Les TOC ont-ils toujours existé ?

* Cette recension est également disponible en version audio.

Contrairement à ce qu’on pourrait attendre d’un psychanalyste, ce qu’est Pierre-Henri Castel, la réponse est non. Non, la névrose obsessionnelle    n’a pas toujours existé. Castel décline toutes les formes qu’ont pu prendre ce qu’il appelle les « proto-obsessions » dans l’histoire, pour mieux saisir en quoi consistent les obsessions d’aujourd’hui. Par suite, il révèle que l’approche analytique qu’on peut en avoir surpasse les autres approches, dont les thérapies comportementales et cognitives font partie. Celles-ci envisagent le symptôme comme un « parasite », qu’elles cherchent à supprimer, alors que la psychanalyse tente de s’appuyer sur ce symptôme, parce que perturbant celui qui l’endosse, il le révèle aussi. 

Fini le jeu de l’esprit qui consiste à voir l’obsessionnalité névrotique dans tout rituel, même datant de l’Antiquité, même se déroulant au fin fond d’une Afrique des années 50, qui ne fonctionnait pas sous le même régime que nous. La manière de penser l’esprit vers laquelle nous entraîne Castel fait dépendre les symptômes obsessionnels des contraintes civilisationnelles précises (et relativement récentes : elles émergent au 17ème siècle) qui relèvent de la montée de l’individualisme, ou plus précisément, du régime de l’action individuelle. 

Âmes scrupuleuses retrace patiemment les chemins historiques sur lesquels a évolué ce que nous connaissons actuellement comme obsessions et contraintes psychiques. Cette évolution est d’abord celle de notre esprit, qui génère des symptômes psychologiques, lesquels ne sont pas intemporels. En médecine, le syndrome est intemporel : les symptômes de la tuberculose permettent de reconnaître la maladie, qui est due à une bactérie, le bacille de Koch, dont on peut à bon droit supposer l’existence à toutes les périodes de l’histoire. En matière de psychologie, il en irait autrement : ce que veut prouver Castel, c’est que les symptômes psychologiques sont dépendants des époques dans lesquelles ils se manifestent. A partir de cette hypothèse fondamentale, il entend démontrer que des symptômes comme le doute et la paralysie de l’action, les idées fixes ou obsessions, la crainte du passage à l’acte inconvenant ou même meurtrier, sont le produit des contraintes civilisationnelles propres à l’époque moderne, où l'on a demandé aux Hommes de se civiliser et d’agir d’une manière individuelle. Tous ces symptômes, qui peuvent être très handicapants, se présentent comme complètement contraires à ce qui nous est désormais demandé, à savoir d’agir d’une manière individuelle, voire autonome, et civilisée. 

Retraçant le chemin parcouru par ces proto-obsessions depuis leur apparition, P.-H. Castel montre comment elles ont évolué avec les mentalités. Puis, des scrupuleuses du début de l’époque moderne, dont les scrupules s’attachaient à la crainte pour le salut de leur âme dans l’au-delà, on passe à une Mademoiselle F., décrite par Esquirol en 1838, qui refusait déjà de toucher les boutons de porte, avant qu’on n’en vienne à une pleine et entière justification de ce type de craintes, qui se trouvent confortées et renforcées dans une époque hygiéniste :

« L’objet des scrupules dégringole soudain du salut de l’âme aux périls infimes de l’hygiène. Le sens chrétien de la souillure redescend sur terre sous la forme d’une sensation incurable de saleté. Mademoiselle F… est typique. Sa folie du toucher manifestait son honnêteté. Quarante ans plus tard, chez Legrand du Saulle, les derniers échos de la pastorale de la peur ont cédé le pas à une pasteurisation forcenée de la vie. Le régime de la distance entre les corps s’est modifié. Leur éloignement mutuel, amorcé au 18ème siècle avec l’intolérance nouvelle aux mauvaises odeurs, ne se satisfait plus de l’écran des parfums. Le tact s’exprime de plus en plus par la réticence au contact. La pudeur court bien au-delà de la sphère sexuelle. Les femmes qui le peuvent confient de moins en moins aux domestiques la lessive de leurs sous-vêtements. L’hygiène, érigée en discipline de la volonté individuelle dans la sphère privée, se découvre de nouveaux ennemis aux limites de l’invisible : la poussière et les microbes. Les interstices des dents, les plis des doigts, les marges négligées des orifices menacent de se dérober à l’action salvifique du savon 

Parmi les nombreux auteurs cités dans ce livre, une attention toute particulière est accordée à l’un d’entre eux. C’est Janet, que Castel réhabilite. Les raisons de cette réhabilitation sont complexes, mais on constate en particulier que Castel place Janet, avant Freud, comme celui qui va nous permettre de comprendre qu’obsessions et contraintes psychiques ne sont pas à prendre comme des symptômes aussi massifs (objectivables) que ceux auxquels la médecine a affaire : contre l’empirisme médical, il découvre que ces symptômes sont avant tout relationnels. Réfléchissant sur les causes de la neurasthénie   , qu’il rebaptise précisément psychasthénie, il fait passer la recherche causale d’un pôle à un autre : des nerfs (neura) à la psychologie (psycha). Sur ce chemin, il remarque que la fatigue ou l’incapacité ne surviennent pas n’importe quand, mais dans certains contextes sociaux, ce qui constitue la neurasthénie comme maladie psychologique ; psychasthénie, et non désordre physiologique, puisqu’un trouble physiologique se manifeste partout et vis-à-vis de tous, sans tenir compte de l’entourage. 

« La neurasthénie à la Janet devient donc intelligente : elle a égard au contexte social des actions, elle laisse deviner un acteur, un agent aux prises avec un monde complexe, où il existe des rôles. »  

Cette importante modification épistémologique va permettre de penser autrement ces obsessions et contraintes, qui, faisant l’objet du livre, dériveront bientôt, avec Freud, en névrose obsessionnelle.

Et on voit bien qu’il y a, au cœur de la montée de l’individualisme, l’émergence de la prise en compte de ce que nous appelons aujourd’hui la subjectivité. Au sens où un malade psychique qui était auparavant considéré comme les autres malades des médecins, à savoir comme l’objet passif sur lequel une pathologie se développait, est désormais considéré comme l’agent de ce qui lui arrive. Loin de dire que cette agentivité rende nécessairement la vie plus facile à celui qui souffre (être responsable de ce qui lui arrive le rend justement malade), Castel relève ce nouveau statut du malade, désormais malade psychique, qui permettra ensuite à la psychanalyse de prospérer.  

Mais l’évolution de la manière de penser la souffrance psychique vient de plus loin encore (et malheureusement, y retourne semble-t-il périodiquement…). Revenons sur ce terme de « malade », qui nous paraît si impropre à désigner ceux que nous appelons aujourd’hui, au pire « patients », mais également analysants, consultants… Castel montre comment la prise en considération de ces personnes souffrantes s’est dégagée d’un aliénisme pur et dur qui rangeait au départ les obsessions et contraintes du côté, par exemple, de la « folie du doute », s’appuyant souvent sur l’idée de la dégénérescence, et évoluant globalement dans un registre où l’étrange fonctionnement repéré était toujours appréhendé en termes déficitaires. Le propos de Castel, sans toujours viser explicitement les thérapies comportementales et cognitives, laisse apparaître la place où elles se situent dans cette évolution de la réflexion sur la souffrance psychique. Là, justement, où le symptôme est réduit à un dysfonctionnement quand Freud lui donnera un tout autre sens :

« Les obsessions vont redevenir, avec le déclin de la psychanalyse, des « troubles obsessionnels-compulsifs », c’est-à-dire des parasites mentaux dépourvus de sens. L’idée janétienne d’une « désinfection » mentale va renaître de ses cendres dans les thérapies comportementales et cognitives. »  

On voit dans ce paragraphe que Castel, bien que relevant le caractère essentiel de l’apport de Janet, ne le suit pas sur tous les points. Pas de désinfection mentale ! L’inachèvement du travail de pensée sur la maladie mentale qui caractérise Janet et toute l’époque pré-freudienne est relevé :

« On l’a lu chez Janet : à part combattre les phobies et les obsessions par le bon sens et par l’admonestation moralisante jointe au repos forcé, et bien sûr exhorter les pusillanimes et exposer les timides au risque – il n’y avait rien. »  

En se référant au séminaire de Castel, où il revient sur ce qu’il écrit dans Âmes scrupuleuses, on trouve que dans son appréhension de la souffrance psychique, il y a quelque chose qui relève d’une prise en considération des symptômes psychologiques, non comme dysfonctionnements, mais comme fonctionnements. Il montre, dans ce livre, qu’il a fallu un temps considérable pour parvenir à voir en ces termes les ratés de l’action et les contraintes farfelues auxquelles s’astreint celui que les psychanalystes appellent désormais l’obsessionnel :

« Après Freud, l’étrangeté parfois extrême de leurs symptômes ne fournira plus d’argument pour reléguer les obsédés parmi les aliénés ou les dégénérés aux cerveaux affaiblis. »  

Racontant la naissance d’une psychanalyse qui traite tout autrement les patients, Castel parle de sa « co-création »   , qui est le fruit du travail de Freud et de ses patients. Les patients ne sont plus des « dégénérés aux cerveaux affaiblis » qu’il s’agit de traiter de l’extérieur. Pour développer cette idée d’une création conjointe de la psychanalyse, Castel s’appuie sur la correspondance entre Freud et Fliess. Mais un autre psychanalyste est peut-être également impliqué dans cette lecture de la naissance de la psychanalyse : il s’agit de Bion, le second point d’appui pris par Castel pour penser la naissance de la psychanalyse autrement qu’avec ces « lunettes traditionnelles »   qui, en effet, ne permettent pas de comprendre que Freud, en se servant de ses propres rêves pour comprendre ses patients, fait autre chose que plaquer son fonctionnement psychologique sur le leur   :
 
« A ce niveau d’intrication entre symptômes, scènes primitives et rêves des uns et des autres, et si l’on ajoute que les premiers patients de Freud ne pouvaient que se reconnaître dans la Traumdeutung [L'interprétation des rêves], et donc découvrir avec étonnement l’étonnement de Freud devant leur histoire, on ne sait plus quoi penser de l’ambition d’objectivation naturaliste chez Freud. Pareille co-objectivation est une inter-objectivation mutuelle. Les patients-lecteurs ont dû également découvrir qu’ils avaient, dans le « transfert », aidé Freud à éclaircir les rejetons symptomatiques de son inconscient à lui… Ce à quoi nous assistons donc, c’est à la genèse d’une intersubjectivité fondée sur l’entre-affectation de deux inconscients, sauf que ces deux inconscient-là (œdipiens) ne préexistaient pas à leur rencontre. Ils semblent en naître et en jaillir par une illumination réciproque. »  

Il faut apprécier la subtilité de cette lecture selon laquelle il ne s’agit pas (ou plus) que dans l’analyse, l’analyste reconnaisse ce qui détermine le patient, quitte à projeter sur lui ce qu’il connaît de son propre fonctionnement psychique. Dans cette lecture, l’inconscient n’est pas un réservoir déjà là de significations qui caractériseraient le sujet. Il n’est pas situé en l’un et en l’autre, et à charge de l’un ou l’autre des protagonistes de faire communiquer ces deux inconscients dans une version fumeuse de la « communication d’inconscient à inconscient ». L’inconscient est, dans cette lecture, situé entre les gens, mais pas en tant qu’il y est déjà ; en tant qu’il est co-créé par les personnes en présence. Voilà qui change la donne. Cette lecture n’est pas anti-freudienne ; elle est post-freudienne. C’est une relecture de Freud. Elle implique ceci : il ne s’agit pas d’éradiquer les symptômes des patients, mais de les faire fonctionner dans la cure pour en tirer la substantifique moëlle…

Âmes scrupuleuses illustre très bien comment, d’un discours sur le malade, on est passé à un discours avec le malade, pour déboucher sur cette post-freudienne proposition de penser l’analyse comme une co-création qui n’est même plus co-création de savoir, Castel prônant par ailleurs la déflation en matière de concepts analytiques. Analyste et analysant ne se retrouvent pas, aux termes du processus, avec des clés de compréhension (toujours contestables) du fonctionnement psychique. Dans le passage pré-cité, ce qui est mentionné, ce n’est pas la création d’un savoir, mais la « genèse d’une intersubjectivité » via l’« entre-affectation ». La voie pour en arriver là est sans doute longue et semée d’embuches, mais l’objectif en lui-même ne l’est pas forcément autant que le laissent penser ces termes complexes : l’entre-affectation désigne simplement ce qui consiste, pour l’analyste, à « sentir » en lui-même l’effet de ce dont le patient tente de l’affecter, pour ensuite permettre à ce patient de se réapproprier cet affect. L’approche n’est donc plus objectivante, au sens où dans une approche objectivante, le patient est l’objet d’un savoir qui est a priori plutôt celui de l’analyste que le sien. L’approche est subjectivante. C’est ce qu’il faut entendre dans l’expression « genèse de l’intersubjectivité ». Sachant, et c’est trompeur, que l’« intersubjectivité » n’est pas l’objectif visé, ce qui reviendrait à faire ami-ami avec l’analysant, mais le moyen par lequel le projet freudien dans son sens profond apparaît : il ne s’agit plus de guérir un symptôme ou de comprendre un dysfonctionnement, mais de faire surgir la subjectivité du patient par le moyen de ce processus intersubjectif qui permet à l’analyste de se laisser toucher (au sens symbolique du terme) par son patient, afin que lui soit restitué ce qui l’affecte : autant dire, en termes peut-être plus simples, ce qui compte pour lui.   

Il apparaît alors que là où certains repéraient et d’autres repèrent encore des dysfonctionnements, d’ailleurs souvent en termes de dépistage, la psychanalyse telle que la pratique Castel fait plutôt fonctionner l’inconscient. Non pas - en tout cas souhaitons-le - par pur jeu, mais afin qu’en émerge une subjectivité qui saura se projeter vers ce qui l’attire, plutôt que de se servir de ses actes et pensées imposées sur un mode obsessionnel (pour se dissimuler). Dans cette optique, l’idée obsédante, l’acte imposé, et avec cela tout ce qui relève du symptôme, de l’inhibition et même de l’angoisse, devient outil pour avancer dans ce qui est une « épreuve de vérité ». Un autre passage du texte de Castel montre à quel point il sera difficile de parvenir à penser ainsi la psychothérapie, c'est-à-dire comme une épreuve de vérité. Parlant des troubles de la sexualité, comme l’impuissance ou l’éjaculation précoce, il écrit : 

« La jouissance irrépressible offre un démenti cinglant au self-control. L’impuissance génitale rend dérisoire la « bonne volonté » des individus. Autant de résonnances qui font vibrer les murs invisibles à l’intérieur desquels s’était édifié depuis toujours l’idéal d’autocontrainte imposé à tous – et la croyance qu’il suffisait de devoir pour pouvoir, croyance à la racine de ce phénomène douloureux entre tous au 19ème siècle : la « faiblesse de la volonté ». (…) Le déplacement freudien survient sur ces entrefaites : le désir réel, c’est le désir contre-volontaire. Et l’objet refoulé car contre-volontaire du désir, nous n’en approchons que compulsivement, avec angoisse, horreur, culpabilité. Il nous obsède. Il force en nous d’horribles et muettes crispations. »  

Placer le travail à réaliser en ces points, c’est donner une très juste idée de ce que les psychanalystes affrontent quotidiennement d’angoisse, d’horreur, de culpabilité et de muettes crispations entendues non comme des phénomènes périphériques à écarter, des « parasites », mais comme des points sombres ouvrant sur le désir du sujet qui nous parle. C’est permettre à ce sujet de naître là où d’autres lui demandent de se taire. 

La psychanalyse peut être ici, dans ce livre, reconnue comme le point à partir duquel on a vraiment compris qu’il fallait laisser parler ceux qui avaient longtemps été considérés comme des « malades » avant de passer au statut d’«analysants ». Le point terminal de cette évolution, dans Âmes scrupuleuses, est la notion d’une cure comme (espace de) co-création. Mais de nombreux passages du livre reviennent sur ce point où progressivement, le spécialiste a appris à écouter l’obsédé et partant, les autres « malades » :

« La maladie des obsessions, c’est l’irruption de la voix des patients dans la médecine mentale. Pour la première fois, les cliniciens avouent que les malades disent mieux qu’eux ce qui fait symptôme. Leurs confessions, dès lors, livrées telles quelles comme la vérité de ce qu’elles décrivent, se multiplient dans la littérature savante. »

Dans Âmes scrupuleuses, on voit les patients décrire leurs états mentaux, et les médecins reprendre leur discours, puis se servir de cette re-description à laquelle ils adhèrent plus ou moins. On se demande alors qui écrit, si c’est le patient ou le spécialiste. Ils construisent en fait déjà, avant la psychanalyse telle qu’en parle Castel, un discours à deux. On pourrait même dire à plusieurs, puisqu’il n’y a jamais seulement un médecin et un patient à être impliqués dans un récit : il y a la foule de tous ces autres qui semblent souffrir comme le patient qui s’exprime ou dont on parle, et cette autre foule de tous les médecins qui s’associent pour les comprendre, lui et ses pairs apparents.

Ce sont en quelque sorte des narrations en série, et on sent bien combien cela, qui est pourtant une impasse   , a dû rassurer les gens : se sentir compris par d’autres, pouvoir trouver des mots pour se raconter, qui seront à leur tour compris par d’autres. Finalement, cela aussi, qui relève en fait du symptôme dont on peine à se passer, participe de la « maladie » de civilisation qui veut que là où l’on vous demande d’être « un », vous ne puissiez vous passer de vous rattacher à vos semblables, que ce soit par le biais de votre portable que vous ne pouvez plus quitter, ou de ce type de récit psychopathologique partagé.

Ce livre, Âmes scrupuleuses vies d’angoisse tristes obsédés : Obsessions et contrainte psychique de l’Antiquité à Freud, paru en 2017, est une version remaniée et diminuée de la première édition, qui porte le même titre   et date de 2011. L’idée de synthétiser l’ouvrage est intéressante. Mais disposer des deux versions - version courte et version longue - l’est encore plus pour qui veut se pencher sur cette étude extrêmement rigoureuse. Ceci dit, la première version est plus belle : au-delà de la précision scientifique, elle exprime à plein le talent littéraire de Pierre-Henri Castel, qui est réel et que vous pourrez constater dans ma lecture de ce qui en était l’avant-propos (audio ici). Gageons que cette version initiale, si elle ne reparaît pas en l’état, puisque l’époque se prête peu aux « sommes », se vendra un jour au prix qu’elle mérite. Elle a été suivie, en 2012, d’un second tome intitulé La fin des coupables suivi de Le cas Paramord   qui, toujours selon une ligne chronologique, traite des obsessions et de la contrainte intérieure à l’époque suivante, en allant de la psychanalyse aux neurosciences, faisant de ces deux tomes une remarquable "Histoire anthropologique de l’esprit obsédé et de ses traitements", qui est appelée à devenir un grand classique.