Jusqu'au 27 mars 2016, des observateurs sans doute optimistes estimaient que le Pakistan venait peu à peu à bout d’une période troublée de sa récente histoire. Mais l’attentat terroriste commis dans un parc bondé de Lahore et revendiqué par une faction de la mouvance talibane nous rappelle que le pays peine encore à assurer la paix sociale, jusque dans son Pendjab, la plus riche de ses quatre provinces. 

Dans cette chronique consacrée à la militance et au terrorisme au Pakistan, Nathalène Reynolds analyse, toutes les trois semaines, un fait d’actualité de ce Pakistan brutalement rappelé au devant de la scène internationale. Retrouvez ici toutes les chroniques publiées à ce jour.

 

 

2. Au lendemain de l'exécution de Qadri

A la veille de l’exécution de l'islamiste Mumtaz Qadri (voir article précédent), le gouvernement de la région du Pendjab avait adopté deux mesures importantes : l'interdiction du prosélytisme dans toutes les écoles et la mise en place d'un numéro de téléphone dédié aux femmes victimes de violence.  Ce sont peut-être ces dispositions qui ont poussé les groupes politico-religieux montrer leur mécontentement face à une société qui tendait désormais à contenir leur influence.

 

1. De la difficile exécution d'un défenseur de la loi du blasphème 

L’exécution de Malik Mumtaz Hussain Qadri, meurtrier du gouverneur réformateur du Penjab Salman Taseer, témoigne de la difficulté pour la société civile d’éradiquer nombre de législations religieuses dont le pays reste le triste héritier.