Le 6 aout 2007, le New Yorker publiait un article qui revenait sur le phénomène spam; fléau de la société internet mondiale et exemple vivant des effets de la globalisation, il devient aujourd’hui le mal nécessaire de la société de consommation. C’est ainsi le récit d’une véritable bataille que nous raconte Michel Specter, depuis le premier spiced ham diffusé par  Gary Thuerk  en 1978 à 2007, où les messages commerciaux représentent plus de 95% de tous les messages envoyés sur internet. La lutte technologique a aujourd’hui atteint son paroxysme entre les grands fournisseurs internet, type Hotmail/Microsoft et Google, dont le but est de protéger les boites de messageries électroniques à n’importe quel prix et les réseaux diffusants en masse des messages commerciaux. Plus les sécurités des uns évoluent, plus les messages parasites s’adaptent pour les contourner au point qu’aujourd’hui aucune défense ne semble absolue.


Plus  encore, le spam, loi d’être un épiphénomène, semble parfaitement se concevoir dans une perspective mondiale. Il s’internationalise et se délocalise avec le développement de groupes de plus en plus actifs en Europe de l’est et en Chine où le contrôle et la législation sont beaucoup plus souples. Il est donc bien aujourd'hui l'affaire de tous alors que même aux Etats-Unis, et ce malgré une législation récemment renforcée, le combat contre ces nouveaux pollueurs d’internet reste difficile. Mais le spam, c'est également une "culture" qui tend à se diffuser depuis quelques années, alors que n’importe quel néophyte peut maintenant acheter sur internet un logiciel qui va lui permettre d’infecter des ordinateurs pour ensuite propager massivement des messages commerciaux.


Aujourd’hui, les deux parties se font face alors que Brad Taylor, ingénieur chez Google, propose seulement d’attendre que l’un des camps se "lasse" de cette guerre d’un nouveau genre.

 

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Crédit photo: www.flickr.com/ "chotda"