À l'approche des examens de fin d'année, les tensions entre les universités et le gouvernement ne cessent de se faire ressentir. Alors que la 9ème coordination nationale des universités appelait, le 29 avril, les enseignants-chercheurs et le personnel non-enseignant à "ne pas organiser les examens et ce jusqu'à satisfaction des revendications", l'UMP a durci le ton en début de semaine, affirmant qu'il n'y aurait pas "de licence es-grève, de master en pétition ou de doctorat en blocage" ajoutant qu'"on ne donnerait pas de diplôme à ceux qui font en sorte que l'Université ne fonctionne pas". À tour de rôle, chacun use donc de son autorité...sans résultats concluants.
À deux semaines de la fin officielle du second semestre universitaire et alors que 28 établissement sur 85 sont, selon Xavier Darcos, toujours bloqués, les incertitudes concernant l'organisation des examens et la validation de l'année battent leurs pleins. Certaines universités tentent d'ores et déjà de trouver des solutions pour permettre aux étudiants de valider leur année et ce, malgré un enseignement partiel voire, pour certains, inexistant. Afin de maintenir les examens du second semestre à la fin du mois de mai, l'université de Paris III Sorbonne-Nouvelle a ainsi été dans l'obligation de modifier une partie du calendrier universitaire en décalant d'une part les rattrapages du second semestre au mois de septembre et d'autre part, en repoussant la rentrée universitaire 2009-2010 au 12 octobre ; reste à savoir si les étudiant pourront accéder à leurs salles d'examen le jour J.
Face à la précarité et à la gravité de la situation universitaire, septs présidents d'université en ont donc appelé, dans une lettre publiée par Le Monde ce mercredi 13 mai, au président de la république pour accomplir "des gestes d'apaisement vigoureux, radicaux et clairs".
Pour ces sept présidents, la modification du calendrier universitaire ne réduit en rien "le risque réel de non-validation du semestre, donc de l'année" ; un risque qui serait "aussi catastrophique pour les étudiants qu'ingérable pour [les] administrations". Rappelant les causes de cet état de crise, à savoir, la réforme des statuts des enseignants-chercheurs et l'ensemble du dispositif de la formation et du recrutement des professeurs des écoles et des lycées et collèges, les auteurs de cette lettre mettent en garde Nicolas Sarkozy contre "le sentiment général d'amertume, de colère, de rancoeur, voire de désespoir" qui gagne le corps enseignant. Espérons que cet ultime appel puisse permettre aux universités de retrouver une situation plus sereine et plus studieuse
À lire :
- Sept présidents d'université (Le Monde), 13.05.09