Quinze études tentent de mieux cerner le rapport des hommes et des femmes du Moyen Âge à la création, toujours à mi-chemin entre l'imitation, la fabrication et l'innovation.
Issu d'une journée d'études organisée en juin 2015 par l'association de jeunes médiévistes Questes, cet ouvrage rassemble quinze contributions, dans plusieurs disciplines : histoire, histoire de l'art, philosophie, littérature, philologie, etc.
Tous ces articles se penchent sur la création au Moyen Âge. A l'époque, il va de soi que Dieu a créé le monde. Les grands monothéismes de la période partagent également l'idée que seul Dieu peut créer : l'homme ne peut qu'imiter l'existant, sans pouvoir jamais répéter ce fabuleux geste divin qu'est le fait de tirer quelque chose de neuf du néant. Pourtant, très vite, artistes, théologiens et philosophes réfléchissent en profondeur à la notion de création, à la relation entre l'homme-créature et le Dieu-créateur et, in fine, à la créativité humaine.
Fidèle à la tradition d'interdisciplinarité chère à l'association Questes, cet ouvrage propose plusieurs approches complémentaires permettant d'aborder la question de la création, des créateurs et des créatures. Certains articles sont ancrés dans la pratique, qu'il s'agisse de réfléchir aux statuts sociaux et aux tarifs des artistes à Rouen ou de se pencher sur un « coq mécanique », produit d'une science médiévale plus sophistiquée qu'on le pense souvent. D'autres contributions se penchent sur des réflexions théologiques complexes, comme la façon dont les philosophes juifs médiévaux interrogent les mystères de la Genèse. D'autres encore reviennent sur la place de célèbres créatures médiévales, du dragon à Mélusine en passant par les hybrides grotesques qui peuplent les marges des manuscrits médiévaux.
Tous tentent de mieux cerner le rapport des hommes et des femmes du Moyen Âge à la création, toujours à mi-chemin entre l'imitation, la fabrication et l'innovation.