Deux monographies reviennent sur la vie publique lyonnaise au milieu du XIXe siècle.

Gouverner Lyon et ses faubourgs. L'organisation des élites municipales lyonnaises de 1830 à 1870

En 1831, les conseils municipaux des communes de Lyon, la Croix-Rousse, la Guillotière et Vaise sont pour la première fois élus, grâce à l’instauration du suffrage censitaire par la monarchie de Juillet. La mesure est élargie sous la Deuxième République avec l’ouverture du scrutin au suffrage universel masculin, avant que Louis-Napoléon Bonaparte ne place la ville de Lyon sous contrôle préfectoral. Elle le restera jusqu’à la chute du Second Empire, en 1870.

Justine Tentoni dresse le tableau de la vie publique locale pendant ces quarante années où se succèdent trois régimes politiques et deux révolutions. Lyon est alors une ville industrielle et bourgeoise, en constante croissance, mais qui fait face à des soulèvements ouvriers et républicains, notamment dans les communes de la Croix-Rousse et la Guillotière. L’intégration à marche forcée des faubourgs à la ville de Lyon en 1852 permet ainsi au pouvoir central de mieux contrôler les oppositions.

S’appuyant sur un travail inégalé de dépouillement d’archives, Justine Tentoni analyse la composition et l’organisation des conseils municipaux, tout en interrogeant ce processus de démocratisation au long cours au sein de l’espace urbain.

Incarner Lyon et ses faubourgs. Le parcours des élites municipales lyonnaises de 1830 à 1870

Au cours du XIXe siècle, alors que les évolutions de la société sont rapides et nombreuses, la notabilité lyonnaise doit s’adapter pour conserver sa position dominante. À cette classe traditionnelle s’adjoint désormais une bourgeoisie industrielle qui investit tout autant les conseils municipaux de Lyon et de trois de ses faubourgs – la Croix-Rousse, la Guillotière et Vaise.

Cependant, la Deuxième République bouscule pour quelques années cet entre-soi en faisant accéder des personnalités du monde ouvrier et républicain aux responsabilités municipales. Les élites municipales lyonnaises sont également présentes dans le monde rural, en tant que propriétaires ou figures locales, et assoient leur influence dans ces espaces en marge de la ville qui deviennent de véritables laboratoires de politisation.

S’appuyant sur un travail inégalé de dépouillement d’archives, Justine Tentoni analyse les parcours individuels et collectifs des 575 conseillers municipaux de Lyon et de ses faubourgs de 1830 à 1870, dressant le portrait de ces représentants locaux, et particulièrement celui du notable et de ses nombreux réseaux.