Palmyre et Rakka sont tombées aux mains de l’EI puis ont été reprises. Mais leurs habitants se sentent abandonnés.

À l’approche de Palmyre, deux Bédouins assis en tailleur dans le désert devisent, une tasse de café à la main. Ils semblent avoir l’éternité devant eux. Au-dessus des ruines, le 25 mars 2011, la propagande du régime prend les traits d’un hélicoptère de l’armée. Dans la ville moderne, au sortir du musée, nous croisons une manifestation d’habitants pro-Assad – spontanée ou pas, je ne sais – dans les rues. La beauté envoûtante du désert, la splendeur des ruines de l’aurore « aux doigts de rose » au couchant nous transportent au temps des caravanes.


 

Palmyre et Tadmor, indissolublement liés dans la mémoire syrienne

Le site antique avec au 1er plan, la colonnade ; au 2e plan, le tétrapyle et le théâtre romain ; à l’arrière-plan le temple de Bêl en 2008. Éric Albers 2007 ©CC

 

À mi-chemin de Homs et de l’Euphrate, la ville antique est érigée au cœur de la steppe environnée de reliefs qui oscillent entre 400 et 1400 m d’altitude, en bordure d’une source et d’une oasis. Elle jouit d’une situation géographique exceptionnelle pour contrôler « le commerce entre l’Orient et l’Empire de Rome et en tirer assez de richesse pour son développement monumental. La vocation commerciale de Palmyre est donc le fondement de sa richesse, mais aussi de sa réputation » lit-on dans l’introduction aux Notables de Palmyre   Tatmor – du mot palmier, datte en palmyrénien –, pétrie de culture grecque, est passée sous domination romaine en 19 avant JC, nous rappelle Éric Morvilliez, spécialiste de l’Antiquité tardive, qui nous accompagne. Elle rivalise de richesse avec Antioche, la capitale de la province. L’empereur Hadrien (76-138) lui donne le statut de ville libre. Elle connaît un âge d’or au IIe s. après JC puis une crise au IIIe s. La route de la soie et la route de l’encens passent par Palmyre. Tissée en Chine ou à Palmyre, la soie est teinte à Tyr ou à Beyrouth, sur la côte méditerranéenne. L’encens fournit, entre autres, le marché local. Le temple de Bêl en fait une énorme consommation. Les sources écrites et les inscriptions attestent aussi du commerce des épices, des parfums, de l’ivoire, de l’écaille de tortue, des perles, des pierres précieuses…

L’intérêt pour les commerçants est que la ville ne se situe pas sur une route militaire, comme le souligne Pline l’Ancien. Les marchandises sont taxées par la douane romaine pour renflouer les caisses de l’Empire et par l’octroi municipal, selon un tarif retrouvé au XIXe s. sur des stèles. Au musée, la déesse arabe Allat que j’avais croisée pour la première fois à Soueïda dans le Sud est représentée avec un lion et une palme, emblème de Palmyre, empruntant des traits aux déesses grecques Athéna et Aphrodite. Sur le personnage historique de Zénobie, l’historien Maurice Sartre   ) disait aux Rendez-vous de l’histoire du monde arabe, en juin 2015 : « de son palais, elle contemplait la ville grosso modo dans l’état où elle est parvenue jusqu’à nous. »

 

« Ne vouloir connaître qu’une seule culture, la sienne, c’est se condamner à vivre sous un éteignoir » (Paul Veyne)

Trois mois plus tard, ce n’était plus vrai. Daech endommageait le temple de Baalshamîn, maître du ciel, et dynamitait irrémédiablement le temple de Bêl, Seigneur du lieu   .

Temple de Bêl, Éric Albers 2007 ©CC

Entre ces deux destructions, il décapitait l’archéologue Khaled al-Asaad, 83 ans, ancien directeur des Antiquités et du musée de Palmyre, unanimement respecté dans la communauté scientifique internationale, qui avait voué sa vie à l’exploration du site et à la préservation de ses trésors. L'historien Paul Veyne, 88 ans, répond à cette ignominie par un hymne à Palmyre   ) qui insiste sur sa spécificité : « Palmyre ne ressemblait à aucune autre cité de l’Empire. Que son art soit primitiviste, oriental, hybride ou hellénisant, que ses temples aient ou non des fenêtres, que ses notables portent un vêtement grec ou arabe, qu’on y parle l’araméen, l’arabe, le grec et même, dans les grandes occasions, le latin, on sent souffler sur Palmyre un frisson de liberté, de non-conformisme, de “multiculturalisme”. [Tout] est venu se mêler à Palmyre, Aram, Arabie, Perse, Syrie, hellénisme, Orient, Occident. » Comme Émèse, sa voisine [Homs], « elle est toujours restée elle-même, ni hellénisée ni romanisée en sa multiplicité. ». « Loin d’aboutir à l’universelle uniformité, tout patchwork culturel, avec sa diversité, ouvre la voie à l’inventivité. »

 

« La prison du désert » entre dans la littérature mais hante les survivants

J’ignore si Silvia Moresi, arabisante et traductrice littéraire, est allée à Palmyre mais elle a lu La Coquille de Moustapha Khalifé   ) qui se déroule en grande partie dans la prison, située à l’est de la ville, dans un repli du désert. Moussa, alter ego de l’écrivain, après des études de cinéma à Paris, rentre au pays dans les années 80. Accusé de faire partie des Frères musulmans, alors qu’il est athée et de famille chrétienne, il est arrêté à l’aéroport. Enfermé pendant treize ans, Moussa « subit toutes les tortures que les associations de défense des droits de l’homme recensent dans leurs rapports. À cause de l’hostilité de ses compagnons de cellule, réellement membres des Frères musulmans, il ne parle à personne pendant dix ans et se réfugie dans une coquille pour tenter de protéger son humanité. Sorti de prison, Moussa s’interroge sur la société syrienne et ses responsabilités : “Je regarde les gens. Je scrute les visages. Quelle indifférence ! Combien de ces personnes savent ce qui s’est passé et ce qui se passe encore dans la Prison du désert ? Combien s’y intéressent ?” »   .

Cependant, quelques exemplaires du livre, interdit en Syrie, devaient circuler sous le manteau puisque les jeunes de Daraya   en ont retrouvé un sous les décombres et l’ont mis au catalogue de leur bibliothèque.

Dans le documentaire filmé comme un road movie, Voyage dans la mémoire   que Hala Mohammad a consacré en 2006 à l’univers carcéral, trois intellectuels syriens en route vers Palmyre, anciens prisonniers de la prison de Tadmor – Ghassan Jbaï, Faraj Beraqdar, Yassin Al Haj Saleh – se souviennent du trajet fait les yeux bandés. Dans Tadmor, Monika Borgmann et Lokman Slim, dix ans plus tard, après un long travail d’enquête et de sensibilisation, prennent le parti de faire alterner témoignages et scènes reconstituées avec d’anciens détenus volontaires de nationalité libanaise et palestinienne, aspect souvent méconnu du dossier sur les prisons syriennes   .

Lors d’une séance au Ciné-club syrien à Paris, en mars 2016, l’avocat et journaliste Mazen Darwich, fondateur du Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression (SCM) aujourd’hui réfugié à Berlin, rappelle que « la torture est une vieille tradition dans les prisons syriennes depuis les années 50. Autrefois, son but était de soutirer des informations aux prisonniers. Mais, à partir de 2011, les mobiles ont changé. La torture a été pratiquée pour elle-même. » Garance Le Caisne, l’auteure d’Opération César   renchérit, en mars 2019 à l’Assemblée nationale : « La torture n’est pas faite pour vous faire parler. La torture est faite pour vous faire taire. Et la prison que les Syriens reçoivent en héritage pour répandre la terreur et détruire les individus. » L’enquête publiée en mai par la journaliste Anne Barnard du New York Times   montre l’ampleur du phénomène, selon les derniers chiffres rassemblés par le Réseau syrien des droits de l’homme (SNHR) : près de 128 000 prisonniers et disparus, 14 000 morts sous la torture, 5 607 nouvelles arrestations arbitraires en 2018…sans oublier le viol, « le crime le plus tu », selon l’expression si juste de la journaliste du Monde Annick Cojean   .

 

Une Maison de Palmyre pour les habitants déplacés

Archéologue originaire de Palmyre, Mohamad Taha est réfugié politique en France depuis 2005. Pour lui, militant infatigable, « le régime a remis la ville à Daech. Malgré la présence de 15 000 militaires de la base aérienne de Palmyre, mais aussi la présence de deux autres aéroports militaires à une distance qui ne dépasse pas 40 km, Daech a pu déployer son offensive en traversant le désert, et prendre le centre de Palmyre facilement. Il a établi son emprise sur la ville pendant 307 jours, se glorifiant d’avoir libéré la plus célèbre prison du régime avant de mettre en scène ses propres méthodes sanguinaires », déclare-t-il en avril 2016 au site du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). Et aussi facilement qu’il avait perdu Palmyre, « le régime a repris la ville dans un même spectacle médiatique » pour montrer qu’il est capable de récupérer des territoires et de vaincre Daech.

C’est aussi un pédagogue intarissable. Lors d’un Café citoyen, en 2017, il explique le rôle d’amortisseur de crise que jouent les tribus encore aujourd’hui, mais aussi le contrôle social qu’elles exercent sur les individus, exemples personnels à l’appui. Malgré les destructions, les deuils et l’exil qui ont frappé sa famille dispersée, il met toute son énergie à bâtir son projet de Maison de Palmyre « nomade »   destinée aux 75 000 Palmyréniens déplacés en accordant la priorité à l’éducation des enfants nés pendant la guerre, en commençant par la maternelle. Il s’efforce aussi que le Centre des médias poursuive son travail d’information.

Dans le documentaire Syrie, les derniers remparts du patrimoine   de Jean-Pierre Raynau, Mohamad Taha fait partie de ces « derniers remparts » du patrimoine, qui refusent la disparition de leur culture. Le film désigne aussi les criminels dont certaines institutions culturelles prestigieuses se font les soutiens et les complices. Car derrière les crimes de Daech savamment mis en scène, se cachent d'autres crimes contre l'héritage culturel passés sous silence, résume Raynau.

 

Rakka, ancienne villégiature abbasside sur l’Euphrate

La ville comptait près de 200 000 habitants avant le soulèvement de 2011. Acquise aux rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL) et de brigades islamistes en mars 2013, elle passe aux mains de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), première appellation du groupe État islamique (EI), désigné aussi par son acronyme arabe – Daech –qui en fait sa « capitale » en 2014. C’est d’elle qu’auraient été conçus et planifiés les attentats qui ont frappé l'Europe, et notamment ceux du 13 novembre 2015 à Paris.

Destructions à Rakka, lors de l’offensive militaire de la Coalition internationale en 2017 (Voice of America, Domaine public)

 

La vie quotidienne bouleversée

Pour les habitants, c’est la fin d’une brève période de liberté dont les femmes, notamment, ont su profiter. Ainsi la journaliste Zaïna Erhaïm, originaire d’Idlib, formée à l’école anglo-saxonne, se souvient d’y avoir passé les plus belles journées de sa « vie libre ». Quand la ville est conquise par l’EI, quinze de ses amis sont kidnappés. Une enseignante « en pantalon », qui a manifesté tous les jours pour la libération de la ville en 2012, témoigne avec véhémence de cette liberté confisquée par de faux hommes de religion dissimulés derrière des masques dans un court-métrage filmé en 2013 par le collectif Abounaddara   .

Deux autres récits traduits et publiés dans Écrits libres de Syrie   , dont l’un émane d’une femme enrôlée dans un bataillon féminin de Daech qui a fait défection, décrivent de l’intérieur cette emprise. Même l’activisme en ligne est passible de la peine de mort aux yeux de l’EI, comme le montre le récit de la journaliste Hala Kodmani Seule dans Raqqa   ) fondé sur le journal de bord tenu sur Facebook, de 2011 à 2015, par une jeune professeur de philosophie, Nissan Ibrahim, alias Rukia Hassan, liquidée pour avoir osé écrire, entre autres, le 12 juin 2014 : « Au début de la révolution, on avait caché les livres religieux de mon père par peur des perquisitions du régime. Maintenant, ma mère me demande de cacher mes livres de philo à cause de Daech… Vive la liberté ! »

Le jésuite italien Paolo dall’Oglio, devenu syrien de cœur et fervent partisan du dialogue interreligieux, avait pressenti la menace dès 2011 quand il suggérait – en vain – l’envoi de 50 000 acteurs non-violents en Syrie pour prêter main forte aux pacifistes syriens. Il est enlevé à Rakka le 29 juillet 2013   alors qu’il tente d’obtenir la libération des otages français détenus par l’EI [jusqu’à leur libération en avril 2014 au bout de dix mois de détention NDLR] : Edouard Elias, Didier François, Nicolas Hénin et Pierre Torres. En octobre 2017, trois ans après sa disparition, l’universitaire Marie Peltier   relaie un témoignage d’un combattant marocain qui affirme que le père jésuite aurait été tué par l’EI quelques jours après sa séquestration…

 

La victoire militaire de la Coalition internationale

Marc Hakim brosse un tableau nuancé de la situation à Rakka après la victoire militaire de la Coalition internationale dirigée par les États-Unis sur le groupe État islamique, à partir de nombreuses sources   . Abdalaziz Alhamza, un des journalistes citoyens réunis dans un groupe intitulé Raqqa is being slaughtered silently [Rakka est massacrée en silence] assure, sans illusions : « Rakka ne sera libérée que lorsque ses habitants pourront retourner chez eux et mener leur vie en tant qu'hommes et femmes libres ». Selon l’activiste Bachir al-Huweidi, ce sont les forces des renseignements militaires qui dirigent la ville aujourd’hui tandis que l'administration civile censée gouverner Rakka « n'est qu'une façade ». « Les Forces démocratiques syriennes (FDS) [alliance arabo-kurde soutenue par les États-Unis qui contrôlent désormais la ville NDLR] sont aussi une façade militaire ». Muhammed Shelash, avocat et activiste politique, explique qu'il n'a aucune confiance dans les forces militaires : « nous avons une expérience antérieure avec les forces armées qui ont livré Rakka à Daech. » La raison de cette défiance remonte à leur position peu claire en ce qui concerne le régime syrien. De même, il n'y a aucune garantie que ce dernier ne reprendra pas Rakka, ajoute-t-il.

 

Le sentiment d’abandon domine

Un an plus tard, en avril 2019, l’envoyé spécial de Libération, Luc Mathieu, constate des progrès en trompe-l’œil dont convient le chef de la reconstruction au Conseil civil, Ibrahim Hassan   : « Quand la ville a été reprise, c’était une cité fantôme. Il n’y avait plus que des gravats, des mines artisanales et des cadavres. L’odeur de mort était partout. Rakka était détruite à plus de 80 %. Il faut tout rebâtir, les immeubles, les maisons et les infrastructures ». Pour l’heure, note Mathieu, « les égouts et l’approvisionnement en eau ont été refaits. Les bâtiments les plus touchés ont été rasés. » Mais le plus gros reste à faire. « On estime qu’on a reconstruit seulement 30 % », poursuit Ibrahim Hassan, victime d’une tentative d’assassinat qui l’a laissé en fauteuil roulant. La Coalition internationale ne tient pas ses engagements vis-à-vis des civils qui l’ont soutenue, déplore-t-il. Or elle est responsable de la mort de plus de 1 600 civils durant l’offensive militaire de 2017, selon une enquête menée avec des moyens sans précédent par Amnesty International et l’ONG Airwars   .

Les journalistes Céline Martelet et Édith Bouvier sont, elles aussi, parties en mai pour La Dépêche du Midi à Rakka à la recherche des traces laissées dans la ville par le millier de djihadistes français qui y ont vécu. Grâce à un activiste syrien, elles ont retrouvé l’appartement confortable d’un pédiatre syrien où le terroriste toulousain Jean-Michel Clain, tué fin 2017, s’était installé de 2014 à 2016 et des documents comptables abandonnés dans des sacs « que personne n'avait osé ouvrir » depuis la libération de la ville dans l’arrière-boutique d’une parfumerie. Le pédiatre syrien ne veut pas revenir vivre chez lui de peur que l’EI soit de retour !

Signe d’espoir, un Centre de la culture et des arts a rouvert en mai. Au programme danse, musique, poésie, peinture, sculpture. « Les livres que vous voyez là, on les a sortis des décombres », raconte Ziad al-Hamad, directeur du centre et co-président de la commission culture et antiquités de Rakka   .

 

Les inconnues politiques demeurent, le besoin de justice aussi

Le chercheur Hassan Hassan, du Center for Global Policy à Washington, originaire de Deir ez-Zor, au sud de Rakka, insiste lui aussi sur les conséquences de cette absence de vision à long terme et d’engagement de la part de la Coalition dans une interview récente accordée au Monde : « L’EI se rétablit plus rapidement que ne l’anticipaient la plupart des observateurs car sa défaite n’est pas complète. Aucune alternative n’a été bâtie pour combler le vide de pouvoir et ramener un semblant de normalité » en Irak et dans l’est de la Syrie. « La plupart des zones détruites pendant les combats sont toujours en ruine. » Les forces de sécurité sont « incapables de pourchasser les cellules dormantes de l’EI. Elles sont débordées et ne sont pas équipées pour le faire ». « Ainsi l’EI sera en mesure de revenir tant que la sécurité et les problèmes politiques et économiques sur le terrain ne seront pas résolus. La destruction, la corruption et le chaos constituent l’environnement idéal dans lequel l’EI perdure, grandit et revient. »

Maintenant que la bataille territoriale contre l’État Islamique est terminée, il est temps que la Coalition s'attaque « au terrible héritage laissé par Daech », déclare le 14 mai Nadim Houry, directeur du programme Terrorisme/Lutte anti-terroriste de Human Rights Watch (HRW). Le Réseau syrien des droits de l’homme (SNHR) a répertorié 8 143 d'individus détenus par Daech dont le sort reste inconnu. « On a espéré, après tant d’années, obtenir des informations quand les prisons de Daech ont été trouvées. Mais personne ne se préoccupe du sort de nos proches », déplore Khalil Haj Saleh, président de la nouvelle association des familles de victimes de l’EI, dont le frère Firas a été enlevé à Rakka en juillet 2013. Or ni les Forces démocratiques syriennes (FDS), ni la Coalition internationale dirigée par les États-Unis n'ont créé de mécanisme ou d'entité pour apporter des réponses aux questions des familles. Pour Nadim Houry, elles doivent en faire une priorité : « C'est une étape cruciale pour les familles des victimes et pour les efforts de justice en Syrie. »

Pour éviter les contresens historiques et les raccourcis trompeurs, il est bon souvent de revenir aux sources. L’historienne Jacqueline Chabbi, spécialiste des origines de l’Islam   est formelle : « Le terrorisme d’aujourd’hui est le fils du présent, pas du passé. »

 

 

Pour aller plus loin :

La Palmyre antique, racontée en images et en sons sur France Culture en cinq épisodes par l’historienne Annie Sartre-Fauriat

Syrian Heritage Archive Project (SYRHER) est un projet allemand, lancé en 2013, de numérisation des archives du patrimoine syrien présent dans les musées berlinois. Il envisage de s’ouvrir par la suite à d’autres musées

Sur le site Mémoire créative de la révolution syrienne, la Palmyre d’aujourd’hui est présente à travers 47 documents et Rakka, à travers 90 documents

Lamis Al Jasem, originaire de Rakka, est étudiante à Sciences Po en 2013. Elle souffre de voir dans les médias les images de sa ville anéantie. Elle décide alors de rechercher des photographies de la ville prises par des photographes – amateurs ou professionnels – ou des voyageurs – connus ou inconnus – pour montrer sa ville telle qu’elle était autrefois dans le souci d’en préserver la mémoire. Puis elle lance le projet See my Raqqa, qu’elle décline ensuite sur Facebook, Twitter et Instagram.