L’économiste américain Paul Robin Krugman est célèbre pour avoir obtenu le prix Nobel d’économie en 2008. Cette récompense lui a été décernée pour ses travaux sur "les effets des économies d’échelles sur les modèles du commerce international et la localisation de l’activité économique". Il développe ses idées sur un blog du New York Times depuis 1999. Il vient de publier End this depression now aux Etats-Unis chez W.W.Norton & Company. Portrait. 

Paul Krugman est un ardent défenseur du libéralisme économique et de la mondialisation. Il a toujours critiqué l’interventionnisme de l’Etat dans l’industrie. Il défend le libéralisme en expliquant que la diversité de la production bénéficie à l’échelle mondiale aux consommateurs. Il est néanmoins considéré comme un néo-keynésianiste.

Biographie et travaux

Né le 28 février 1953 à Long Island dans l’Etat de New York, le célèbre économiste est le fils de David et Anita Krugman. Son grand-père juif avait émigré de Brest en Biélorussie   . Le jeune Krugman a décroché un BA d’histoire à l’Université de Yale en 1974 avant de débuter un doctorat d’économie au Massachussets Institute of Technology (MIT) sous la direction de Jagdish Bhagwati. Il enseigne par la suite l’économie au MIT pendant dix ans (de 1984 à 1994), puis à Yale et à la London School of Economics. Devenu professeur d’économie et de relations internationales à l’Université de Princeton, il a maintes fois critiqué la politique générale et économique de l’administration du gouvernement de George W. Bush (2000 à 2008) dans les éditoriaux de son blog sur le site du New York Times. Il est marié à l’économiste Robin Wells Krugman.

Il s’est fait connaître par ses ouvrages de vulgarisation économique écrit dès les années 1980. Le plus célèbre d’entre eux a été co-écrit avec l’économiste américain Maurice Obstfeld, spécialisé en économie internationale : International Economics : Theory and Policy. Paru en 2006 aux éditions Pearson Education, il est aujourd’hui considéré comme un ouvrage de référence par les universitaires américains. Krugman a également écrit une vingtaine d’autres ouvrages, dont L’économie auto-organisatrice en 1998, L’âge des rendements décroissants en 2000, Pourquoi les crises reviennent toujours en 2000, L’Amérique dérape en 2004 et L’Amérique que nous voulons en 2008. Il a publié dans de nombreuses revues académiques comme Economic Perspectives en 1987, ou dans l’American Economic Review en décembre 1980.

La théorie des économies d’échelle de Paul Krugman

Le Nobel d’économie de 2008 a révolutionné la théorie du libre-échange grâce à son analyse des effets des économies d’échelle dans le commerce international. Les travaux ultérieurs pratiqués dans ce domaine sont fondés sur cette théorie. Elle postule que le flux des échanges commerciaux – auparavant basé sur la théorie de Ricardo – n’est pas basé sur les échanges nord-sud (de matières premières d’un côté et de produits finis de l’autre), mais sur les échanges est-ouest de produits manufacturés. Ainsi, en ciblant le territoire européen et le marché automobile, les échanges entre pays se spécialisent par marques et non par produits. L’Allemagne exporte des voitures de la marque BMW vers la Suède. Cette dernière exporte des automobiles de la marque Volvo vers l’Allemagne. Cette théorie tient compte de la recherche de la diversité des produits par les consommateurs et des économies d’échelles dans la production. Il a présenté cette explication dès 1979 dans une publication du Journal of International Economics.

Au début des années 1990, il prévoit le ralentissement de la croissance économique et la difficulté à la relancer dans les pays dits "tigres asiatiques". Cette prédiction est basée sur une théorie selon laquelle la forte croissance de ces pays serait due à celle du capital et non à la productivité globale. La crise économique asiatique de 1997 validera sa théorie. Il n’a pourtant pas prévu la crise américaine de 2007-2008. Il écrira sur son blog que "L’Amérique est devenue le Japon" en référence à la dépression de l’économie japonaise à partir de l’éclatement de la bulle spéculative japonaise en 1990. Il suggère alors un plan de relance massif, conseillant à Barack Obama de "pêcher par excès plutôt que par défaut".

Selon le projet Research Papers in Economics, il figure parmi les cinquante économistes les plus influents et les plus cités au monde. Il continue d’écrire des éditoriaux pour le New York Times, dans lesquels il critique les stratégies des banques centrales. Dans un article daté du 2 juin, il expliquait que la BCE devrait baisser les taux de change, quitte à sacrifier la stabilité des prix et l’inflation sur l’autel du redressement de l’économie réelle. Plusieurs publications ont été écrites sur cet économiste, dont L’économie internationale selon Paul Krugman de Steven Coissard