Comme tout phénomène traumatique pour une société, la désindustrialisation massive que nous subissons a provoqué des transpositions au niveau culturel. Productions artistiques et habitudes culturelles semblent former une constellation en laquelle se cristallisent les conflits et les contradictions de la société matérielle dans le domaine médian de la culture de masse. On aurait donc grand tort de négliger ces oeuvres et ces mouvements de la culture populaire a priori et de les rejeter. L'insignifiant est en lui-même signifiant et il faut redonner sa noblesse à ces mouvements marginaux, ces détails fugaces qui parfois sont un mode d'expression à travers les quels la société nous fait parvenir des signes forts et nous tend un miroir dans lequel nous ne savons pas nous reconnaître.

Il arrive ainsi que la minceur du signifiant recèle en son sein un signifié caché d'une haute importance pour la compréhension de la société étudiée. Nous savons depuis Roland Barthes que la disposition d'un plat, la courbure d'un corps participent de ce sens caché qui se dévoile parfois dans une posture, un objet ou une habitude. Des productions culturelles et des faits sociaux qui semblent parfois anecdotiques permettent néanmoins d'appréhender aujourd'hui combien ce phénomène de dilution de notre tissu industriel s'exprime et combien il divise profondément les individus selon qu'ils en soient bénéficiaires ou victimes sans d'ailleurs toujours savoir eux-mêmes de quel côté de cette frontière ils se situent.

C'est là où la sémiotique laisse la place à la sociologie et la sociologie interroge naturellement le politique. Comme le disait Aron dans sa leçon inaugurale au Collège de France, "les sociodicées moins encore que les théodicées n'arrivent à justifier la condition des hommes". Nous invitons, à l'occasion de cette réflexion sur les conséquences culturelles de la désindustrialisation, la gauche à repenser les grands principes de la mobilité sociale, cet espoir raisonnable qui guide bien des vies parmi les plus modestes. Face à une crise sans précédent, penser les principes justes d'un progrès social généralisé devient un préalable indispensable à l'action concrète car faut-il encore savoir quel modèle d'évolution des rapports entre classes et quel modèle d'échelle des classes doit guider l'action publique.

Il ne suffit pas tant de s'appuyer sur des modèles scientifiques que de s'interroger sur la notion de justice appliquée à cette donnée des sociétés qu'est la mobilité, une donnée qui permet à chacun de donner corps à cet idéal républicain que certains considèrent comme mièvre ou dépassé mais qui relève de la promesse démocratique : croire que tout homme doit être en mesure de s'élever par l'accomplissement maximal de ses capacités sans être empêché par l'obstacle structurel de la stratification sociale.


Malaise dans la désindustrialisation

On a donc assisté ces dernières années à des phénomènes culturels de masse majeurs autour de la désindustrialisation et de la reconversion de ces lieux de production qu'étaient jadis les usines. Il n'est pas rare que ces derniers aient été transformés en établissements à vocation culturelle et l'on peut parler d'une politique publique de fait qui s'est imposée en maints endroits du continent. Il suffit de se promener en Europe pour trouver des modèles fréquents de ce type d'évolution : l'axe rhénan est ainsi un lieu d'expérimentation de nouvelles formes urbaines fondées sur ce type de reconversion. L'urbanisation très particulière d'une agglomération comme Essen est révélatrice d'un processus de montée d'une conception post-industrielle de la ville marquée par l'accroissement des espaces interstitiels.

Les distances sont étendues et les espaces naturels forment une sorte d'alternance avec le bâti qui ne répond plus tant à une fonction de reliance comme dans la ville traditionnelle qu'à une fonction conservatrice et isolante, espaçant les individus les uns des autres, formant des pôles irréductibles, des monades urbaines sans fenêtres sur l'extérieur au sein d'un continuum dont la monotonie était annoncée dans le morceau Autobahn de Kraftwerk dès la fin des années 70, morceau rythmé par une phrase unique déclinée sur un rythme continuel.

En France, L'exemple d'une ville comme Nantes est également tout à fait frappant quoique très différent dans son aspect premier. La ville n'a pas du tout la même physionomie. Nantes n'est pas réductible à une cité industrielle classique en raison de la diversité de ses quartiers où se superposent les anciennes demeures traditionnelles de l'ouest et les bâtiments les plus récents. La politique de revalorisation des emplacements industriels est également révélatrice d'un mouvement profond de réappropriation culturelle de la désindustrialisation. A Nantes, c'est tout un pan de la ville qui est devenu une sorte de Luna Park de la désindustrialisation. Qu'on se promène près des hangars à banane et on percevra combien impressionnante est la coexistence entre l'insignifiance de la distraction passagère qui s'y déroule et l'austérité de l'architecture qui l'abrite.

La primauté du loisir comme facteur de socialisation portait également les promesses d'une amélioration de la vie quotidienne dans l'imagination de bien des penseurs. On s'imaginait que la convivialité remplacerait naturellement les univers cloisonnés des unités de travail. Elle a révélé d'autres fractures. Ces lieux sont devenus symboliques du remplacement d'une classe par une autre, classe moins bien définie, plus plastique dans ses contours, mais dont on peut cerner l'habitus sans nécessairement qu'elle ait conscience d'elle même ce qui demeure une différence majeure avec l'ancienne classe ouvrière.

En outre, ces lieux évoqués ici mettent en avant des productions culturelles envers lesquelles les classes populaires sont particulièrement réticentes car demandant la possession de références que nombre de ces membres n'ont pas pu acquérir. Le temps libre s'est corrélé à la détention de capital financier et culturel et est devenu, non pas tant facteur d'émancipation que de distinction entre groupes sociaux. Car le temps libre est un capital qui fructifie au contact des autres capitaux symboliques et matériels.

Ainsi la librairie du "Lieu Unique" ne contient aucun livre d'histoire ou de philosophie, ni de sociologie. Elle décline par contre des romans étrangers d'auteurs phares, un énorme rayon théâtre destiné à une clientèle composée de professions culturelles qui allient temps libre, faible rémunération et relative précarité du statut mais détention élevée de capital symbolique. Les professions intellectuelles ont donc envahi cet espace et la montée d'une bourgeoisie intellectuelle issue des classes moyennes dont les habitudes culturelles sont à la fois élitaires et très contemporéanistes est un phénomène majeur. L'emplacement même des ouvrages recèle une hiérarchie secrète entre musiques, romans , théâtre qui retranscrit une hiérarchie entre artistes et amateurs.

Une culture élitiste se crée dans une volonté de détachement total avec le passé et aussi avec toute question qui échappe à la signification hédoniste et individuelle du quotidien. On évacue à travers l'histoire, la sociologie et la philosophie la capacité auto-réflexive et critique sur la culture. L'éternel temps présent de notre époque n'est pas le temps messianique des Walter Benjamin d'où peut surgir l'évènement qui modifie le cours de l'histoire, il est le temps immobilisé et dilué du théâtre de Beckett, celui de l'attente in-finissable et homogènequi est aussi celui de l'industrie du divertissement.

Le "Lieu Unique",comme son nom l'indique, est un point nodal, une unité de lieu, de temps au sommet du cône bergsonien, symbolisant non plus la mémoire mais l'éternel instant présent sans mémoire et sans futur. Les classes qui l'ont jadis fait vivre n'y ont plus accès au sens propre comme figuré. L'espace industriel devient définitivement un espace de loisirs dont l'ancienne classe ouvrière est dépossédée à la fois matériellement et symboliquement.

L'inaccessibilité peut ainsi s'entendre en des termes variés. La production lourde est exilée du centre ville tandis que celui-ci s'organise autour de lieux où l'on exige un ethos non moins strict que celui de l'ancienne bourgeoisie. Cela se traduit par la prééminence d'un look faussement négligé, ce qui demande une lecture des codes sociaux très aboutie, d'une grande maîtrise des niveaux de langage, de références culturelles à la fois éloignées de la culture classique, trop liée à des formes de domination sociale désormais parfaitement cadastrées, mais distinguées pour autant de références trop populaires pour préserver l'étanchéité sociale du lieu et l'homogénéité interne du groupe. La distinction ne se fait plus sur le mode de l'opposition mais de la distanciation.Comme pour les villes interminables de Rhénanie, l'espace de reliance est remplacé par des formes de séparation douces en apparence mais infranchissables en réalité;

Cette substitution d'une classe par une autre s'accompagne d'une ringardisation symbolique de l'objet industriel ou du lieu industriel et d'une inclusion de ceux-ci dans des logiques de marchandisation. La spéculation qui a frappé les objets industriels et la transformation des lieux participent d'une dépossession symbolique des classes populaires de leur propre histoire. On ne peut certes exclure également qu'elles y perçoivent une forme de revalorisation diffuse par le biais de l'hommage esthétique. Le fait que l'appropriation de cette transformation esthétique du monde industriel leur soit refusée est aussi un signe de déclassement et de coupure, car l'usine n'est plus ni un lieu de vie et de travail, ni même un lieu livré à une activité au sein de laquelle ils se sentiraient inclus.

On constate ainsi qu'en parallèle d'une montée de la spéculation sur les objets industriels esthétisés, on assiste également à une institutionalisation de la patrimonialisation de l'héritage industriel par l'intermédiaire du classement en monument historique, par exemple. Cette démarche qui est en pratique bonne et nécessaire, démontre également la muséification inconsciente que l' Europe a entamé avec la période d'émergence de sa propre puissance passée.


L'apologie culturelle de la société industrielle finissante

Or, à l'inverse, an a également assisté à une contre-attaque culturelle. La société industrielle a aussi connu un regain d'intérêt à travers la construction du mouvement steampunk qui a émergé de manière emblématique ces dernières années dans le domaine de l'imaginaire. Ainsi, le steampunk s'oppose au cyberpunk dont il est le miroir pro-industriel face au post-industrialisme électro de ce dernier. Le monde cyberpunk des années 80 combinait domination de l'informatique et de l'éléctronique et univers moderne marqué par la présence de drogues de synthèse. Le cyberpunk était l'univers mythologique de la société industrielle basculant vers la société technologique. L'objet emblématique de l'univers cyberpunk est l'écran.

Les personnages du cyberpunk évoluent dans un monde éclaté où le rapport au virtuel par l'intermédiaire des drogues et de l'informatique est prégnant quand l'irruption de fantasy et de magie ne contribue pas à amplifier ce phénomène. Le cyberpunk traduit la présence de ce que Gilles Lipovetsky nomme l'Ecran global, l'hyper-écran qui nous accompagne partout et entraîne une déréalisation de notre vie quotidienne. L'écran est cet autre lieu unique purement virtualisé dont le centre est partout et la circonférence nulle part et donc chaque avatar particulier n'est que l'infime interface du virtuel au réel.

À l'inverse, le steampunk présente les caractéristiques suivantes : un univers qui n'est pas nécessairement marqué temporellement même si les uchronies fin XIXème y sont nombreuses, les machines à vapeur, à boulons et écrous y ont des performances similaires à l'électronique, y compris dans des mondes contemporains au nôtre. C'est un monde où on peut greffer un rayon laser à un fusil Lebel, par exemple. Il est intéressant de noter que le steampunk s'est construit selon deux stratégies : l'une est l'émergence d'un nouveau paradigme, l'autre est la conceptualisation à l'intérieur d'un certain nombre de productions culturelles rattachées a posteriori à un mode de pensée bien antérieur. Jules Verne est ainsi considéré comme le père du Steampunk, les "aventures d' Adèle blanc-sec" comme une BD steampunk. La rétroactivité de la construction du steampunk montre à l'inverse du cyberpunk une dimension nostalgique. Le no future dont est issu le cyberpunk est en fait un no past, tandis que l'exacerbation de l'uchronie traduit une angoisse et un sentiment de perte et de regret devant le no future effectif du monde industriel.

L'opposition Cyberpunk-Steampunk dans la culture populaire reflète le conflit entre "l'écran et l'écrou", conflit tout à fait réel au sein de l'usine qui est celui des jeunes diplômés encadrants et celui des OS, par exemple. Une interaction problématique qui retranscrit deux formes de production antagonistes : celle de la société industrielle et celle de la société technologique Dans leur étude classique sur la classe ouvrière de 1995, Beaud et Pialoux avaient détaillés ces tensions entre jeunes techniciens titualires d'un BTS et vieux ouvriers, tensions qui reflètent le basculement entre deux univers rivaux, celui de la technologie et celui de la mécanique. Le steampunk est le chant du cygne d'un monde finissant à regrets et la mauvaise conscience d'une certaine forme de modernité qui laisse sur le chemin les vestiges et les acteurs de la société industrielle.

Dans le même ordre d'idées, on a également assisté à la naissance d'un rock "indus" aux rythmes répétitifs et puissants qui utilisent les rythmes de l'électronique pour reproduire l'impression de masse et de répétitivité de la métallurgie par exemple. Le champ lexical des noms de groupe évoque également le caractère massif de l'acier et l'imaginaire de la metallurgie : Prong, Ministry, Fear Factory, Einsturzende Neubauten,Young Gods. Leur violence possède aussi une dimension nostalgique indéniable. L'imaginaire "métallurgique" et technique a toujours eu une dimension prométhéenne comme en témoigne cette apologie de la technique et des arts qu'est l'Encyclopédie. Sa stigmatisation est le signe d'un reflux de l'idéal des Lumières et de la croyance au progrès. Le caractère sombre de cette musique reflète une perception crépusculaire de la désindustrialisation.
Cette nostalgie montre bien que quelque chose de singulier est en train d'échapper au monde européen et que sa libération ne s'accomplit pas sans nouveaux questionnements inattendus.


La gauche et la mobilité sociale à l'heure de la désindustrialisation : donner une signification politique au malaise

Ces formes culturelles qui accompagnent la désindustrialisation nous renvoient des messages contradictoires qui traduisent l'embarras de la société vis à vis de cette évolution. S'il existe un mouvement naturel d'inclusion du passé dans le présent et d'historicisation d'une période devenue finalement suffisament lointaine pour créer une nostalgie, nous sentons confusément qu'il existe un malaise civilisationnel dans la désindustrialisation car il ne peut se concevoir qu'une société renonce totalement à la production qui demeure une forme sociale de la réflexion sur soi de l'homme conçu comme être générique, comme le rappelait Marx. Ce qu'il condamnait n'était pas la technique industrielle, c'était la déshumanisation capitaliste qui l'accompagnait et la coupure entre le produit et le travailleur.

Notre attitude devant ces transformations ne peut être qu'ambigue car la réalisation de la libération du prolétariat est en train de se vérifier selon des modalités qui s'apparentent non tant à une émancipation qu' à une inattendue dissolution. D'une part, la fin du monde industriel se traduit par la fin d'une pénibilité au travail, l'avènement d'une société de loisirs et de temps libre. D'autre part, on constate aussi que cette désindustrialisation provoque une montée de l'individualisme et de l'isolement, une dissolution des solidarités, un mercenariat professionnel qui provoque les situations de malaise grandissant au travail de venu "sans qualités " pour reprendre l'expression du célèbre ouvrage de Richard Sennett.

Ces tendances divergentes concernant la désindustrialisation montrent en fait la nécessité pour la gauche de réinventer une pensée cohérente de la mobilité sociale.Voici sans doute la tâche la plus ardue à réaliser car au vu de l'évolution des sociétés modernes. On ne peut qu'être partagé entre le souci émancipateur et le souci de préserver le lien social par l'insertion dans un monde du travail intégrateur à défaut d'autres mécanismes de socialisation aussi efficaces.

Or, on l'a vu, c'est une conception de ce que doit être la mobilité sociale inséparable de l'évolution d'un groupe social donné, celui de la petite bourgeoisie intellectuelle, qui a permis l'acceptation assez large d'une pensée désindustrialisatrice qui correspondait à la doxa d'une majorité d'économistes. Cette conception impliquait une montée progressive des classes populaires au sein de l'échelle sociale et la substitution des ouvriers des secteurs primaires et secondaires par un grand ensemble d'employés et une tertiarisation générale de la société.

Le résultat ne s'est pas non plus fait attendre concernant la place même de la pensée de la mobilité sociale au sein de cet ensemble. A une pensée certes contestable et liée à des intérêts de classe particuliers, des objectifs idéaux de ce que doit être une société dé-stratifiée est venue se substituer une absence totale de réflexion sur les objectifs et les principes qui doivent gouverner une pensée progressiste de la mobilité sociale. Nous sommes arrivés à un point tel que ce ne sont plus les destinées générationnelles des individus en fonction des CSP initiales des parents qui sont appréciés comme signe d'une diversification sociale mais un phénomène tel que l'appartenance à telle ou telle ethnie supposée. En n'oubliant pas, naturellement, que les phénomènes peuvent être corrélés et que la pauvreté demeure le facteur empêchant principal de l'ascencion sociale bien que des questions ethniques puissent évidemment l'aggraver.

La gauche finit par ne plus considérer cette question de la mobilité sociale intra- et inter- générationnelle à travers une lecture classiquement sociologique mais elle s'égare souvent dans le culturalisme. Elle risque ainsi de passer à côté de grands enjeux, d'autant qu'il existe des choix idéologiques forts à réaliseer entre plusieurs modèles. Il ne s'agit pas ici de nier le caractère pluraliste des rapports de domination et de classification entre groupes sociaux. Depuis Bourdieu et sa réflexion sur cette question, il s'est produit dans l'univers de la sociologie un basculement aussi important que la découverte de la perspective en peinture et il ne s'agit pas de nier cette approche. Toutefois, on ne saurait se satisfaire d'un pluralisme qui ne hiérarchiserait pas les facteurs entre eux ou n'établirait pas des rapports de consécution quant à leur survenance et leurs effets. En dernier ressort les problèmes de détention de capital matériel ou symbolique (savoir maîtriser les niveaux de langage, les codes vestimentaires) demeurent le fondement même des inégalités.

Du modèle marxiste qui propose de bouleverser l'ordonnancement des classes, au libéralisme qui imagine une fluidité totale du système au prix du déclassement de pans entiers de la population, en passant par le conservatisme qui cherche à préserver la structuration globale et les acteurs qui la composent, quel modèle propre aurait à proposer une gauche démocratique moderne ? A cela, il n'y aujourd'hui malheureusement pas de réponse et devant les bouleversements profonds de notre tissu économique et industriel, se doter de grands principes autour de la question de la mobilité sociale revient à anticiper bien des drames et des déceptions.

Mais on peut néanmoins deviner que le défi demeure de favoriser une fluidité accrue du système tout en réfléchissant à des mécanismes de ralentissement des phénomènes de déclassement. Car si l'on ne peut que plaider en faveur de la montée globale des niveaux de vie, on doit à la fois critiquer la rente et donner des garanties quant à la peur du déclassement, ce qui relève parfois de l'injonction contradictoire.

Le défi central qui reste à relever est celui-ci : comment à la fois fluidifier un système social vers le haut sans accélerer de tels mécanismes ? Car le modèle issu du néolibéralisme, lui, possède une conception qui a séduit, puisqu'elle repose sur le postulat que chacun peut gagner mais aussi perdre, réussissant bien au-delà de ses espérances à imposer sa conception de la justice sociale et son idéologie du risque. Il faut dire qu'il n'avait face à lui nul adversaire