Sony et la Fnac lancent aujourd'hui un nouveau modèle de livre électronique, le Reader. Ce lancement intervient à un moment où, selon Philippe Citroën, directeur général de Sony France, la technologie semble mature, grâce notamment au procédé de l'encre électronique qui offre un meilleur confort de lecture sur écran. Du point de vue des spécifications techniques, le Reader permet de stocker en mémoire interne 160 livres   et dispose d’une autonomie permettant la lecture de 6 800 pages.

Sony et la Fnac ont voulu travailler principalement sur les axes de l’ergonomie, du confort de lecture et de la portabilité du produit. Sa première cible est celle des urbains de 30-50 ans, amateurs de nouvelles technologies, aimant lire et prenant régulièrement les transports en commun. L’accent a donc été mis sur les fonctionnalités de base : le Reader ne permet pas par exemple de prendre des notes et ne peut pas se connecter à Internet. Le terminal de lecture de Sony dispose néanmoins d’un système de marques pages et permet également de stocker des images et de la musique.

Le téléchargement du contenu s’effectue via le site de la Fnac, avec laquelle Sony a signé un contrat de partenariat pour le lancement de son Reader. Pendant six mois, celui-ci sera vendu exclusivement dans les enseignes FNAC, pour un prix de 299€. Le troisième acteur impliqué dans le Reader est Hachette, qui fournit le catalogue de 2 000 titres disponibles. Ces titres sont pour la plupart issu des maisons d’édition du groupe mais proviennent aussi d’autres maisons d’édition avec lesquelles Hachette a conclu un partenariat, notamment Albin Michel. Les titres sont vendus de 10 à 15% moins chers que les versions papiers et un système de DRM les protège du piratage. La multiplicité des formats supportés (ePub, .rtf, .doc, .pdf; etc.) permet, en outre, d'y stocker des documents personnels ou des documents libres téléchargeables sur Internet, sans garantie absolue cependant quant à leur parfaite restitution sur l'écran de six pouces noir et blanc du Reader.

Après les États-Unis en 2006 et la Grande-Bretagne il y a quelques mois, où les premiers chiffres de vente sont positifs, Sony et la Fnac s’attaque donc au marché français, en ayant fait le choix de l’esthétique et de l’ergonomie et en s’appuyant sur des acteurs de poids. Reste à savoir si tout ceci aura raison d’une certaine réticence de la part des lecteurs à abandonner le support traditionnel du livre ? Les premiers éléments de réponse seront donnés très prochainement. Il ne faut néanmoins pas se tromper de débat : le Reader n'a pas prétention à remplacer le livre, mais se présente comme un support complémentaire. Si néanmoins le succès est au rendez-vous, il y a fort à parier que Sony s'engagera dans le développement de nouvelles fonctionnalités. Dans cette optique, parmi les horizons possibles, figure l'éventualité de proposer des solutions pour les manuels scolaires
 

 

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