L'émissaire international Kofi Annan doit rencontrer le dictateur syrien Bachar el-Assad aujourd'hui alors que les combats entre les forces armées du régime et les rebelles continuent. Dans ce contexte, Fabrice Balanche, directeur du Groupe de Recherches et d'Etudes sur la Méditerranée et le Moyen-Orient  à la Maison de l'Orient et de la Méditerranée – Université Lyon 2, auteur récent d'un Atlas du Proche-Orient arabe (PU Paris-Sorbonne) répond aux questions de nonfiction.fr. 

 

Nonfiction.fr - Le prisme confessionnel est-il réellement prépondérant pour expliquer la Révolution syrienne ?

Fabrice Balanche - Le prisme confessionnel est prépondérant pour comprendre la Révolution syrienne. A la différence de l’Egypte et de la Tunisie, il y a en Syrie une diversité confessionnelle forte et surtout un régime dominé par une confession minoritaire : les alaouites, si bien que tout mouvement démocratique ne peut aboutir qu’à un renversement du pouvoir, ce que refusent les alaouites et bien sûr les autres minorités : chrétiens, druzes, ismaéliens et chiites duodécimains.

Cette configuration explique la résistance du régime qui s’appuie sur des forces de répression noyautées par les alaouites et des unités d’élite entièrement alaouites (la quatrième division dirigée par Maher el Assad). L’armée n’a pas éclaté, comme en Libye, ou ne s’est pas désolidarisée du Président comme en Tunisie ou en Egypte car un lien communautaire puissant la relie avec la famille Assad. Les alaouites savent qu’ils perdront leurs avantages et qu’ils subiront la vengeance d’un nouveau régime dominé par les islamistes.

Cependant, dans les premières semaines du mouvement, nous avions une contestation qui dépassait les différences confessionnelles car la révolte est aussi motivée par des causes sociales et économiques comparables aux révoltes égyptienne et tunisienne, mais ensuite elle a pris un autre chemin.

Les risques d’éclatement sur une base communautaire sont donc réels : des migrations de refuge vers la région côtière, le fief alaouite, ont d’ailleurs commencé depuis l’été 2011. Cela présage de la formation d’un territoire alaouite autonome, où les chrétiens pourraient aussi se rassembler car ils ont fui en masse Homs et les petites villes de la région tenues par les rebelles, telle Qosseyr. A contrario, des populations sunnites ont fui les enclaves dans lesquelles elles se trouvaient en territoire alaouite, telle que Haffeh et Tel Kalagh. Dans le Nord de la Syrie, les Kurdes exigent également une région autonome sur le modèle du gouvernement autonome kurde d’Irak.

Nonfiction.fr - La "séquence libanaise" (évacuation par Israël, assassinat de Hariri, alliance du 14 mars) a-t-elle été le "début de la fin" pour le régime ? Où en est le Tribunal Spécial sur le Liban ?

Fabrice Balanche - Bachar el-Assad n’a pas anticipé l’avenir de la Syrie au Liban. Les Israéliens se sont retirés du Liban en mai 2000 tandis que la Syrie se maintenait. Cette situation n’était pas durable, surtout à partir de l’invasion américaine de l’Irak en 2003 qui laissait présager une pression sur la Syrie dans le cadre de la politique du "Grand Moyen-Orient" de George Bush. Au lieu de négocier son retrait du Liban contre le retour du Golan à la Syrie ou autre avantage. Bachar el Assad s’est entêté et a même prolongé le mandat d’Emile Lahoud, le Président libanais pro-syrien, en 2004, au prétexte de "circonstances exceptionnelles". L’ONU a alors voté la résolution 1559 à l’initiative de la France et des Etats Unis sur le désarmement des milices (Hezbollah et Palestiniens) et le retrait des forces étrangères, c'est-à-dire la Syrie. L’assassinat de Rafic Hariri, le 14 février 2005, est survenu dans ce contexte et Bachar el-Assad fut contraint de retirer ses troupes du Liban en avril 2005.

Les Syriens se sont sentis humiliés et le pouvoir de Bachar el-Assad s’est trouvé fragilisé. Il a dû faire le ménage autour de lui, en éliminant les rivaux potentiels (Ghazi Kanaan et Abdel Halim Khaddam). Le régime syrien s’est retrouvé au ban de la communauté internationale, accusé d’avoir assassiné Rafic Hariri. L’intervention israélienne de juillet-août 2006 au Liban a sauvé Bachar el-Assad, car il a pu mobiliser la fameuse théorie du complot pour se disculper aux yeux des Arabes. Quelque soit le résultat du Tribunal Spécial sur le Liban, même s’il apporte des preuves tangibles de la culpabilité du régime de Damas, ce dernier criera au complot et à la manipulation. Pour la plupart des Syriens et des Libanais l’affaire est classée. Depuis, la région a connu d’autres victimes qui ne bénéficient pas d’un tribunal.

Nonfiction.fr - Pendant ces mêmes années 2000, la France a changé plusieurs fois d’attitude vis-à-vis du régime. Pourriez-vous en dresser un bilan ?

Fabrice Balanche - En juin 2000, Jacques Chirac fut le seul chef d’Etat occidental à venir à l’enterrement d’Hafez el-Assad. Depuis la visite du président français en 1996, la Syrie et la France vivaient une lune de miel. Les relations ont commencé à se dégrader avec Bachar el-Assad qui supportait mal le paternalisme de Jacques Chirac, mais surtout les intérêts de la France et de la Syrie divergeaient sur le Liban. La France voulait faire lâcher prise à la Syrie sur le Liban, dirigé par le grand ami de Jacques Chirac, Rafic Hariri, tandis que Bachar el-Assad s’obstinait à rester. Le nouveau proconsul syrien au Liban, Rostom Ghazalé nommé en 2003 à la place de Ghazi Kanaan, se montrait particulièrement odieux avec Rafic Hariri. Ce dernier a poussé Jacques Chirac à profiter de la fragilité de Bachar el-Assad pour le contraindre à quitter le Liban.

Avec l’assassinat de Rafic Hariri, la France s’est montrée extrêmement hostile à l’égard du régime syrien. L’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy en 2007 a permis d’apaiser la relation, car il était moins lié au milliardaire libanais que son prédécesseur. Le nouveau président français pensait réussir là où Chirac avait échoué, il a donc lancé l’Union pour la Méditerranée (UPM) et réintroduit la Syrie dans la communauté internationale à cette occasion. Il s’agissait d’attirer Bachar el-Assad dans le camp occidental en lui faisant miroiter des avantages économiques à condition qu’il rompe avec l’Iran. Mais ce fut la déconvenue sur le plan géopolitique et sur le plan politique puisque le régime syrien ne faisait aucune réforme. Dès les premiers mois de la révolte en Syrie, la rupture avec la France fut consommée. Le nouveau ministre des Affaires étrangères, le chiraquien Alain Juppé, reprend alors la politique de son mentor à l’égard de "l’assassin de Rafic Hariri".

La politique de la France vis-à-vis de la Syrie est dominée par le Liban, qui est notre préoccupation première dans cette zone. Elle varie entre la carotte et le bâton, mais notre carotte est maigre et notre bâton pas très menaçant. Les considérations économiques sont secondaires : la Syrie est un petit marché et les ressources en hydrocarbures sont faibles.

Nonfiction.fr - Quelles sont les options pour la "communauté internationale" ? Qu’est ce que la Russie est susceptible d’accepter ? Et la Chine ?

Fabrice Balanche - La "communauté internationale" n’est pas unie sur le dossier syrien. Pour faire simple, un axe sino-russe s’oppose à l’alliance atlantique au niveau régional : les premiers soutiennent l’axe pro-iranien, auquel appartient la Syrie, et le deuxième l’axe turco-qatari-saoudien qui rêve de voir s’écrouler le régime syrien. Si la "communauté internationale" veut arrêter le massacre, il faut qu’elle arrête de soutenir les belligérants, mais cela se traduira par la victoire du régime qui est mieux armé et organisé que l’opposition. Dans le cas contraire, la violence ne peut que s’amplifier et peut-être aboutir à la chute du régime dans quelques années, après une guerre civile sanglante et une Syrie en miettes.

La Russie ne veut pas perdre son allié, la Chine soutient la Russie et refuse de voir les Etats-Unis triompher sur ce dossier. Il est difficile d’imaginer une sortie de crise par le haut c'est-à-dire un changement de régime orchestré par la Russie, car il n’existe pas d’alternative politique qui garantisse la position russe en Syrie. Le triomphe de l’opposition signifierait le basculement de la Syrie dans le camp turco-qatari-saoudien et par conséquent occidental.

Nonfiction.fr - Le régime de Bachar el-Assad peut-il être tenté de déclencher des opérations au Liban pour déstabiliser l’ensemble de la région ?

Fabrice Balanche - Le régime syrien n’a pas besoin d’exporter ses problèmes au Liban : il s’embrase naturellement. Dans le passé, Hafez el-Assad jouait le pompier pyromane au Liban pour se rendre indispensable, il a fini d’ailleurs par obtenir le "mandat" sur le Liban en 1990 en échange de sa participation à la coalition anti-Saddam Hussein et parce que les Etats-Unis ont considéré qu’il était le seul capable d’apporter une forme de stabilité. Aujourd’hui, la Syrie n’est plus en mesure de remettre de l’ordre au Liban. Ce n’est pas nécessaire puisque ses alliés sont au pouvoir.

La Syrie n’a plus la capacité de nuisance des années 1980. Néanmoins, elle a quelques cartes comme le PKK et des groupes palestiniens qui peuvent nuire à ses voisins, mais c’est insuffisant pour faire peur à ses ennemis. Le "moi ou les islamistes" ne fonctionne plus puisque les Etats-Unis et l’Europe ne se sont pas opposés à leur victoire en Tunisie et en Egypte.

Nonfiction.fr - L’Iran pourrait-elle tenter d’utiliser les minorités chiites dans la région pour allumer des foyers d’insurrection, à titre de "revanche" en cas d’évolution défavorable à ses intérêts en Syrie ? Comment ces minorités réagiraient-elles ?

Fabrice Balanche - La Syrie compte sur son allié iranien pour déstabiliser la région. Mais en dehors du Liban et de l’Irak, il est difficile pour l’Iran de mobiliser les autres minorités chiites du Golfe. A Bahreïn et au Yémen, l’Iran n’a guère d’influence. L’Arabie Saoudite a accusé l’Iran de déstabiliser ces pays mais c’était uniquement à des fins de propagande. En fait, l’Iran peut gêner davantage les pétromonarchies du Golfe en menaçant l’exportation des hydrocarbures par le détroit d’Ormuz : manœuvres militaires et occupation d’îlots disputés. Il est possible également de provoquer Israël via le Hezbollah, la réplique de l’Etat hébreu servira immédiatement la propagande du régime de Bachar el-Assad car nous verrons se reformer une solidarité arabe du même type que durant la guerre de l’été 2006.

Nonfiction.fr - La population syrienne nourrit-elle des sentiments hostiles vis-à-vis de la "communauté internationale" et des pays occidentaux ? Le régime a toujours été, officiellement du moins, très hostile à Israël, n’hésitant pas à relayer une propagande antisémite. Quel regard la population porte-t-elle sur Israël, le conflit israélo-palestinien et l’antisémitisme ?

Fabrice Balanche - Le régime syrien fait la différence entre l’antisionisme et l’antisémitisme. Bachar el-Assad n’est pas Ahmadinejad dans ses discours à l’égard d’Israël. En mai 2001, lors de la visite du Pape en Syrie, il a eu un écart antisémite, croyant faire plaisir au souverain pontife, mais cela s’est arrêté la. Les Syriens ne sont pas antisémites, il reste un millier de Juifs à Damas et ils ne subissent aucune persécution ou animosité de la part de leurs voisins.

La Syrie est hostile à Israël qui lui a pris le Golan en 1967 et qu’elle considère comme une menace permanente. Cela permet aussi de justifier le poids de l’armée, la suspension des libertés individuelles et tous les dysfonctionnements du pays. La population syrienne se sent naturellement solidaire des Palestiniens, qui sont très bien traités en Syrie. Elle se sent humiliée par l’occupation de la Palestine, mais le combat s’est émoussé et les Syriens préfèreraient que leur niveau de vie s’améliore plutôt que d’investir des milliards dans l’armée.

Nonfiction.fr - On parle beaucoup d’un scénario "à la yéménite" : cela vous parait-il possible ?

Fabrice Balanche - Au Yémen, le président Saleh était soutenu par l’Arabie Saoudite. La moitié du pays était dans la rue contre lui, l’armée était divisée et à plus de 80 ans, il pouvait passer la main, d’autant que son clan reste au pouvoir. En Syrie, nous sommes dans un cas de figure différent. Bachar el-Assad n’a que 45 ans, son armée lui est fidèle et la majorité des Syriens aspire à un retour au calme plus qu’à un changement de régime. La Russie et l’Iran ne souhaitent pas le départ de Bachar el-Assad car il n’existe pas d’alternative qui garantisse leurs intérêts. Un scénario "à la yéménite" ne sera possible que lorsque les Russes et l’Iran auront perdu espoir de voir le régime de Bachar el-Assad triompher de la rébellion.

Nonfiction.fr - Justement, à votre sens, le régime peut-il encore reprendre le dessus et récupérer son pouvoir ou un point de non retour a-t-il été atteint ? Une aide militaire en sous-main des occidentaux aux rebelles vous parait-elle possible et souhaitable ?

Fabrice Balanche - Oui, le régime peut encore reprendre le dessus, pour cela il faut qu'il réussisse à éliminer l'opposition armée. La population aspire à retrouver le calme, elle est prête à abdiquer les revendications politiques du début pour cela. Mais si le conflit dure et que l'année prochaine nous sommes toujours dans la même situation, il sera dans une impasse.

Les occidentaux aident déjà les rebelles en sous main. Souhaitable ? Tout dépend du résultat. Si les occidentaux veulent vraiment faire tomber le régime avec les conséquences prévisibles : partition du pays, épuration ethnique, émigration des minorités... c'est à dire un scénario comparable à l'Irak, qu'ils sont prêts à aller jusqu'au bout, dans ce cas, oui c'est souhaitable et c'est même la seule solution. Cependant si c'est pour s'arrêter au milieu du chemin et finalement abandonner les populations qui ont cru aux promesses occidentales, dans ce cas il vaut mieux éviter cette option. Car cela va causer des dizaines de milliers de morts pour rien.

Nonfiction.fr - Est-ce qu'il y a des personnalités susceptibles de rassembler les Syriens et de piloter une transition ?

Fabrice Balanche - A ma connaissance, non. Le clan Assad-Makhlouf a fait le vide autour de lui. Du côté de l'opposition, il n’y a pas de leader capable de rassembler la population, ni même de groupe. Les Occidentaux tentent de promouvoir le Conseil National Syrien (CNS) mais sans succès pour l'instant. L'Armée Syrienne Libre, elle aussi, est divisée et ne représente pas une alternative acceptée par la majorité des Syriens.

En fait, on se dirige soit vers un Assad affaibli mais féroce et répressif, soit vers une guerre civile avec des clans qui se déchirent pour le pouvoir. En Irak, seule la présence des 200 000 soldats occidentaux a limité le chaos mais je doute qu’une telle chose soit possible en Syrie !

Nonfiction.fr - Quel bilan tirez-vous du sommet de l’opposition syrienne qui s’est tenu début juillet au Caire ? Et de celui du groupe des "Amis de la Syrie" à Paris ?

Fabrice Balanche - La réunion de l'opposition syrienne au Caire, sous les auspices de la Ligue Arabe et du CNS, avait pour but de rassembler l'opposition derrière le CNS. Elle avait été annoncée avec force dans les médias mais ces derniers sont restés plus discrets sur les résultats et pour cause : alors qu’il s’agissait de présenter une opposition syrienne unie lors de la réunion des Amis de la Syrie qui se tenait à Paris le vendredi 7 juillet, elle a au contraire fait éclater les dissensions au grand jour.

Tout d'abord, la plupart des groupes d'opposition de l'intérieur ainsi que l'Armée Syrienne Libre ont refusé d’y participer, dénonçant un complot "irano-russe" pour permettre à Bachar el Assad de gagner du temps et d'écraser l'opposition. C'est tout de même un comble de qualifier le CNS et la Ligue Arabe de pro-iraniens et de pro-russes ! Mais cela en dit long sur les rapports entre l'opposition de l'extérieur et ceux qui sont sur le terrain.

Ensuite, les Kurdes ont claqué la porte pour protester contre la non-reconnaissance de leur identité. Entre le CNS et les autres groupes, en particulier celui d'Aytham Mana, la guerre reste ouverte.

Ils ont néanmoins pu trouver un accord pour la Syrie d’après Assad : démocratie civile et pluraliste, refus de toute négociation avec le régime, exclusion du futur gouvernement de transition de tous les anciens membres et dissolution du Parti Baath.

En ce qui concerne le groupe des "Amis de la Syrie", Laurent Fabius reprend le flambeau laissé par Alain Juppé. Cette réunion a profondément agacé les Russes qui considèrent qu'elle ne sert à rien après la réunion de Genève. En conclusion, nous avons une opposition syrienne encore plus divisée, un bras de fer Russie - Etats Unis qui rappelle la guerre froide, pendant que sur le terrain la guerre civile fait des ravages. Il est clair que le conflit échappe désormais aux Syriens et qu'il sera encore plus difficile de le résoudre.

Nonfiction.fr - Comment voyez-vous la suite ?

Fabrice Balanche - On peut envisager trois scénarios.

Bachar el-Assad réussit à rétablir son autorité sur le pays dans les prochains mois, notamment parce que les Etats-Unis et les pays arabes du Golfe ont renoncé à soutenir l’opposition syrienne.

Le deuxième scénario est celui de la poursuite du bras de fer entre les puissances étrangères pendant des mois, voire des années, ce qui conduit à une augmentation des violences, à la généralisation de la guerre civile. L’issue pour le régime est plus incertaine mais pas désespérée. Cela signifie encore des dizaines de milliers de morts.

Le dernier scénario est celui de la réduction progressive des zones contrôlées par le régime au profit d’une opposition soutenue fortement de l’extérieur. Le régime isolé à Damas et dans quelques grandes villes finit par se réfugier dans la région côtière.
Dans tous les cas, le conflit va durer au minimum encore une année. L’inconnue sur le plan géopolitique est l’attitude des Etats-Unis après l’élection de novembre prochain. Un président républicain pourrait être plus agressif vis-à-vis de la Russie et par conséquent de la Syrie.

Il ne faut pas exclure également l’assassinat de Bachar el-Assad qui précipiterait les évènements. La CIA et le Mossad y ont déjà probablement réfléchi mais il faut pouvoir l'atteindre et avoir une alternative politique.

Il me semble que la situation va rester bloquée jusqu’au début 2013. Les acteurs internationaux réévalueront leur soutien à l’aune du rapport de force sur le terrain. Bachar el-Assad va donc intensifier la répression durant les six prochains mois pour tenter d’écraser la rébellion armée

 

* Propos recueillis par David Elkaïm.