A l'occasion des 15 ans de Nonfiction, Florian Besson, ancien rédacteur en histoire, et Catherine Kikuchi, ancienne rédactrice en chef, reviennent sur leur relation avec le site.

Pouvez-vous vous présenter ?

Florian Besson et Catherine Kikuchi : Nous sommes tous les deux médiévistes. Catherine est maîtresse de conférence à l’Université de Versailles Saint-Quentin et travaille sur l’imprimerie en Italie du nord, tandis que Florian, spécialiste des Etats latins d’Orient, enseigne dans le secondaire.

Quand et comment avez-vous croisé la route de Nonfiction et quelle est votre contribution à Nonfiction ?

Nous avons entendu parler de Nonfiction par du bouche-à-oreille, au début de l’année scolaire 2014. À cette époque nous étions tous les deux en thèse, et ce sont des camarades de notre promo d’agrégation, eux aussi en thèse, qui nous ont parlé du site et nous ont envoyé la liste des livres à chroniquer que Nonfiction éditait alors régulièrement. Nous avions tous les deux déjà eu l’occasion d’écrire quelques comptes rendus, et savions que l’exercice était important, à la fois pour se former à en écrire et parce que c’est un excellent moyen de faire une veille scientifique – et puis aussi, soyons honnêtes, d’obtenir des livres gratuits, ce qui n’est pas rien quand on est en thèse et qu’on doit lire les 2457 livres pertinents qui sortent chaque mois. Nous sommes alors entrés en contact avec Pierre-Henri Ortiz et avons commencé à rédiger des comptes rendus, principalement en histoire médiévale mais aussi parfois plus largement en sciences humaines et sociales. Nous avons aussi participé à l’élaboration de quelques dossiers thématiques. Petit à petit, nous nous sommes investis dans l’administration du site, même si nous nous en sommes un peu éloignés depuis quelques années.

Qu'est-ce qui vous plaît dans Nonfiction ?

FB : La souplesse du site, le fait que l’équipe ait toujours été réceptive et enthousiaste pour des projets. Pendant quelques mois, j’ai par exemple pu publier une « Chronique uchronique » composée de petits articles réimaginant des événements historiques. Au fil des années, j’ai chroniqué plusieurs dizaines d’essais, mais aussi des romans et même des pièces de théâtre, « couvrant » le festival d’Avignon. Selon moi, le site a su rester ouvert à toutes les idées, tout en gardant son niveau d’exigence intellectuelle et formelle.

CK : Nonfiction offre effectivement un espace de liberté qui a peu d’équivalent. La plateforme du site permet des expérimentations intéressantes, entre les formats de compte-rendu classiques, les critiques, les entretiens, les chroniques, les dossiers, les podcasts, les vidéos… La juxtaposition et les liens tissés entre les différentes disciplines et types d’écriture présents sur le site m’ont toujours beaucoup plu !

Quel est l'article (ou la réalisation) dont vous êtes le plus fier ?

FB : Personnellement, j’aime beaucoup cette petite Chronique uchronique qui rassemble 12 articles : l’idée était de proposer des turning points un peu différents, pas forcément centrés sur des batailles.

Impossible également d’oublier que c’est grâce à Nonfiction que notre blog de diffusion de la recherche en histoire médiévale, Actuel Moyen Âge, a pu voir le jour : c’est la confiance de Pierre-Henri Ortiz, qui nous a d’emblée ouvert le site pour y copublier nos articles, qui nous a permis de nous lancer – c’est d’ailleurs lui qui a trouvé le nom du blog !

CK : Nous ne nous serions jamais lancé dans l’aventure d’Actuel Moyen Âge sans ce soutien ! C’est très certainement la réalisation dont je suis la plus heureuse, et aussi celle pour laquelle je suis la plus reconnaissante à Nonfiction.

Ensuite, je garde un attachement particulier au premier compte-rendu que j’ai publié sur le site, qui est aussi le premier compte-rendu que j’ai écrit tout court, sur La bataille des boules de neige de Claire Judde de Larivière. Au-delà du plaisir que j’avais pris à lire l’ouvrage, je suis aussi très consciente de l’opportunité que Nonfiction m’a offert pour apprendre à écrire ce type de texte.