Ile-de-France, elle ne figure pas sur la liste des Hauts-de-Seine. Voilà un motif suffisant pour exprimer son irritation en dénonçant l’écart persistant entre le travail sur les idées et le processus de décisions politiques, d’autant plus quand on ne se trouve pas favorisé par ces dernières