L'homosexualité supposée ou avérée (?) de "Dumbledore", le célèbre directeur de l'école des sorciers d'Harry Potter, continue de susciter un intense débat depuis que l'auteur de la fameuse série, J.K. Rowling, l'eut affirmé vendredi 19 octobre à Carnegie Hall, à New York. Le plus intéressant est le sérieux avec lequel la presse littéraire américaine traite ce type de question. C'est l'éditorialiste intello par excellence du New York Times, Edward Rothstein, qui vient de consacrer au sujet sa chronique hebdomadaire (voir ici). Cela rappelle le traitement sérieux qu'un ouvrage grand public comme Harry Potter a suscité outre-atlantique : le fameux intellectuel Christophe Hitchens avait consacré un article "page 1" du New York Times Book Review le 12 août dernier, lors de la sortie américaine du tome VII d'Harry Potter (ici). Quant à la New York Review of Books, elle avait également consacré quatre pages de critique à ce livre sous la signature de Alison Lurie (27 septembre 2007, ici). Le New Yorker de Tina Brown s'est également spécialisé dans ce genre de critiques "high" sur des sujets de la "low culture" (on se souvient de l'excellente analyse sur le tome IV d'Harry Potter par Joan Acocella, "Harry Potter, mode d'emploi", en 2000 - ici). Cette habitude de traiter sérieusement la culture populaire est une grande tradition outre-atlantique quand, en France, on s'intéresse plus à l'évènement, au marketing et à sa couverture médiatique, qu'au livre lui-même.