EuroCité, le think tank européen progressiste, publie une analyse de Joël Le Deroff sur les dernières élections législatives espagnoles qui a vu la défaite cinglante du PSOE. En voici un résumé.

* Joël Le Deroff, "Elections législatives espagnoles de novembre 2011 : derrière le cataclysme, les évolutions et les perspectives", EuroCité, 7 décembre 2011.

 

L’effondrement du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) aux élections régionales et municipales, puis aux élections législatives de 2011, ouvrent une nouvelle phase de l'histoire du système partisan espagnol. Pour la première fois, le Parti populaire (PP), de droite, devient un parti dominant, assis sur un socle électoral élevé et sur une domination territoriale ample.

Les prochaines années diront si le PP peut voir son capital électoral s’éroder à son tour, si se confirme un affaiblissement du bipartisme. Dans le cas contraire, la difficulté pour les oppositions, et en premier lieu pour les socialistes espagnols, sera de savoir de nouveau formuler une alternative électorale unifiée. Cependant, si le PSOE avait incarné cette alternative seul dans la décennie écoulée, asséchant périodiquement le capital électoral des autres forces de gauche et des partis régionalistes et indépendantistes, il est aujourd'hui bien trop démonétisé pour que cette « solution » soit facilement envisageable.

Dans le même temps, derrière une carte presque totalement bleuie par la victoire du PP, se cachent des évolutions territoriales lentes qui contribuent à modifier l'équation électorale des grands partis. Ceux-ci sauront-ils en tenir compte ? C'est un défi supplémentaire pour les socialistes espagnols qui se rajoute à celui d'un projet politique européen cohérent pour répondre à des contraintes économiques imposées par des marchés mondialisés. En attendant des réponses sur ce dernier point, cet article convie le lecteur à un voyage électoral dans les territoires d'un pays en mouvement.