Cent jours après le début du mandat de François Hollande, les syndicats étudiants piaffent et demandent au gouvernement d’agir face à l’augmentation du coût de la vie, qui les frappe de plein fouet.
Selon une enquête de l’UNEF (premier syndicat étudiant) parue lundi, le coût de la vie étudiante va en effet grimper de 3,7 % pour l'année universitaire 2012-2013. Les étudiants s’appauvrissent ainsi deux fois plus vite que le reste de la population.

Les chiffres d’une autre organisation étudiante, la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), ne sont pas plus encourageants. Selon la FAGE, les frais s’élèveraient à 2731 euros pour un étudiant francilien et 2324 euros en province. En septembre 2012, un étudiant devra, selon ses calculs, débourser en moyenne 2 434,33 euros.
Le coût de la rentrée aurait ainsi grimpé de 50 % en dix ans.

Parmi les principales causes, la hausse des loyers, de 10,8 % à Paris et de 2,3 % en région, la progression de 3,2% du coût de l'alimentation et la hausse de 4 % du prix des vêtements, qui s'ajoutent à l'augmentation de 2 % des frais obligatoires (frais d'inscription, cotisation à la sécurité sociale, prix du ticket restaurant universitaire), détaille l'UNEF. La crise affecte les familles, empêchant les parents d’aider les enfants, quand dans le même temps l’écrasante majorité - 80 % - des étudiants n’a pas accès à une bourse. En conséquence, près des trois quarts des étudiants déclarent exercer une activité salariée contre 48 % il y a six ans. L'étude de l’UNEF fait le lien avec "le taux anormalement élevé d'échecs universitaires ".

L'UNEF appelle à la mise en œuvre, avant la fin de l’année, d’un nouveau Plan Social Etudiant, qui viendrait poser les bases d’une allocation autonomie - promesse de campagne de François Hollande, au point 39 de son projet présidentiel : " Je créerai une allocation d’études et de formation sous conditions de ressources dans le cadre d’un parcours d’autonomie. " Ce plan social passerait entre autres par le gel des frais obligatoires (inscription, restauration, sécurité sociale), la revalorisation de 65% des bourses ou encore l’augmentation de 20% des APL.

La FAGE réclame quant à elle la mise en place d'une Aide globale d'indépendance (AGI), regroupant les bourses sur critères sociaux et les aides au logement, octroyée sous conditions de ressources et en fonction des revenus propres de l'étudiant lorsqu'il est en rupture familiale. Cette aide, financée essentiellement par la suppression de la demi-part fiscale, "permettra également de répondre aux difficultés financières des étudiants issus des classes moyennes, oubliés par le système actuel", ajoute l'organisation.

L’éducation représente un défi crucial pour le gouvernement, qui assure que la question de l’allocation autonomie sera débattue prochainement, au cours des assises de l’enseignement supérieur. Un rendez-vous que les étudiants attendent de pied ferme