Une soirée proposant trois univers artistiques différents.
La soirée « Contrastes » porte parfaitement son nom : trois univers chorégraphiques, trois écritures, trois manières d’habiter le plateau qui donnent au Ballet de l’Opéra de Paris l’occasion de faire admirer son remarquable éclectisme : de l’abstraction post-moderne au brio néoclassique, jusqu’à la poésie brute d’une création contemporaine.
La première partie rend hommage à Trisha Brown, dont O złożony/O composite puis le solo If you couldn’t see me déploient une danse aussi fluide que géométrique. Les danseurs évoluent dans un espace presque nu, où chaque geste semble respirer. Le dos tourné du solo, mystérieux et fragile, installe une atmosphère méditative d’emblée ressentie.
Avec David Dawson et Anima Animus, la soirée bascule dans une virtuosité nerveuse. Le néoclassicisme explosif du chorégraphe joue sur les oppositions — force et douceur, vitesse et suspension. Les lignes s’allongent, les corps s’arquent, et la lumière dessine un théâtre d’ombres où la tension dramatique ne faiblit jamais.
Quant à Drift Wood, création d’Imre et Marne van Opstal, l’œuvre propose un final hypnotique. Inspirée de la flottaison des bois, la pièce installe un paysage mouvant où les danseurs glissent, ondulent, se laissent porter comme par un courant intérieur. Scénographie minimaliste, musicalité sourde, gestes organiques : un ballet sur la mouvance et le passage du temps.
Palais Garnier — décembre 2025