Le texte de Ciment est en fait l’occasion de revenir à une vieille polémique dont l’une des pierres d’achoppement est le fameux article de Jacques Rivette sur Kapò de Gillo Pontecorvo . Alors que Mandelbaum, comme les programmateurs de la Cinémathèque qui proposèrent un cycle en lien avec l’ouvrage comprenant son étude, semble avoir su en tirer les conséquences les plus logiques (si toute représentation fictionnelle de l’extermination des Juifs est "abjecte", voire impossible, il devient légitime de traquer les résurgences de cet événement dans les œuvres les plus inattendues, comme History of Violence, L’Avventura ou Le Limier), Ciment s’en tient encore à une attitude analytique qui a besoin qu’un sujet soit effectivement traité par un film pour qu’il devienne légitime d’en parler. Mieux vaut, semble-t-il dire, qu’un film évoque la Shoah pour qu’il soit possible d’analyser la manière dont il le fait, quand c’est précisément l’abandon d’une telle exigence qui ouvre les perspectives les plus riches pour le travail de la critique. De ce point de vue, le texte de Jacques Mandelbaum, aussi contesté soit-il par certains, indique sans doute l’avenir.
> Recensions de l’ouvrage Le Cinéma et la Shoah, un art à l’épreuve de la tragédie du XXe siècle, dir. J-M. Frodon, éd. Cahiers du cinéma, 2007.
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- Site du ciné-club de Caen.
- Site de la Bibliothèque du Film.
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