Les géographes climatologues Jean-Pierre Vigneau et Martine Tabeaud, le géologue Jean Laherrère, et la géographe spécialiste de l’environnement, Yvette Veyret, ont insisté sur cette caractéristique majeure qu’enseigne l’histoire du climat : sa variabilité. Ils ont mis en garde contre l’instrumentalisation du discours scientifique par un nouveau millénarisme, et ont attiré l’attention des participants sur la mue de la climatologie de science du passé en science prédictive (sous l’influence de la modélisation). Sylvie Joussaume (physicienne) et Heinz Wanner (géographe physicien et prix Vautrin Lud 2006) ont défendu la prégnance de la variable "gaz à effet de serre", du forçage anthropique (mot pour désigner le poids des activités humaines), et d’une utilisation raisonnée des simulations et des modèles.
Le choix d’Elisabeth Roudinesco – historienne de la psychanalyse et psychanalyste, grand témoin de ce Festival – a souligné combien le doute cartésien, le libre-arbitre, la curiosité et, enfin, la mise à distance des peurs et des dogmes sont au fondement de toute démarche scientifique. La géographie en général, et la climatologie en particulier, s’ancrent résolument dans cette démarche.
Enfin, les dimensions régionales et géopolitiques de l’énergie ont été soulignées par Richard Bohringer, Edith Cresson et Hubert Védrine, invités d’honneur du Festival. Avec un recul bienvenu, Thierry Sanjuan a invité les participants à arpenter les espaces politiques méconnus de la Chine, Bernard Hourcarde ceux de l’Iran, et Roland Pourtier ceux du Golfe de Guinée. Pour finir, Jean Robert Pitte proposa une réflexion sur les "énergies spirituelles".
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A l'occasion du Festival, Christian Grataloup a obtenu le Prix Ptolémée du livre de géographie pour sa Géohistoire de la mondialisation. Le temps long du Monde, paru chez Armand Colin.