nonfiction.fr : Est-ce votre première participation aux Rendez-vous de l’histoire de Blois ?

 
Joël Cornette : C’est la deuxième fois.
 
 
nonfiction.fr : Que représentent pour vous les Rendez-vous de l’Histoire ?
 
Joël Cornette : C’est l’occasion de rencontres, ça concerne beaucoup de monde, on a un contact avec le public, avec la vraie société, avec ceux qui vivent l’Histoire comme un désir, un besoin, un public assez spécialisé. Regardez les 20 exemplaires de mon livre sont déjà partis (ndlr : Le marquis et le régent, ouvrage sur la tradition orale bretonne, qui sort le 16 octobre en librairie).
 
 
nonfiction.fr : N’a-t-on pas aujourd’hui une accentuation du décalage entre le public et les historiens ? je prends pour exemple votre ouvrage sur Louis XIV par rapport à celui de Max Gallo - qui est loin d’être spécialiste - et qui connaît pourtant un succès certain auprès du public ? 
 
Joël Cornette : Joker. Non, ce que je peux dire c’est que comme il y a des publics, il a aussi plusieurs histoires, il n’existe pas une vérité. Le public a la liberté de choisir, moi je fais une histoire que je revendique scientifique, je ne veux pas jeter d’anathèmes contre les autres, il y a des histoires. Et ce qui est justement intéressant ici, à Blois, c’est qu’on est au carrefour de ces différentes histoires et des différents publics, on a plutôt des rendez-vous des histoires en fin de compte.
 

nonfiction.fr : Et quel est votre regard sur l’affaire Gouguenheim, auteur d'Aristote au Mont-Saint-Michel ? 
 
Joël Cornette : Pour moi, il faudrait vraiment une explication de Sylvain Gouguenheim, j’ai été très surpris que le débat se tienne sans lui, il faut qu’il s’explique.
 
 
nonfiction.fr : Vous avez participé ce matin à un débat intitulé "Pourquoi tant de guerres en Europe ?", vous avez évoqué notamment le rôle de la concurrence entre États à l’époque moderne, des conflits comme facteur de progrès de la civilisation européenne et de son expansion. Pouvez-vous revenir sur cette idée ?
 
Joël Cornette : Oui, les guerres entre les États européens ont eu un rôle essentiel dans le progrès de l’Europe. Je ne donnerais qu’un exemple : à l’Académie des sciences sous Louis XIV, quasiment toutes les recherches étaient tournées vers l’amélioration de l’outil militaire au sens large, que ce soient la ballistique, les méthodes de consolidation de citadelles,…
 
 
* Propos recueillis à Blois le 11.10.2008
 
 

* À lire également sur nonfiction.fr : 

- "Rendez-vous de l'histoire de Blois 2008 : choses vues"

- l'entretien avec Élie Barnavi ;

- l'entretien avec Patrick Boucheron.