Non, le livre n’est pas mort ! Selon une étude du baromètre numérique REC+ (référence E-Content)  de l’institut Gfk (Gesellschaft für Konsimforschung, institut d'audit marketing et d'études de marché) parue mardi, 80% des Français ont acheté au moins un livre au cours des douze derniers mois. D’autre part, le "vrai livre", le livre en papier, est le bien culturel qui s’en sort le mieux face à la numérisation. Quitte à mettre la main à la poche, la majorité écrasante (98%) des acheteurs de livres préfèrent acquérir le support papier plutôt que le livre numérisé. Dans ce domaine, les Français font figure d’exception. Chez nos voisins anglo-saxons, les ventes d’e-book ont décollé depuis plusieurs années déjà ; en juin, aux Etats-Unis, les revenus générés par la vente d’e-books étaient pour la première fois supérieurs à ceux générés par les ventes papier.

A Paris, dans le métro, le train, le bus, les gens pianotent sur leurs smartphones, déplient des journaux gratuits ou des livres, mais il est encore difficile d’apercevoir les oiseaux rares qui lisent sur des tablettes numériques. Pour essayer de mieux comprendre cette réticence et les habitudes des lecteurs français, le MOTif, l’observatoire du livre et de l’écrit en Île-de-France, lance, en association avec le Medialab de Sciences Po, une enquête pour déterminer quels sont "les usages de lecture et d’achat de livres numériques en France". Accessible à tous, le questionnaire en 55 questions, assez fastidieux, prend le parti d’étudier tous les types de lecture numérique : quel support et quelle utilisation des liseuses ou ordinateurs, quel mode d’accès au contenu, quelle fréquence etc.

Cependant, l’étude Gfk précise tout de même qu’"en termes de volume [des ventes], les biens dématérialisés dépassent de loin les biens physiques", à 62% contre 38%, selon la répartition publiée par l'institut. Le même institut publiait en avril une étude selon laquelle les ventes de tablette devraient doubler cette année en France. Affaire à suivre