Geneviève Morel dégage enfin la psychanalyse lacanienne des approximations qui l’enlisaient au service d’un "ordre symbolique" sexuel moralisateur.

Il est difficile de parler des livres difficiles. En tâchant d’attirer l’attention du lecteur sur un travail exigeant, on a surtout peur de le décourager d’avance. Mais si l’on suppose le lecteur lassé de ces essais "simples et clairs" dont nous sommes inondés, si on l’imagine capable et même désireux de lire de temps en temps, crayon à la main, quelque chose qui se formule dans une langue technique, le courage revient au pauvre critique. On peut enfin promettre au lecteur la récompense de ses efforts : un changement de point de vue vraiment complet sur ce que dit et ce que ne dit surtout pas la psychanalyse, aujourd’hui, sur des thèmes d’importance moyenne, comme la parentalité homosexuelle, le recours à Freud et Lacan pour fabriquer de nouvelles versions de l’ordre moral/symbolique, la "perversion", ou même la "psychose sociale" qui fondraient sur le pauvre "sujet" contemporain, etc. Car le livre de G.Morel, exceptionnel par l’ampleur de son matériel clinique et la maîtrise fascinante des plus obscures idées de Freud et Lacan, écrase non seulement la concurrence sur ces thèmes, mais, pour le lecteur plus informé, illustre admirablement ce que la psychanalyse n’aurait jamais dû cesser d’être : une enquête en mouvement, où l’on observe comment le psychanalyste, confronté à des situations constamment inédites, questionne, réécrit, réinvente les fondements même de la psychanalyse.

Œdipe vous paraît un petit peu vieux (quoique encore attachant, comme une pièce d’antiquité du patrimoine) ? Lisez G. Morel, et vous saurez pourquoi, et pourquoi aussi les psychanalystes ont affaire, de temps en temps, à des cas où ce n’est plus lui qui tient les rênes, sans que pour autant on ait affaire à des mutants pervers bafouant, mais en douceur, les lois de l’inceste. Les nœuds (borroméens) du dernier Lacan "topologue" vous semblent pure imposture mystico-mathématico-délirante ? Vous croyez aux critiques de M.Tort, qui le réduit à une version faussement laïque du catholicisme de Lacan   ? Lisez G. Morel, et vous comprendrez ce que Lacan y mettait, peut-être avec plus de clarté que dans aucun autre ouvrage, précisément parce que La loi de la mère laisse sur le bord du chemin ces commentaires égarants qui ont uniquement cherché à surenchérir sur la cohérence logique des différents modèles auxquels Lacan se réfère, tandis que G. Morel montre plutôt pourquoi et comment ils ont servi à Lacan à se remettre radicalement en cause — à inventer non seulement un Lacan d’après Lacan, mais même un Lacan contre Lacan, révisant de fond en comble ses théories bien connues du "phallus", du "symbole", etc. Vous vous interrogez enfin sur l’idée répandue selon laquelle les enfants, pour grandir normalement, devraient avoir deux "référents", masculin et féminin, et donc un père et une mère ? Vous vous demandez si autoriser l’adoption aux couples gay et lesbiens n’est pas ouvrir la voie à de profonds désordres psychiques ? Que seront ces enfants jamais exposés au Tiers ni à l’Autre   ? Vous tiquez, bien sûr, parce que vous avez remarqué qu’on peut avoir les parents les plus hétérosexuels du monde et se retrouver néanmoins schizophrène, et que si les enfants adoptés ou conçus par insémination artificielle par des parents de même sexe étaient tous fous, ou peut-être des malades mentaux qui s’ignorent, ça se saurait ? Lisez encore G. Morel. Vous trouverez plusieurs histoires précises et poignantes, et des franchement drôles aussi, qui montrent en détail pourquoi les choses ne sont justement pas si simples, combien, au contraire, les fameuses "identifications" sexuelles (aux parents) dont on nous rebat les oreilles ont leur poids dans nombre de cas, c’est vrai, mais qu’elles ne sont pas l’unique voie vers le salut. Vous aimeriez qu’on vous explique ce que Joyce, Gide ou Proust enseignent à un analyste qui n’a pas toujours sur son divan des génies de cette sorte ? Vous vous demandez si le recours à ces figures littéraires n’est pas, purement et simplement, une extravagance, ou une décoration mondaine éloignée de toute saine pratique clinique ? Lisez, etc. Car c’est tout sauf de la psychanalyse-appliquée-à-la-littérature. C’est de la littérature appliquée à la psychanalyse. Et elle ne s’en trouve que mieux : car ces textes d’auteur magnifiques, décortiqués avec finesse par G. Morel, qui s’appuie sur le meilleur de l’érudition actuelle, mettent la théorie au service de l’exception, de la contingence, mais toujours, de la surprise devant les solutions tout à fait inouïes inventées ici ou là, par des sujets exposés à de redoutables défis existentiels.

C’est ce que j’ai le plus apprécié : les cas cliniques sont des "cas", autrement dit, des gens dont on dit qu’ils sont "comme pas un", soit de vrais cas, qui ne tombent justement pas dans le tiroir qu’on leur ouvrait tout grand — l’inverse, en somme, de ce dont nous sommes désormais rassasiés dans la littérature "psy" professionnelle : des vignettes cliniques qui, chose bien admirable, confirment à tous les coups les élucubrations du théoricien qui les donne comme preuves du bien-fondé de ses conceptions. Non : l’attention à la littérature, chez G. Morel, prépare l’esprit à ne jamais s’asseoir deux fois dans le même fauteuil. Car elle mobilise les concepts de la psychanalyse pour la manifestation des différences, pour leur singularisation assumée, et non pour je ne sais quelle insupportable généralité psychologique normative sur ce que devrait être la sexualité, ou la filiation, etc.

C’est sans doute ce qui fait le succès de certaines interprétations rendues ici possibles par les recherches de G. Morel : qu’à ces gens si divers ait été rendu le pouvoir d’être "comme pas un", sans plus en faire une maladie. Ou, dit dans les termes de La loi de la mère et de Lacan, d’être passés des symptômes au "sinthome".


Vous avez bien dit sinthome ?

Ce n’est pas, au moins au début, un de ces calamiteux calembours dont Lacan avait l’art. C’est, paraît-il, une forme archaïque de symptôme, qu’on trouverait chez Rabelais. Mais c’est un symptôme positif, "séparateur", dont le concept, introduit tardivement par Lacan, sert à isoler ces moyens originaux qu’un certain nombre de patients, qui ne sont pas tous ce qu’on appelle des psychotiques (mais aussi bien des névrosés), utilisent pour s’extraire et s’émanciper de la "loi de la mère". Cette loi, c’est la condition qui nous est faite à tous de ne naître humain que dans un bain de langage, d’énoncés énigmatiques et équivoques, prononcés électivement par la mère (mais un père y participe aussi bien), et qui nous affecte avant même que nous n’ayons les moyens d’y structurer un sens, une adresse en bonne et due forme, bref, d’y détecter une langue et les lois d’un langage. Ce flux, densément chargé d’inflexions de la voix, de regards, accompagnant caresses et coups, trahit la jouissance, les plaisirs, mais aussi les cris douloureux de celles qui prennent soin précocement de nous. Par lui, nous ne sommes pas seulement introduit au sens linguistique, mais à toutes les résonances charnelles de ce sens, et surtout, à sa circulation entre des corps sexuels. Si loi il y a, ici, ce n’est pas la loi du désir, ou le désir comme seule loi qu’on suive jamais, serait-ce à reculons, et en lui tournant le dos dans une névrose ; c’est la loi sans loi d’un caprice primordial, qui fait de chaque enfant qui s’éveille l’auditeur, voire l’objet forcé d’une introduction au monde frappée par principe de contingence et de partialité. Sa conséquence essentielle, c’est que la loi de la mère marque décisivement chacun d’une ambiguïté quant à son sexe : il n’est jamais si clair, et dans les cas qu’étudie G. Morel, il est même extrêmement délicat, de savoir comment faire avec, comment interpréter les attentes et les conflits parentaux touchant ce qu’il vaudrait mieux être à cet égard. Toutefois, si le petit être humain est fortement déterminé par ces attentes et ces conflits, et parfois à vie, s’il a affaire, également, à un corps anatomique sexué qui pèse lourd dans la balance, il n’est pas sans moyen de se déprendre de cette "loi de la mère". En somme, La loi de la mère est un livre sur une des expressions les plus bizarres de Freud : le "choix" (de la névrose), et du coup, l’idée que s’il y a responsabilité, en psychanalyse, elle est uniquement sexuelle.

Or, le pilier de la psychanalyse lacanienne, sa relecture structuraliste de l’Œdipe freudien, est comme on sait le poids accordé à la référence paternelle par la mère de l’enfant humain. L’Autre maternel premier a, pour ainsi dire, son Autre, Autre de l’Autre que Lacan, dans une formule appelée à faire fortune, a nommé "nom-du-père" : moins le père bien concret de la vie quotidienne, qui n’arrive jamais à l’égaler, que ce qu’il désigne symboliquement, et qui serait la limite qu’impose à la mère son désir inconscient pour "le" père. S’extraire, ainsi, du réel du caprice maternel, de cette jouissance qui fait loi pour l’enfant, c’est s’armer de cette référence paternelle supposée, qui commande et qui norme, sans d’ailleurs qu’elle en ait conscience, le désir sexuel d’une mère. Mais il ne s’agit pas du tout ici de psychosociologie de la famille. C’est une sorte d’invariant anthropologique exprimé en un langage congruent avec la loi de prohibition de l’inceste selon Lévi-Strauss : l’obligation de l’exogamie et donc l’échange matrimonial dérivent strictement d’une contrainte "symbolique" : il faut quitter la famille où l’on est né pour prendre femme au-dehors. Il est donc devenu tentant de réifier un peu plus ces formules, d’en faire en somme une "loi naturelle" de l’humanisation, et de prendre à ce point au pied de la lettre les principes de l’anthropologie structuraliste des années 1960, que le fait de parler (i.e. la circulation de la parole selon les "lois du signifiant"), celui d’avoir une identité sexuelle, et celui d’occuper une place stable dans le triangle œdipien sont, du moins pour nombre d’auteurs, devenus de simples manières de parler de la même chose. On a vu ainsi dans le discours public, des gens bien intentionnés parler avec flamme de la nécessaire fonction de l’altérité du couple hétérosexuel, s’inquiéter de la folie qu’on infligerait aux rejetons de couples dominés par "le même", de l’attentat contre la "culture" que le PACS pourrait représenter, et offrir ainsi un débouché populaire à des considérations savantes un peu oubliées aujourd’hui, et donc transformées en métaphysique scientiste.

Ce qu’on sait moins, et que G. Morel expose avec un grand luxe de détail, c’est que Lacan ne s’est pas du tout arrêté là-dessus. Il ne s’est donc pas arrêté à la structuralisation de l’Œdipe freudien (et à ce qui le rend paradoxalement si proche du bon sens populaire sur la famille, ou encore des idéologies religieuses). Ce sont les raisons de Lacan qu’explore La loi de la mère, et, notamment, leur évolution. Car en prenant ses distances avec l’Œdipe freudien, autrement dit avec le Père comme mythe, et avec le privilège récurrent de l’identification et du deuil, Lacan a progressivement entraîné dans son sillage tout le reste de la construction freudienne. Ainsi, se demande G. Morel, y a-t-il dans tous les cas "fantasme" ? La clé de voûte de la bonne vieille notion de "castration", qui est l’idée que quelque chose, un "objet", doit être perdu aux origines du sujet humain, et que cette perte est structurante, cause du désir, est-elle une vaste tautologie qui s’autoconfirme et se vérifie a priori dès qu’on a qui que ce soit qui se plaint de son désir ? Ou y a-t-il d’autres modes de subjectivation et d’accès humain au désir (à la "désirance", comme on traduit désormais, est assez joli ici) ?

Le sinthome, c’est à quoi Lacan s’est finalement confié pour au moins soulever ces doutes, en s’appuyant en particulier sur une étude fascinante de Joyce, de Finnegans Wake et d’Ulysse, étude à laquelle Jacques Aubert d’abord mis à contribution pour son exceptionnelle science du texte joycien, a ensuite donné des prolongements et des confirmations remarquables. Joyce en effet donne une réponse à lui, et à cet égard, "comme pas une", aux défis que lui lançaient sa place de fils, puis de père. G. Morel, circulant au milieu des pages les plus difficiles du dernier Lacan avec une adresse et une clarté rafraîchissantes, expose ainsi les ressources que Joyce a fourni pour envisager autrement la psychose, et peut-être, en périmer activement le concept trop psychiatrique, et pas assez psychanalytique. Le sinthome, conclut-elle, ne passe pas par l’identification (au sens œdipien) ; il est un savoir-faire créatif et inventif, qui parvient par des voies inattendues à soulager le sujet des répétitions mortifères qui rendent les symptômes si insupportables ; il produit une certaine désambiguätion (si je puis utiliser ce mot des linguistes) des équivoques sexuelles qui sont la texture même des énoncés de la loi de la mère, et ainsi, une identité sexuelle vient-elle à s’affirmer : en somme, le sinthome est séparation, mais sans passer par l’identification symbolique au père.

Il ne s’agit pas d’une théorie universelle. Le charme du livre, c’est qu’on voit assez bien qu’on n’arrive à ce genre d’idée qu’à l’occasion de ce que raconte un certain nombre de gens qui, de l’Œdipe, ont peut-être entendu parler, mais qui ne savent rien des élucubrations topologiques de Lacan. On voit aussi, et c’est parfois émouvant, que confronté à des paroles fondatrices d’une violence terrifiantes, tuantes, tel s’enfonce progressivement dans la folie et répète sa vie durant une malédiction maternelle sans recours, tel autre, faisant autrement, joue sa partition où s’inscrivent pourtant les mêmes mélodies de mort, de haine et d’échec, en sorte qu’il survive et fasse à l’occasion mieux encore — ce dont il porte les stigmates, cependant, dans tel ou tel trait bizarre de sa sexualité ou de son affectivité. G.Morel exploite une notation fugitive de Lacan pour thématiser ce qui se passe alors : c’est la notion, ordonnatrice dans son enquête, et à mon sens la plus véritablement originale, de "prolongement du symptôme".


Ce qui lie entre elles les générations de psychanalystes

Un passage arrêtera sans doute les connaisseurs des polémiques sur la psychanalyse. G. Morel a fait longtemps partie, à l’École de la Cause, le mouvement millerien, du jury de la "passe". La passe, c’est cette procédure singulière où un analysant arrivant à la fin de sa cure témoigne devant d’autres, des "passants", de ce que sa cure aura été pour lui, en particulier dans le moment où il envisage de "s’autoriser" à devenir à son tour analyste. Ces passants relaient à leur tour ce témoignage auprès d’une instance composée d’analystes expérimentés, qui tentent de démêler ce qui est en cause dans l’affaire. Comme on voit déjà, aux yeux de Lacan, en tout cas, on ne "s’autorisait" pas tout seul à devenir analyste, contrairement à ce que prétendent de vains polémistes. Mais comme à peu près rien, aucune formulation ni conceptualisation de la chose n’a ensuite trouvé grâce aux yeux des élèves, le milieu lacanien s’est déchiré sur cette "passe". Le récit que G.Morel fait de sa participation à un tel jury est impressionnant. Elle y explique comment justement, d’analystes en analystes, au fil de la transmission, quelque chose passait, qui ne tenait nullement de l’identification pure et simple (malgré certaines contraintes de la vie des groupes analytiques qui laissent pantois), mais plutôt comme un tressage du sinthome de l’analyste dans celui de son analysant devenant analyste à son tour, puis chez l’analysant de cet analysant. On ne dispose guère de récits aussi circonstanciés et cliniques de ce qui se passe dans la transmission de l’expérience de la cure (sauf, bien sûr, le beau récit de l’analyse de Margaret Little chez Winnicott). On passe ces pages rêveur, en se demandant s’il n’y a pas là, en germe, un programme, évidemment idéal car le matériau sera bien rare, d’une histoire "réelle" de la psychanalyse : d’une histoire où les positions subjectives successivement déterminées des analystes seraient l’objet de l’enquête, et non plus leur "prises de position" imaginaires et conflictuelles dans le champ de la psychanalyse.


Autre chose que de l’identification et du deuil

La loi de la mère est la seconde partie d’une trilogie clinique et théorique de grande envergure. Ambiguïtés sexuelles   , consacré à la sexuation dans les psychoses, explorait déjà les chances d’existence et d’invention de soi dans des configurations psychiques complexes, qu’on range en vrac sous le vocable psychiatrique de "transsexualisme" — ce qui se justifie sans doute si l’on veut revendiquer des droits, mais qui a très peu de consistance clinique, chaque fois qu’on prête l’oreille à l’histoire et aux difficultés d’individus singuliers. Une troisième partie est en préparation, qui abordera le problème extraordinairement difficile de l’homosexualité féminine : le type même de question où se mesurera l’apport considérable de ce travail, qui aboutit à remettre sur le métier l’idée même de normalité psychique, et à décrasser une bonne fois les usages psychanalytiques légitimes de celle de perversion. Car il y en a.

Et pourtant, au lecteur que j’essaie ici d’attirer, en ne lui promettant, c’est clair, aucun plaisir facile, il faut encore dire ceci. La loi de la mère le frappera sans doute pour deux raisons, qui tiennent au ton. Les matières traitées sont compliquées. G.Morel parvient cependant à garder tout du long une rigueur, une clarté, qui font honneur à un sens largement perdu dans la communauté analytique : celui de la démonstration de grande ampleur, et de ses moyens. On en pensera ce qu’on voudra, on aura du moins de quoi le penser. Le livre est nettoyé de ces complaisances stylistiques, qui font qu’on ne sait pas très bien de quoi parle l’auteur, mais à coup sûr, on en identifie la chapelle. Certes, cela va quelquefois très vite, et les virages sont brutaux. Mais qui pourrait se fâcher que les livres de psychanalyse redeviennent des ouvrages qu’on ne peut aborder qu’avec un esprit tendu et une culture de savant ? La seconde chose est toute différente. Vous serez étonnés de l’abstinence de G. Morel à l’égard du lexique, désormais envahissant en psychanalyse, du deuil, de la mélancolie, de la perte, de la dette, bref, des passions tristes qui deviennent le label pseudo-dépressif de la castration assumée. Ah, la fameuse dépression post-analytique qu’il faut porter en sautoir pour valider le succès de son parcours ! Tout à fait en harmonie avec son propos, G. Morel "prolonge" tout autrement son analyse, et le sinthome qui la lie, mais sans la déterminer entièrement, aux analystes qui l’ont précédée (si je puis lui appliquer sa propre conceptualité) : du coup, c’est bien moins de la transmission de la psychanalyse qu’elle offre l’exemple, que de sa transformation. Une telle chose, si vivante, se passe d’hommages aux aînés, et ouvre de façon tonique sur l’avenir.