Trois thèses publiées récemment viennent éclairer le rapport entre le PCF et les groupes minoritaires des colonies et du monde ouvrier au XXe siècle.

Si le Parti communiste français a d’abord cherché à s’implanter dans le monde ouvrier et dans les secteurs principaux de la production, trois livres, issus de thèses, viennent éclairer les stratégies complémentaires de développement, dans des zones périphériques en situation coloniale, ou chez les travailleurs d’origine immigrée – Arméniens ou Juifs ashkénazes. Ces thèmes, secondaires dans la stratégie globale du PCF, répondent à des directives de l’Internationale communiste et de ses organisations périphériques, qui exigeaient « d’organiser les couches les plus exploitées » de la population, au premier rang desquels les travailleurs coloniaux et les travailleurs immigrés. Les trois ouvrages abordent ces aspects et analysent les tensions existantes entre les centres (Moscou, Paris) et les périphéries, contribuant à une meilleure compréhension des cercles concentriques et des logiques militantes du mouvement communiste.

Etre communiste en Algérie 

L’ouvrage d’Éloïse Dreure, Des communistes en situation coloniale, permet de voir la difficulté d’implantation du PCF en Algérie et les tensions qu’elle a générées dans son appareil. Se fondant sur des matériaux originaux (archives du Komintern, archives de la répression coloniale et de nombreuses photos), l’ouvrage étudie l’implantation et les structures communistes en Algérie et la manière dont le PCF a tenté de franchir la « barrière coloniale » en socialisant et en politisant les Algériens.

L’implantation du PCF et de ses organisations satellites en Algérie et chez les Algériens s'est heurtée à des difficultés d'espèces différentes. Suivant les consignes de l’Internationale communiste, le PCF a tenté de s’algérianiser sans réellement y parvenir : il est resté principalement présent dans les secteurs occidentaux (PTT, cheminots, employés). Le nombre de militants demeure relativement faible : autour de 1 000 membres, avant de connaître un effondrement au début des années 1930. Le PCF a subi, en raison de ses discours anticolonialistes et de ses appels à l’indépendance, des vagues de répressions relativement importantes. Nombre de ses militants se rendant en Algérie pour des tournées de conférences se retrouvent enfermés pour trouble à l’ordre public et les réunions publiques sont souvent interdites.

Les structures militantes en Algérie reprennent les différentes formes d’organisation du mouvement communiste (organisations syndicales, de jeunesse, de défense des emprisonnés). Elles s’inscrivent dans des moyens classiques de propagande : presse (comme les journaux La Lutte sociale ou L’Algérie ouvrière), réunions publiques, distribution de tracts. Cette propagande est majoritairement effectuée en français. En raison de l’anti-impérialisme communiste, la Fédération algérienne du PC est soumise à de nombreuses injonctions (participer aux journées de lutte contre le colonialisme ou manifester en faveur de l’indépendance des colonies). Face à ce contexte compliqué, des émissaires du Parti et parfois de l’Internationale communiste viennent régulièrement pour tenter de redresser la situation, sans grand succès jusqu’en 1935.

Éloise Dreure décrit les cadres communistes et les modalités de militantisme. Le turn-over a été très important. Les secrétaires sont mis à l’écart en raison d’une incompréhension ou d’une impossibilité de mettre en œuvre la politique algérienne du Parti, ou parfois parce qu’ils ont rejoint des groupes en opposition avec la ligne du Parti, à l’image d’Henri Schiavo, tour à tour dirigeant du PCF puis de la CGTU. Officiellement exclu pour une incompréhension de la politique coloniale, le motif de sa mise à l'écart était en réalité sa proximité avec le groupe de La Révolution prolétarienne. Les cadres sont plutôt jeunes, issus du monde ouvrier ou employés, souvent envoyés dans la colonie pour tenter de remédier à la crise de l'organisation. L’auteure met à profit les saisies effectuées sur les militants pour analyser le poids des instructeurs sur le fonctionnement du Parti. Elle souligne également la difficulté que ces militants ont à entrer en contact avec des Algériens, comme le montrent les rapports de visites cités.

Militer en Algérie

Comme en métropole, le militantisme est souvent familial. Au fur et à mesure, ces militants incarnent le moule thorézien de ceux qui ont adhéré dans les années 1920 ou au début des années 1930 et qui n’ont connu que le militantisme communiste. Il faut attendre la fin des années 1930 pour que l’origine locale soit valorisée et que des Algériens accèdent à des responsabilités. Le Parti a tenté de mettre en œuvre une double direction (formée par un occidental et un algérien) pour favoriser l’implantation dans le monde colonial. En dépit de ses efforts, le PC puis le PCA est cependant resté très minoritaire, chez les Français issus de la métropole comme chez les Algériens, dont la part ne représente qu'entre 15 et 20 % des effectifs communistes locaux au milieu des années 1930.

À partir de cette date, les contacts avec les Algériens sont plus nombreux : le PCA s’ouvre à une forme de diversité culturelle prenant en compte les particularités des Algériens, favorisant indirectement la naissance d’un noyau militant. Mais c’est autour du Front populaire, marqué par l’arrivée d’un nouvel émissaire, Jean Chaintron, et d’un nouveau responsable du Parti, Élie Mignot, que les effectifs explosent, pour atteindre près de 5000 membres. La région algérienne du PCF, devenu Parti communiste algérien en 1936, tout en restant sous la tutelle du Parti français, connaît alors son apogée électoral : les résultats sont multipliés par 8.

Enfin l’auteure montre la position ambiguë du PCF suite au discours de Thorez de 1937 quant à l’indépendance de l’Algérie. Le dirigeant communiste n’y est pas hostile, mais considère que la situation n’est pas encore mûre, conseillant stratégiquement de créer les conditions pour qu’elle le devienne. Cette ligne résume la difficulté à exprimer une position minoritaire et à construire un mouvement politique dans un environnement hostile. Cette caractéristique se retrouve également en métropole dans les minorités nationales.

Des communistes arméniens en France

Dans sa thèse sur les communistes arméniens publiée sous le titre Ceux de Manouchian, Astrig Atamian embrasse une période plus large, allant des années 1920 aux années 1990, qui couvre le siècle communiste et s’appuie sur de nombreuses archives. L’historienne a eu accès, notamment, aux autobiographies des cadres communistes rédigées pour l’appareil du Parti (à Moscou dans les archives du Komintern et dans les archives du PC Arménien à Erevan). L’ouvrage se compose de trois grands thèmes : l’avant-guerre, qui est la partie la plus riche, la guerre et l’après 1945. Cette approche lui permet de dégager des lignes de force des modalités d’engagement et d’organisation des communistes arméniens en France. 

Les militants de la première génération sont majoritairement orphelins, issus du monde rural, et se sont réfugiés en France selon des parcours variés. Si certains ont pu avoir accès à la scolarité, quelques-uns ont réalisé des études supérieures. La majorité a commencé à travailler jeune. D’autres sont des révolutionnaires professionnels : quelques-uns ont connu le mouvement ouvrier avant la guerre et sont passés par les différents partis socialistes en Arménie ou dans les Balkans. La majeure partie d’entre eux adhère directement au PCF. L’adhésion s’est majoritairement réalisée par le Comité d’aide à l’Arménie (HOK) et l’Union des étudiants de Transcaucasie, organisation de masses contrôlées par le PCF, l’adhésion au PCF s’effectuant via les groupes de langue de la Main-d’œuvre étrangère (MOE) qui devient la Main-d’œuvre immigrée (MOI). Cependant, l’implantation des communistes dans les communautés arméniennes en France demeure faible. La MOE/MOI a 450 membres en 1927 et à peine une centaine par la suite. Les effectifs de la centrale syndicale pilotée par le PCF ne sont pas meilleurs.

En outre, le HOK est placé sous le contrôle d’Erevan. L’auteure pointe les conflits entre le centre arménien et la direction communiste à Paris. Le HOK prône le retour en Arménie socialiste alors que le PCF souhaite privilégier l’implantation dans la communauté arménienne en France. C’est à la faveur du Front populaire, lorsque les adhésions augmentent ainsi que le courant de sympathie pour l’Arménie socialiste, que le HOK organise un départ de 1800 Arméniens vers l’URSS. Ce départ coïncide avec le début de la grande terreur en Arménie : le principal responsable du PCA est ainsi purgé, entraînant en 1936 la disparition du HOK et jetant le trouble chez certains responsables.

Le dictionnaire biographique des cadres communistes arméniens proposé en fin d’ouvrage rappelle l’itinéraire de certains d’entre eux. S’arrêtant à leur départ en 1936, il amène à s’interroger sur leur vie en URSS à cette date.

L'épreuve de la guerre

Le délitement temporaire des liens avec l’Arménie soviétique favorise le contrôle du PCF sur cette sous-section de la MOI. Avec la période du Front populaire, une nouvelle génération émerge, incarnée par la figure de Missak Manouchian. S’il n’adhère officiellement au PC qu’en 1934, il a été façonné par le communisme des organisations de masse du début des années 1930. Entre 1936 et 1938, le communisme arménien en France est alors à son apogée. Le Pacte germano-soviétique déstabilise les Arméniens communistes ; en juin 1941, sa rupture permet le passage à la lutte armée, dont Manouchian devient la figure centrale et tragique.

Après avoir participé à l’action clandestine, il devient responsable des MOI parisiens en août 1943 en remplacement de Boris Holban, qui a refusé de continuer l’action armée qui mettait en péril les groupes de combattants des FTP/MOI. Mais le travail de filature de la brigade spéciale n° 2, chargée de mener des actions contre la lutte armée communiste, entraîne l’arrestation de Manouchian et la traque des autres arméniens, qui pour beaucoup réussissent néanmoins à échapper à l’arrestation. S’il est possible de regretter que l’auteure ait fait par trop confiance aux témoignages dont il est difficile, voire impossible, de vérifier la véracité, elle montre avec finesse la constitution, le fonctionnement et l’étendue des réseaux arméniens en France.

L’après-guerre renoue avec le schéma existant avant les purges, en le modifiant légèrement. De nouvelles structures sont créées, comme la Jeunesse arménienne de France. L’organisation connait quelques succès, mais se heurte à la concurrence et à l’hostilité des autres organisations arméniennes non communistes. La mission principale des communistes arméniens est d’organiser le départ vers la République soviétique, qui aboutit en 1947 au départ de 7 000 Arméniens. Mais pour les arrivants, le pays rêvé se transforme vite en cauchemar, comme en témoigne la manifestation organisée à Erevan lors de la visite de Christian Pineau en 1956, durant laquelle plusieurs dizaines d’Arméniens demandent à rentrer en France. Les tensions entre le Parti français et le Parti soviétique entraînent, au début des années 1970, la mise à l’écart de certains cadres arméniens, jugés trop philosoviétiques, avant qu’une normalisation n’intervienne après 1977.

Astrig Atamian montre comment le PCF a soutenu la cause arménienne. Loin d’un Manouchian qui, dans les années 1930, refusait de célébrer la fête nationale le 24 avril, le PCF s’est fait le promoteur, à partir des années 1950, de la cause arménienne, d’autant plus facilement qu’elle lui permet de dénoncer les alliés des Américains. Deux cadres du PCF, qui siègent à la Commission centrale de la MOI, portent les demandes de reconnaissance du génocide arménien à l’Assemblée nationale et plus largement dans l’espace public.

Enfin, la mémoire de la Résistance scelle un pacte entre une partie des Arméniens et le PCF, non sans heurts. Des tensions émergent en effet à la suite du film de Moscou Des terroristes à la retraite. Elles aboutissent néanmoins à la panthéonisation de Manouchian, devenu le symbole des combattants des FTP/MOI. L’auteure montre ainsi comment s’est recomposée la mémoire du communisme arménien autour d’une image devenue iconique.

Communistes juifs ou Juifs communistes

La question des liens entre appartenance communautaire et communisme est également au centre de la thèse Militer en minorité, de Zoé Grumberg, qui interroge l’engagement des anciens militants du secteur yiddishophone de la Main-d’œuvre immigrée du PCF. Contrairement à Astrig Atamian au sujet des communistes arméniens, Zoé Grumberg considère que l’identité juive est principale dans l'engagement de ceux qu'elle étudie, qualifiant les militants de Juifs communistes. Elle prend ainsi le contre-pied de l’historienne Annie Kriegel, qui voyait dans ces militants des acteurs d’abord communistes, ensuite Juifs, et suggérait en 1989  :

« Quelle que soit l’opinion que l’on se fait aujourd’hui de cette croyance porteuse d’identité, nul, s’il lui est loisible de le regretter, n’a le droit de dissimuler que celui qui tomba en criant “vive Staline” était peut-être patriote, antifasciste, juif, mais qu’il était d’abord communiste. C’est le respect qu’on doit aux vivants et aux morts : les nommer dans l’identité qu’ils se sont choisie, en fonction de l’itinéraire qu’ils ont parcouru et dont ils ont éventuellement plus tard changé… pour ceux à qui le temps fut donné de le faire   .

Annie Kriegel soulignait alors que les recompositions identitaires avaient été ultérieures et que la question de l’idéologie avait été prépondérante dans les choix militant. Partant d'un a priori différent, et sans affronter directement cette question, le livre de Zoé Grumberg aborde l’action des communistes juifs yiddishophones formant le secteur juif du PCF comme celle d’un groupe militant doublement minoritaire, chez les communistes et chez les Juifs.

L'auteure détaille l’action de ce groupe à travers les itinéraires de 25 de ses militants (19 hommes et 6 femmes), cadres intermédiaires et dirigeants du secteur juif du Parti. Ce noyau militant a été reconstitué sur les bases de l’ancienne MOI du PCF. Ces cadres sont issus de la génération kominternienne et ont, pour la majeure partie d’entre eux, commencé à militer dans l’entre-deux-guerres, au temps de la période «  classe contre classe  » du PCF. Ils sont souvent dotés d’un capital culturel important et un tiers a connu un autre engagement avant le communisme. Dans leur immense majorité, ils ont participé à la résistance communiste juive dans les MOI comme dirigeants nationaux ou locaux.

S’implanter en milieu Juif

Au sortir de la guerre, il s’agit de s’implanter dans le monde juif parisien. Ces militants sont en concurrence – et souvent en conflit – avec les autres organisations juives non communistes (bundistes, sionistes de plusieurs obédiences). Ils cherchent alors à acquérir une place dans les organisations juives, tout en espérant profiter de la dynamique de la Libération. Les militants soucieux de leur audience et de leur implantation créent (ou recréent) des sous-organisations de masses (club sportif, centre culturel…). Selon les sources indirectes, les organisations communistes juives possèdent ainsi une influence électorale et associative sur environ 10 % de la population juive en France (soit nettement moins que l’influence du PCF sur la société française à cette même date, qui représente 25 à 30 % du corps électoral).

Initialement, la direction du PCF hésite entre une intégration pure et simple des communistes juifs dans les organisations de masse et le maintien d’une organisation spécifique. C’est la concurrence des autres organisations juives qui oblige le PCF à maintenir une organisation dédiée. L’encadrement est d’une relative stabilité, excepté pour les membres qui doivent partir construire le socialisme, en Pologne notamment. Les cadres communistes suivent la ligne du parti et obéissent aux mêmes règles que les autres militants (travail sectoriel, autocritique biographique, contrôle, soutien au mouvement communiste international). La consultation des dossiers de la section au sujet de la montée de cadres dans la commission centrale livre de précieuses indications sur le degré de surveillance et de contrôle réciproque entre les militants que l’auteure restitue parfaitement.

Ce noyau militant engage les communistes juifs dans l’action sociale. L’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide multiplie, avec l’aval du Parti, les démarches sur la restitution des appartements spoliés. Plus largement, les communistes juifs cherchent à venir en aide aux personnes nécessitant le secours des fonds sociaux. Avant le début officiel de la guerre froide, ils participent aux organismes de solidarité, via le Fonds social juif unifié (FSJU) et le Comité juif d’action sociale pour la reconstruction. Leur départ du FSJU contribue à montrer que les objectifs des communistes juifs répondent à la même logique que ceux du PCF après 1947.

C’est autour de l’aide sociale à l’enfance et de la Commission centrale de l’enfance (CCE) que le secteur juif du PCF rencontre le plus grand succès. Cet organisme prend en charge les orphelins, comme le font par ailleurs d’autres organismes juifs (des sionistes aux bundistes), et est initialement financé par le Joint, l’organisme américain d’aide aux Juifs. La CCE s’inscrit dans la mission éducative communiste : si quelques éducateurs ont suivi en Pologne les enseignements de Janusz Korczak, ce sont les méthodes du pédagogue communiste soviétique Anton Makarenko qui sont prônées. Pour la CCE, il s’agit d’abord de créer chez les enfants de nouvelles générations militantes. L’organisme utilise les différents anniversaires pour exprimer une double mémoire : honorer les combattants communistes et les révoltes, comme la célébration de l’anniversaire du soulèvement du Ghetto de Varsovie.

Chez les communistes juifs, comme pour le PCF, la valorisation de la Résistance est prégnante. Elle passe par la constitution d’un centre de documentation spécifique, en concurrence avec le Centre de documentation juive contemporaine, placé sous la responsabilité de Aron Erlich, devenu David Diamant. Communiste depuis le début des années 1930, son objectif est de valoriser la résistance communiste juive. C’est dans un second temps que la question de la Shoah apparaît spécifiquement.

Des cadres communistes juifs

Enfin, Zoé Grumberg se penche sur les itinéraires des cadres communistes juifs, qu’elle confronte aux épisodes de la guerre froide. Ils suivent globalement la ligne du PCF, soutenant la politique étrangère de l’Union soviétique reconnaissant la naissance de l’État hébreu, avant de le critiquer pour ensuite l’accepter. Ils se montrent aveugles face à l’existence d’un antisémitisme d’État qui s’est développé en URSS lors des campagnes anti-cosmopolites des années 1949-1952, avant de reconnaître avec amertume sa réalité. Dans les itinéraires des 25 cadres communistes juifs retenus, un seul rompt frontalement avec le Parti après un voyage en URSS, à l'occasion duquel il constate la quasi-disparition de la culture juive. Le désengagement des Juifs demeure très minoritaire et se fait souvent silencieusement, et tardivement (les années 1960 voire 1970).

L’utilisation des autobiographies et des souvenirs familiaux laisse parfois planer des doutes et soulève des interrogations liées à des archives parcellaires, empêchant l’auteure de pousser plus loin ses investigations. Par exemple, un dossier, qui semble vidé d’une partie de ses pièces, mentionne la présence d’un responsable soviétique lors d’une réunion de la commission de contrôle en 1954, sans que l’on puisse en comprendre réellement les tenants et les aboutissants. De même, les zones d’ombre des anciens communistes juifs partis construire le socialisme en Europe de l’Est sont aussi importantes. La documentation proposée repose principalement sur des témoignages – non confirmés par d’autres archives – et des autobiographies plus ou moins réécrites au prisme du présent (comme c’est le cas pour les souvenirs de Joseph Minc, Adam Rayski ou Louis Gronowski), soulevant la question des rapports entre mémoires et histoire.

Selon des méthodes et à partir d'objets différents, ces trois ouvrages interrogent ainsi deux thèmes importants de l’histoire du communisme : l’articulation entre militantisme et identité d'une part, d'autre part la difficile implantation du communisme en milieux minoritaires. Expression de questionnements contemporains, ils projettent une lumière nouvelle sur des situations périphériques, en bordure des secteurs clés de l’implantation du communisme.