Britney Spears, objet légitime pour analyser les mutations des industries culturelles à l’heure du web ? Ou coup de publicité réussie pour le lancement de la revue Poli – politique de l’image ? Les deux sans aucun doute.

La bibliothèque publique d’information de Beaubourg consacre une soirée exceptionnelle samedi 13 juin à Britney Spears. La soirée lance la revue Poli, qui analyse dans une perspective transdisciplinaire la création contemporaine, et plus précisément les cultures visuelles et interactives. La soirée mêle à partir de 18h des concerts qui revisitent le répertoire de la chanteuse et une conférence de Laurence Allard, qui enseigne les sciences de la communications à Lille III.

Le premier numéro de Poli, qui sortira le 12 septembre, consacre son dossier à Britney Spears. Les différentes contributions qu’il contient abordent les conditions de production et de réception des icônes pop au regard du web 2.0. Sociologie, économie et politique se croisent pour mieux comprendre les enjeux des technologies de communication pour la culture de masse aujourd'hui. Intitulé "Repenser les industries culturelles avec Britney Spears", le dossier, en plus d’une contribution de Comité central, qui remixe samedi des morceaux de Britney, contient deux analyses de chercheurs. Ils envisagent les enjeux actuels de la culture à travers la figure de la chanteuse. Laurence Allard examine le passage à un "troisième âge de la culture" dans une réflexion sur la singularité de l'artiste à l'heure de sa reproductibilité ("remixabilité") numérique. La chercheuse identifie cette mutation en passant du terme d'"industrie culturelle" à celui d'"industrie créative". François Debruyne examine quant à lui le "fantasme marketing de la réification" à travers la figure de Britney. L'icôné pop gagne ses lettres de noblesse comme objet du savoir légitime... une preuve que la jeune revue Poli consacrée à la politique de l'image cerne parfaitement les stratégies de communication et les enjeux de l'image, pour son propre compte aussi