Dans l'épisode 13 d'Histoire en séries, Emmanuel Droit, spécialiste des polices politiques dans le bloc de l'Est, présente la série Deutschland 83, série d'espionnage sur fond de guerre froide.

Deutschland 83 : La rivalité germano-allemande au cœur de la guerre froide

Présentation de l'intervenant : 

 

 

 

 

Emmanuel Droit est Professeur d’histoire contemporaine à Sciences Po Strasbourg. Ancien directeur adjoint du Centre Marc Bloch, il fut fellow du centre d’histoire du temps présent de Potsdam et de l’Institut d’Études Avancées de Nantes. Spécialiste de la RDA et de la guerre froide, il vient de publier récemment une synthèse chez Gallimard consacré à l’histoire des polices politiques du bloc de l’Est.

Liens vers le podcast : 

Bibliographie indicative : 

  • Frank Bösch (dir.), A History Shared and Divided: East and West Germany since the 1970s, Oxford, Berghahn Books, 2018.

  • Hélène Camarade, Elizabeth Guilhamon, Matthias Steinle, Hélène Yèche (dir.), La RDA et la société postsocialiste dans le cinéma allemand après 1989, Lille, PU du Septentrion, 2018

  • Emmanuel Droit, Les polices politiques du Bloc de l’Est. A la recherche de l’Internationale tchékiste, Paris, Gallimard, 2019

  • Emmanuel Droit, 24 heures de la vie en RDA, Paris, PUF, 2020.

  • Jean-Paul Picaper, Berlin-Stasi, Paris, Ed. des Syrtes, 2009.

  • Markus Wolf, L’Homme sans visage, Paris, Plon, 1998.

 

Résumé de l'émission :

 

I- Le succès des séries allemandes

  • La RDA au cinéma et à la télévision
  • Deutschland 83, une série à succès

 

II- Les thèmes principaux de la série

  • Au cœur des tensions Est-Ouest
  • La Stasi à l’Ouest

 

La Hauptverwaltung für Aufklärung (HVA)

  • La HVA est considérée comme l’un des meilleurs services d’espionnage au monde avec à sa tête Markus Wolf considéré comme un personnage de légende de la guerre froide
  • Wolf a dirigé le HVA de 1952 à 1986
  • Ce service a travaillé jusqu’en février 1990.

 

Martin Rauch ou la figure du Romeo

Au moment de la chute du mur de Berlin, il y avait plus de 3 000 agents de la Stasi sous couverture en Allemagne de l’Ouest. Dans la terminologie de la Stasi, ils étaient appelés des « Kundschafter des Friedens », c’est-à-dire les « éclaireurs de la paix ».

 

La manipulation des mouvements pacifistes

Dans le contexte de « regel », la Stasi était très attentive à l’existence de ces mouvements pacifistes issus de ces mouvements sociaux post-1968. Ceux-ci constituaient une priorité dans la lutte contre l’installation des missiles américains.

La série donne à voir l’activité de Tischbier à l’université de Bonn et son implication dans la grande manifestation du 22 octobre 1983.

 

Un tableau de la vie quotidienne des deux sociétés allemandes

Illustration de cette histoire parallèle et asymétriquement connectée : pour les Allemands de l’Est, la RFA était la société de référence alors que pour les Allemands de l’Ouest, la RDA était terra incognita.

 

Des modèles de société de consommation asymétriques

Matérialisme de la société de consommation de l’Ouest : villa de la famille Edel, produits de l’Ouest rapportés par la tante de Martin

Economie de pénurie et la société est-allemande : l’Ouest comme société de référence

 

Des modèles familiaux antagonistes

La famille ouest-allemande Edel

La famille est-allemande Rauch n’est pas pas une famille ordinaire.

 

La guerre froide en musique

Cette dénonciation s’inscrit dans le contexte musical de la Neue Deutsche Welle (mélange de post-punk, de pop et de musique électronique) :

  • Peter Schilling et son Major Tom de 1983 ouvre le générique de la série 

  • Nena et leur tube pacifiste 99 Luftballons

Ces chansons allemandes sont accompagnées par de la pop électronique anglo-saxonne :

  • Sweet Dreams du groupe Eurythmics 

  • Boys don’t cry du groupe The Cure 

  • Mad World du groupe Tears for Fears