Nicole Bacharan et Dominique Simonnet sont les auteurs de 11 septembre: le jour du chaos. Dans cet entretien avec nonfiction.fr ils reviennent sur l'écriture de cet ouvrage très documenté qui défait à la minute près le faisceau des évènements survenus le jour où la guerre s'est portée sur le territoire américain pour la première fois.

Le 11 septembre 2001, le jour où l’Amérique est attaquée pour la première fois sur son propre territoire, marque l’entrée de plein pied dans le XXIème siècle et une rupture majeure dans l’ordre des relations internationales. Dans leur dernier ouvrage, 11 septembre: le jour du chaos, l’historienne, politologue et spécialiste des Etats-Unis Nicole Bacharan et le journaliste Dominique Simonnet, tentent de reconstituer minute par minute les évènements de cette journée historique. Leur récit documente le déroulement des évènements sur le terrain (dans les “Twin towers”, les avions détournés, les tours de contrôle...) et les grandes instances de décision du pays (le Capitole, le Pentagone, la Maison Blanche, Air Force One...). Ils révèlent ainsi de façon imagée l’impréparation des Etats-Unis face à une attaque inédite.

Nonfiction.fr- Pourquoi avez-vous décidé de travailler ensemble sur ce projet qui semble s'éloigner du public  et des thèmes traités par vos précédentes collaborations ?

Nicole Bacharan- Nous aimons écrire ensemble. C’est une collaboration facile et stimulante sans jamais être conflictuelle. Le 11 Septembre est aussi un sujet très dur moralement que nous n’avions pas envie de  traiter seuls. Par ailleurs, Dominique a un sens du récit, du fil dramatique, du feuilleton et de l’écriture assez rare.

Dominique Simonnet- Nous avons voulu écrire le livre que ne trouvions pas en librairie. Chacun a  l’impression de connaître la journée du 11 septembre. C’est un évènement très important qui a marqué à la fois la mémoire collective et individuelle. Mais plus nous nous sommes interrogés sur cette question, plus nous nous sommes rendus compte qu’on en connaissait peu de choses, on ne savait pas vraiment comment la journée s’était déroulée à la fois dans les instances décisionnelles et sur le terrain. Il n’y avait pas de livre décrivant cette journée dans les coulisses du pouvoir.

Nonfiction.fr- Les attentats ont été si spectaculaires, médiatisés et politisés que leur dimension concrète nous échappe parfois. Vous avez entrepris un travail de restitution minutieux de cette journée historique. Votre ambition a-t-elle été de rendre aux évènements du 11 septembre une dimension plus réelle et tangible?

Nicole Bacharan- Notre ambition était de dire les faits - juste les faits -  qui se révèlent si exceptionnels, si stupéfiants, que même une fois étudiés, écrits, ils restent difficiles à concevoir. En racontant cette journée au plus près du pouvoir américain, il se dégage une impression de chaos, de désorganisation générale, ce qui pose alors de nombreuses questions : pourquoi les Etats-Unis étaient si mal préparés ? Qu’auraient-ils pu faire de mieux ? La réponse, qui peu expliquer ce “chaos”, est liée au fait que l’Amérique se trouve ce jour-là face à quelque chose que personne n’avait jusqu’alors imaginé. C’est un événement inédit, impensable (qui pouvait imaginer que l’on puisse jeter des avions civils transformés en missiles sur les plus hauts gratte-ciels de New York ?), et donc face auquel l’Amérique était démunie.

Dominique Simonnet- Le 11-Septembre, c’est un événement à la fois planétaire et local. Planétaire par sa dimension, son caractère inédit et impensable en effet, ses méthodes, le symbole qu’il représente (atteindre l’Amérique en plein cœur). Mais aussi intime, parce qu’il touche à une fibre intérieure chez chacun de nous, avec plus ou moins d’intensité : nous nous sentons tous concernés par le 11-Septembre, car il renvoie à la psychologie intérieure, à la nature profonde de l’humanité. Qu’est ce qui pousse des êtres humains à accomplir un tel acte aussi décivilisé, à assassiner des milliers d’inconnus, d’hommes, de femmes, d‘enfants ? A préparer pendant des mois, de manière si méthodique, un tel meurtre de masse, de sang froid avec le désir absolu, réfléchi, de mener cet assassinat jusqu’à son terme ?  Si la description de l’événement n’est pas une réponse, elle s’en approche au plus près, sachant que ce mystère-là demeure. S’il y a un mystère du 11 septembre, il ne porte pas sur les faits, aujourd’hui incontestables, mais sur cette barbarie humaine, froide et méthodique.
 
Nonfiction.fr- Depuis dix ans, beaucoup de nouvelles informations sur les attentats ont été déclassifiées (témoignages, enregistrements vidéos, bandes sonores, documents d’archives et enquêtes). Pouvez-vous nous décrire votre travail de reconstitution à partir de ces nouvelles sources d’information ? En quoi ces recherches ont-elles transformé votre regard sur le 11 Septembre ?

Nicole Bacharan- Ces informations proviennent de sources nombreuses et variées. On dispose aujourd’hui d’une quantité énorme de documents sur le 11-Septembre, on peut même analyser en détail les appels des passagers des avions, ceux des occupants des tours, qui ont été enregistrés par une multitude de personnes notamment les services de secours, les compagnies aériennes, les familles sur leurs répondeurs, des téléphones portables... On dispose aussi des notes prises par les différents conseillers lors des réunions dans le bunker de la Maison Blanche, au Pentagone, à bord d’Air Force One, et des témoignages directs des différents protagonistes. Il manque aujourd’hui très peu de choses : des notes sur une réunion avec Dick Cheney et une partie de l’enregistrement du cockpit du vol 93. Notre travail a pris beaucoup de temps car toutes ces données sont abondantes, très longues à manipuler, à classer, à hiérarchiser, à vérifier, à croiser. C’est un peu un travail de fourmi.  Notre perception globale des évènements n’a pas été profondément changée, à part, peut-être ce qui concerne le chaos qui a régné pendant toute la journée et dont nous ne soupçonnons pas l’ampleur.

Dominique Simonnet- Ce qui nous a le plus surpris dans nos recherches, c’est de voir à quel point tout a pu être suivi minute par minute, seconde par seconde, à chaque instant, notamment dans les premières heures de la matinée, lorsque les détournements ont eu lieu. On ne retient généralement que l’impact des avions sur les tours, ces images récurrentes sur les chaines de télévision. Mais le drame se joue bien plus tôt,  quand les contrôleurs du ciel constatent que des avions disparaissent de leurs écrans, et que les militaires envoient des avions de chasse au hasard… L’un des grands problèmes, c’est le manque de coordination : les militaires ne communiquent pas avec les civils, les pompiers ne communiquent pas avec les policiers, les hélicoptères au-dessus des tours ne communiquent pas avec les secours au sol, les chasseurs n’ont pas d’instructions claires... C’est comme s’il y avait d’une part un ciel civil et d’autre part un ciel militaire, bref une autorité gouvernementale déconnectée, et un grand désarroi face à ce flot d’informations éparses.

Nonfiction.fr- Comment expliquez-vous ces dysfonctionnements ? La catastrophe aurait-elle pu être évitée?

Dominique Simonnet- Les agences de renseignement disposaient d’un certain nombre d’informations sur la menace d’une attaque imminente, mais elles ont mal communiqué entre elles, et des erreurs d’appréciation ont été commises. Et puis, c’est vrai, on ne peut répondre de manière satisfaisante qu’à une menace que l’on connaît. Or, jusque-là, la défense américaine était organisée pour répondre à des menaces « classiques » : venant de l’extérieur, la vieille menace de la guerre froide – des missiles nucléaires visant le territoire américain -  ou des attaques terroristes contre des intérêts américains à l’étranger telles des ambassades américaines ; venant de l’intérieur, des actions terroristes venant plutôt de groupuscules d’extrême droite (comme à Oklahoma City). Mais cette fois, l’extérieur et l’intérieur se sont confondus : personne n’avait imaginé qu’on puisse détourner des avions civils au-dessus du sol américain et en faire des missiles avec des pilotes kamikazes.

Nicole Bacharan- Même si les services secrets savaient que Ben Laden préparait une attaque imminente et de grande envergure, et que cela pouvait avoir à faire avec des avions, il manquait, pour l’éviter, les pièces maitresses du puzzle : le lieu, l’heure, et surtout la méthode.

Nonfiction.fr-  En 2005, la gestion calamiteuse du drame provoqué par l’ouragan Katrina a montré que les Etats-Unis n'avaient pas appris à faire face à des crises d'une telle ampleur alors que, pourtant, les discours politiques ne cessent d’insister sur l’exigence de protection des citoyens. L'administration américaine a-t-elle enfin tiré les leçons de ces catastrophes successives ?

Nicole Bacharan- Aujourd’hui, une des commissions au Congrès est toujours chargée de suivre l’application des recommandations faites par la Commission d’enquête parlementaire sur le 11-Septembre. Ses dernières conclusions sont mitigées. Les grandes agences de renseignement ont été chapeautées dans un organisme commun colossal, le Homeland Security, et apparemment, elles communiquent mieux entre elles, et sont mieux coordonnées, sachant que ni la CIA, ni le FBI ni la NSA ne font partie du Homeland Security. Ces dernières sont des agences géantes et tentaculaires avec une tradition, une bureaucratie et une hiérarchie très fortes. Il n’a donc pas été jugé efficace de les intégrer à une entité supérieure. Des procédures spéciales ont cependant été mises en place pour qu’elles coopèrent mieux. On ne peut pas imaginer pour autant que les rivalités entre agences et la lourdeur de ces machines soient complètement résolues. La coopération avec les services étrangers s’est par ailleurs améliorée. La sécurité dans les avions a beaucoup été renforcée…. Des projets d’attentats ont ainsi pu être déjoués. La guerre secrète contre le terrorisme s’est renforcée sous Obama et a gagné en efficacité. Mais le terrorisme est inventif, et on est toujours prêt pour l’attaque d’hier et pas celle de demain

Dominique Simonnet- Beaucoup d’argent a été investi dans les moyens technologiques et notamment dans la NSA, l’agence qui draine énormément d’informations dans le monde entier. Ce qui pose un autre problème : comment les trier ? Comment identifier dans cette masse de renseignement  ce qui relève réellement d’une information terroriste ?

Nonfiction.fr- D'après vous, l'administration Obama a-t-elle tourné la page du 11-Septembre en renonçant à l'idéologie du choc des civilisations, que ce soit dans la lutte contre le terrorisme en dehors de ses frontières ou sur son territoire ?

Nicole Bacharan- Au niveau de l’administration, la page n’est absolument pas tournée. A chaque fois que Barack Obama a eu l’occasion de s’exprimer après son élection, c’est pour souligner à quel point les dangers sont constants, quotidiens et énormes. Cependant, l’administration actuelle ne cultive pas l’idée d’un « choc des civilisations ». Une partie des ambitions d’Obama a été de diminuer les tensions entre l’Orient et l’Occident. S’il existe un “choc des civilisations”, c’est celui qui, à l’intérieur des sociétés, oppose les modérés et les radicaux. Aujourd’hui aux Etats-Unis, le 11-Septembre reste présent dans les esprits, mais de manière moins aigüe. L’événement entre dans l’Histoire. Au niveau des angoisses de chacun, il est désormais en arrière-plan, derrière la crise économique qui est la première préoccupation des Américains.

Dominique Simonnet- Les attentats du 11 septembre ont changé non pas la géopolitique du monde mais en tout cas la manière dont les démocraties réagissent face au terrorisme. Au début de son mandat, en 2001, George W. Bush n’était pas interventionniste. Il n’avait pas de grands projets pour le monde, contrairement ce qui a été dit ici et là. Mais lorsque son administration s’est trouvée tout d’un coup confrontée à ce choc, elle a choisi non pas une réponse de contre-terrorisme qui aurait pu être plus ciblée, plus secrète, mais une riposte militaire, fortement poussée par les néoconservateurs, comme Donald Rumsfeld, Paul Wolfowitz, Richard Pearl. Ceux-ci avaient une obsession : en découdre avec Saddam Hussein et remodeler le Moyen Orient. Comme nous le montrons dans le livre, dès l’après-midi même du 11-Septembre, ils cherchent déjà un moyen d’établir un lien entre l’Irak et les attentats.

Aujourd’hui, dix ans après, le balancier repart dans l’autre sens. L’élection d’Obama a révélé le désir d’une Amérique qui voulait quitter ce chemin guerrier et retourner à ses valeurs démocratiques fondatrices. En fait, l’élection d’Obama est la réponse, démocratique, des Américains au 11-Septembre. Ils ont alors élu un homme qui symbolisait la réconciliation entre ethnies et religions, et l’ouverture au monde. Une autre réponse, c’est peut-être aussi le printemps arabe qui voit des peuples choisir le processus démocratique, avec toutes les inconnues et les inquiétudes que cela peut susciter. Il y a l’envers de la médaille : on sait que la démocratie peut aussi conduire au pouvoir des mouvements non-démocrates qui peuvent alors, une fois le pouvoir acquis, tenter de la détruire.

Nonfiction.fr- Comment expliquez-vous le succès des théories conspirationnistes qui ont vu le jour peu après les attentats ?

Nicole Bacharan- Si les théories conspirationnistes ont connu un certain succès après le 11 septembre, elles en ont moins aujourd’hui. Elles peuvent encore tourner un peu sur Internet mais elles ont l’air de s’affaiblir. Ces théories partaient peut-être du besoin de trouver des explications simples à des phénomènes qui nous dépassent humainement : il est plus facile de se dire qu’une dizaine de personnes malfaisantes dirigent le monde plutôt que de s’interroger sur la complexité des rapports humains. Une autre explication liée au médium Internet est que chacun se voit en expert, d’autant plus que s’exprime un sentiment de méfiance face aux élites et aux médias traditionnels. Et puis, ceux qui ont lancé ces théories cultivent les mêmes vieilles aigreurs, le vieux fond anti-américain qui  s’accompagne souvent de relents antisémites.

Dominique Simonnet- Ce sont tout de même des courants très minoritaires, contrairement à ce qu’on pourrait penser, qui bénéficient de l’effet d’amplification d’internet et de quelques effets “best-sellers”. Comme toujours, tout ce qui est minoritaire et excessif fait écho dans les médias car cela permet de faire du spectacle. Mais l’écrasante majorité des gens est loin de tout cela, et fait preuve de bon sens.

Nonfiction.fr- La mémoire des attentats terroristes occupe-t-elle une place importante dans la campagne présidentielle américaine de 2012 ?

Nicole Bacharan- Pour l’instant, elle est en queue des préoccupations. Obama est apprécié comme un leader très ferme contre le terrorisme : 62% des Américains approuvent sa politique sur ce sujet. S’il n’y a pas d’évènement majeur, Obama mettra en avant son bilan: l’élimination de Ben Laden notamment. Les républicains n’auront pas grand-chose à y opposer. Ce n’est pas pour autant que sa réélection est assurée.

Dominique Simonnet- La sécurité et l’anti-terrorisme ne sont pas forcément des motifs de clivage profond entre les deux partis. Ils sont d’accord, dans l’ensemble, sur ce qu’il faut faire, même s’ils s’accusent mutuellement de ne pas être assez “costauds”.

Nonfiction.fr- Aujourd’hui les révolutions arables semblent marquer à leur tour un tournant dans l’ordre des relations internationales. Le progrès de la démocratie et le recul de l’autoritarisme dans ces pays contribueront-ils selon-vous à limiter la capacité des mouvements radicaux comme Al-Qaida à organiser des attentats de la même ampleur?

Dominique Simonnet- Une question s’est reposée après le 11-Septembre, une question presque philosophique et en même temps très concrète car elle se traduit dans la vie quotidienne des gens : quels sont les chemins vers la démocratie ? Comment fonctionne le processus démocratique ? Evidement il fallait la guerre d’Irak pour montrer que le meilleur des chemins vers la démocratie n’est pas la force. Le printemps arabe, lui, donne l’exemple d’un processus démocratique initié par les peuples eux-mêmes. C’est la meilleure des choses. Mais il faut du temps, et un terreau, une culture démocratique, ce qui ne s’impose pas comme ça. Quand on a vécu pendant des années, des décennies, parfois des siècles, sous le joug de la dictature, dans la soumission, on n’invente pas la démocratie du jour au lendemain. La porte reste ouverte à d’autres formes de pression et de totalitarisme.

Nicole Bacharan- Nous ne savons pas qui prendra finalement le pouvoir dans ces pays arabes en plein bouleversement. Des élections libres ne sont qu’un premier pas dans l’apprentissage de la démocratie par toute une société. Il faut aussi des institutions équilibrées, la séparation des pouvoirs, l’égalité de droit entre les citoyens, une presse libre, la séparation de l’église et de l’état, sans compter l’essor d’une classe moyenne. Cela peut prendre beaucoup de temps. En attendant, ce ne sont pas toujours des groupes “sympathiques” qui s’emparent du pouvoir. Une chose est sûre, tous les nouveaux gouvernements arabes, qu’ils se disent démocratiques ou non, pour être crédibles, se sentiront obligés d’être plus distants des Etats-Unis. Mais je suis convaincue que le rêve américain, la Déclaration d’indépendance de Jefferson, l’aspiration individuelle à la vie, à la liberté, la recherche du bonheur, représentent quelque chose d’universel qui touche une corde profonde en chaque être humain qui a la possibilité d’en entendre parler. Mais le passage d’une société fondée sur la solidarité du groupe, l’autorité des hommes, des pères et des maris, des tribus, des clans, à une société démocratique qui permet tous les formes d’expression de la liberté, c’est un saut colossal, avec peu de raccourcis pour l’accomplir, qui demande du temps et présente bien des dangers.

Dominique Simonnet- On peut rêver à des valeurs, un bon sens universel : un individu, quel que soit l’endroit où il naît, qu’il s’agisse d’un milieu occidental aisé ou d’un milieu difficile déchiré, a au moins les mêmes désirs essentiels : élever et éduquer ses enfants, manger à sa faim, s’exprimer librement, ne pas craindre d’être emmené à l’aube pour être torturé… C’est un sentiment unanimement partagé qui s’exprime dans les printemps arabes, une envie de liberté en somme. Mais il existe en revanche certains groupes qui ont en horreur l’idée de liberté individuelle. C’est la grande question d’aujourd’hui : comment l’individu peut-il se situer dans le groupe ? A chaque fois que l’on donne la priorité au groupe sur la liberté individuelle, on court au pire. Hélas, l’islamisme propose cela: la loi du groupe avant tout. Il faut reconnaître que la religion dans sa représentation totalitaire, quand elle se veut hégémonique, quand elle veut faire de la politique et imposer sa loi à la société, est essentiellement dirigée et faite par et pour les hommes. C’est pour cela que, dans le futur, les femmes ont un rôle gigantesque à jouer. Les trois femmes honorées par le prix Nobel de la paix cette année nous envoient d’ailleurs un signal fort : elles expriment cette aspiration aux valeurs fondamentales, celles auxquelles devraient avoir droit tout être humain. La démocratie n’est jamais acquise. C’est toujours un combat

 

* Propos recueillis par Emma Archer.