C’est une petite victoire que viennent d’obtenir les opposants au projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, dit aéroport Grand Ouest. Depuis un décret du 9 février 2008, le projet est déclaré d’utilité publique, la réalisation des travaux doit avoir lieu et les expropriations nécessaires aussi . Cela fait près de quarante ans maintenant que les responsables locaux, d’abord de droite puis, de gauche (du Parti Socialiste) affrontent une mobilisation farouche bien décidée à ne pas voir émerger cette infrastructure de transport. Pour les uns, cet aéroport est le symbole d’une ouverture internationale et une alternative à l’actuel aéroport de Nantes, ((aéroport Nantes-Atlantique) jugé trop petit et dangereux. Pour les autres, militants écologistes, agriculteurs concernés, riverains perplexes et élus dubitatifs, ((http://aeroportnddl.fr/)), ce projet n’est d’aucune utilité, et il prive également les hommes de leur terre nourricière. Ces dernières semaines les grèves de la faim des opposants au projet ont montré la difficulté de la concertation sur ce dossier sensible.
Le mardi 8 mai a été signé un accord entre les représentants des collectivités territoriales concernées, des représentants locaux du Parti socialiste (Mairie de Nantes, Conseil Général de Loire-Atlantique et le Conseil Régional des Pays de la Loire) et de l’Acipa, association qui lutte contre la création de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Cet accord suspend toute expulsion d’exploitants agricoles tant que la justice ne s’est pas prononcée sur les recours juridiques déposés. Certes, ce compromis ne tranche pas sur le fond, à savoir l’annulation ou la poursuite de la construction de l’Aéroport Grand-Ouest. Il permet néanmoins de faire cesser la grève de la faim entamée par des opposants au projet de l’aéroport. C’est un répit d’au moins deux ans pour ceux qui ne veulent pas des travaux d’ici à 2014.
Cet accord trouvé n’est pas sans lien avec l’élection du nouveau président de la République, François Hollande. Si les rumeurs se confirment, Jean-Marc Ayrault, maire de la ville de Nantes, doit être nommé à Matignon demain. Difficile pour lui de devenir Premier ministre avec une telle épine sous le pied. La suspension des expropriations le temps que la justice se prononce, relève d’une décision de « sagesse » face aux risques (politiques et humains) que comporte une mobilisation portée par des grévistes de la faim. L’accord du 8 mai a permis de déminer le terrain politique en ouvrant une possibilité de dialogue. C’est maintenant au droit de trancher définitivement.