Les prix Médicis et Femina ont été décernés aujourd’hui. Les jurys de ces deux prix consacrent chacun, outre une œuvre de littérature française et une œuvre de littérature étrangère, un essai.

Cette année, c’est à Joan Didion, journaliste américaine, que revient le prix Médicis de l’essai pour L’année de la pensée magique. Le jury a ainsi consacré un livre qui traite de l’expérience intime du deuil : l’auteure y narre l’année qui a suivi la mort de son compagnon à la suite d’une crise cardiaque, passée à surmonter la douleur de la perte et à s’occuper de sa fille qui, suite à une pneumonie, s’est retrouvée dans le coma. Récit d’une souffrance intime et de la possibilité de la dépasser par la force de la littérature, L’année de la pensée magique s’était déjà vu attribuer le National Book Award.

Le prix Femina de l’essai revient quant à lui à Gilles Lapouge pour L’encre du voyageur. Dans cet essai, le journaliste voyageur évoque les rapports entre voyage et littérature et scrute le pouvoir de révélateur de l’écriture. C’est la lecture qui prépare et structure le voyage, c’est le récit qu’on en fait qui donne forme et existence à ce que l’on y a vécu et rencontré. Le voyage n’est qu’un palimpseste, une errance littéraire, qui ne vaut que par la plume qui s’en resaisit. "On ne marche jamais que dans une bibliothèque et le bout du monde est un incunable. Toute pérégrination est livresque de part en part, avant le départ, pendant le périple et après le retour au pays natal, au moment délicieux du porte-plume".