À l'occasion des 15 ans de Nonfiction, Alain Policar, contributeur de longue date, revient sur sa relation avec le site.

Alain Policar, pouvez-vous vous présenter ?

J’ai commencé ma carrière dans l’enseignement secondaire, et j’y suis resté 16 ans en tant que professeur de sciences économiques et sociales. J’ai ensuite, jusqu’à ma retraite, enseigné à la faculté de droit et des sciences économiques, pour l’essentiel la théorie sociologique et l’histoire de la discipline. Chercheur associé à Sciences Po (Cevipof) depuis une douzaine d’années, mes travaux se sont orientés vers la science politique et, surtout, la philosophie politique. Mes ouvrages alternent les réflexions sur des thématiques (libéralisme politique, racisme, cosmopolitisme, etc.) et sur des auteurs (Célestin Bouglé, Ronald Dworkin, Francis Wolff). Les mois à venir devraient voir paraître trois nouveaux livres : un dialogue sur l’altérité avec Isabelle Barbéris (dans la collection Disputatio chez Mialet-Barrault), un entretien avec Régis Meyran sur l’antiracisme (chez Textuel) et, un peu plus tard, un ouvrage sur la pensée d’Alain Renaut. J’espère également que pourront être publiées les contributions des participant-e-s à un colloque sur l’universalisme qu’avec Stéphane Dufoix nous organisons les 19 et 20 octobre à Nanterre (Sofiapol) et à Sciences Po (Cevipof).

Quand et comment avez-vous croisé la route de Nonfiction et quelle est votre contribution à Nonfiction ?

Cela fait fort longtemps, mais je crois me souvenir qu’un de mes amis m’a envoyé un de ses articles paru dans votre revue. Il n’y avait guère à l’époque de publication équivalente. J’ai donc proposé un premier texte et beaucoup d’autres ensuite (58 entre le 15 juillet 2009 et le 13 février 2022). Il faut préciser qu’à mes yeux la meilleure manière de comprendre un livre est d’en faire une recension. Mais nombreux, bien plus savants que moi, ne le font jamais. Je n’en tire donc aucun enseignement généralisable.

Qu'est-ce qui vous plaît dans Nonfiction ?

L’extrême diversité des sujets abordés. Pour tout chercheur en sciences humaines, la revue est une source inépuisable de connaissance.

Quel est l'article (ou la réalisation) dont vous êtes le plus fier ?

Ce qui m’a le plus touché, c’est l’entretien avec Pierre-Henri Ortiz sur mon dernier livre, L’universalisme en procès. Mais je suis heureux (plutôt que fier) d’avoir contribué à faire connaître des auteurs dont les ouvrages m’avaient séduit. Si je devais, mais l’exercice est franchement difficile, choisir un article, ce serait « Une vie à aimer » (publié le 8 octobre 2013) à propos du livre d’entretiens (Travailler et aimer. Mémoires) que Dominique Schnapper avait accordés à Giovanni Busino et Sylvie Mesure. C’est l’occasion de rappeler mon admiration pour la grande sociologue qu’est Dominique Schnapper et la mémoire de Sylvie Mesure, trop tôt disparue, et qui était un modèle de talent et de gentillesse d’une extrême rareté.