À quelques mois de l’ouverture des Jeux olympiques de Londres (du 27 juillet au 12 août 2012), certains pays et athlètes luttent pour obtenir leur ticket d’entrée pour l’événement sportif international le plus important, d’un point de vue économique, politique et médiatique. Le Kosovo en fait partie.

La République du Kosovo a proclamé son indépendance le 17 février 2008, se détachant ainsi de la Serbie. 75 États, dont la France, reconnaissent aujourd’hui le Kosovo comme État indépendant mais il n’a pas été reconnu par l’Onu. La Cour internationale de justice, saisie à l’initiative de la Serbie par l’Assemblée générale des Nations unies, a conclu le 22 juillet 2010 à la conformité de la déclaration d’indépendance du Kosovo au droit international.

Engagé depuis mars 2011 dans un dialogue avec la Serbie sous l’égide de l’Union européenne, le régime de Pristina cherche encore à asseoir sa légitimité internationale et espère une reconnaissance des Nations unies. La question des Jeux olympiques est primordiale d’un point de vue politique. Si le Comité international olympique (CIO) n’est, statutairement, qu’une organisation internationale non gouvernementale à but non lucratif, il a de fait un pouvoir symbolique fondamental dans les relations internationales. Les Jeux olympiques sont un miroir de la géopolitique et des relations entre États. Et le Kosovo espère être présent à Londres pour entrer dans la communauté olympique, à défaut des Nations unies. Même si peu d’athlètes kosovars auraient le niveau requis, ce serait une grande victoire pour la jeune République, comme cela a pu l’être pour la Palestine (le Comité national olympique palestinien a été reconnu en 1995).

Pour l’instant, le Kosovo n’est pas reconnu par le CIO et ne peut donc pas participer aux Jeux olympiques, ou alors uniquement sous le drapeau olympique   . Marine Pennetier (envoyée spéciale du Monde à Pristina) présente de façon claire cette problématique dans son article "Le Kosovo veut faire partie de la famille olympique" (27 février 2012). L’ouvrage dirigé par Pierre Milza, François Jequier et Philippe Tétart en 2004, Le pouvoir des anneaux. Les Jeux Olympiques à la lumière de la politique 1896-2004, est à ce titre très intéressant pour comprendre les liens étroits existant entre sport, olympisme et politique


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Le sport comme prolongement de la politique par d'autres moyens, par Victor Joanin.

Daphné Bolz, Les arènes totalitaires. Hitler, Mussolini et les jeux du stade, par Emmanuelle Loyer.