L’Immortalité est une affaire fragile et l’Immortalité de l’œuvre n’est pas celle de la vie. Comment percevoir l’Académie française comme une ambassade culturelle intemporelle alors que seulement seize membres siègent régulièrement sous l’autorité de la secrétaire perpétuelle Hélène Carrère d’Encausse. Comment envisager un programme culturel alors que les académiciens n’arrivent pas à obtenir une majorité sur l’élection d’un candidat ?
L’élection de personnes toujours plus âgées est évidemment le fait d’un manque de renouvellement des élites, mais beaucoup aussi ne sont plus intéressées à siéger parmi les Immortels. Philippe Sollers, Patrick Modiano, Mona Ozouf sont de ceux qui ont décliné l’offre de la plus prestigieuse des confréries. Aujourd’hui, il est l’heure pour l’Académie de rattraper son époque, histoire simplement de ne pas devenir le rémanent d’un autre temps, un apparat désuet et anecdotique.
La réforme est possible. L’Académie Goncourt a ainsi instauré ce mardi 5 février un "âge de la retraite". Les jurés perdront leur droit de vote pour l’attribution du prix à l’âge canonique de quatre-vingt ans et ne seront plus que membres honoraires de l’Académie. Un début de réforme qui déjà permet d’envisager le futur plus sereinement, une innovation dont d’autres devraient s’inspirer.
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