Tandis que le premier atelier de la journée professionnelle sur le livre numérique s’intéressait aux maisons d’édition 2.0., un second, animé par Alexis Lacroix et François Rouyer-Gayette (CNL) avait pour thème "Les différents formats du livre numérique".
Jane Rivière, chargée des aides à l’économie numérique du CNL, a dans un premier rappelé les principaux formats adoptés par le livre numérique. Ainsi, les premiers livres électroniques utilisaient un format qui ne le leur étaient pas propre : le format .pdf. Celui-ci, bien que préservant la mise en page, est contraignant car peu lisible sur les écrans à taille réduite comme des smartphones. C’est l’EPUB (Electronic Publication), apparu en 2007, qui est le premier format spécifiquement dédié au livre numérique à avoir fait son apparition. Il permet un affichage dynamique du texte en l’ajustant automatiquement à la taille de l’appareil sur lequel il est lu. Ce format, désormais standardisé, reste cependant peu adapté au livre illustré du fait de son interactivité limitée.
Toutefois, une nouvelle norme, l’EPUB3, est apparue sur le marché du livre numérique en 2011. Prenant en compte les évolutions technologiques de ces dernières années, ce nouveau format intègre de nouvelles fonctionnalités permettant davantage d’interactivité : sons, vidéos et CSS3 enrichissent désormais notre lecture. Cependant, un inconvénient subsiste : encore très récent, ce nouveau format reste pour le moment peu compatible avec de nombreux supports de lecture. Il existe enfin le format .mobi, spécifique à Amazon et à sa liseuse, le Kindle.
Suite à cette rapide présentation, Jane Rivière émet la question de l’interopérabilité du livre numérique entre les différents formats et ses supports. Verra-t-on un jour exister un format standard, qui nous permettra de lire un livre numérique sur l’ensemble des tablettes existant sur le marché ? Se pose également le problème de la pérennité des formats numériques et des fichiers.
C’est pour tenter de répondre à ces interrogations que la parole a ensuite été donnée à David Lacombled, directeur délégué à la stratégie de contenus d’Orange qui pilote le projet MO3T (Modèle ouvert 3 Tiers) depuis septembre 2012. A la fois label, norme et consortium, MO3T est un projet de fédération et de convergence des acteurs du livre numérique. Rassemblant dans son comité de suivi les principaux opérateurs de télécom (Orange, SFR et Bouygues), des éditeurs (Gallimard, La Martinière, Flammarion et le groupe Editis) et des libraires (La Procure, Dialogues), MO3T a pour ambition d’imposer de manière durable le livre numérique sur le marché français tout en assurant la pérennité du format électronique ainsi que l’interopérabilité entre les différents supports. Pour David Lacombled, le livre numérique doit donc devenir certes pérenne, mais également lisible sur l’ensemble des terminaux, tout en restant accessible en prix et en technique. MO3T se veut ainsi être un forum de discussion entre ses dix-huit acteurs afin d’adopter le modèle le plus pertinent pour le livre numérique. Face au scepticisme de certains participants, David Lacombled l’assure : MO3T n’a pas pour ambition de concurrencer Amazon, Google ou Apple, mais de se placer dans une logique d’intermédiation avec, à terme, l’idée de devenir un vaste gestionnaire de bibliothèque électronique personnelle. Un prototype sera d’ailleurs présenté d’ici trois mois à l’ensemble des professionnels du livre ayant participé au projet MO3T
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