Pour débuter cette série décrivant les lieux virtuels de prise de parole et d’échange d’idées dans l’Italie contemporaine, nous parlerons du site qui fait référence en matière économique et que les grands quotidiens citent volontiers.

La Voce a été crée en 2002 par un collectif informel d’universitaires actifs dans les sciences économiques et sociales. Mais si ces « experts » bénéficient de tous les savoirs nécessaires à une analyse ex-post des actes des gouvernants, c’est davantage dans une optique prospective qu’ils inscrivent leur travail au sein du site.

Tentant de contre-balancer l’état de « campagne électorale permanente » qui menace le pays et sa liberté d’expression, Tito Boeri   et ses 22 collègues qui forment la rédaction, enquêtent, imaginent et inventent sur des sujets allant des comptes publics au transports, de la politique fiscale au sport. Ne perdant pas de vue leur mission d'« alphabétisation économique », la Voce ose poser des questions simples et proposer des réponses iconoclastes.

C’est ainsi qu’en 2005, au détour d’un billet sur les chiffres du chômage (que l’on définit en Italie par son complémentaire, à savoir le taux d’ « occupation »), l’idée d’un contrat de travail unique et progressif fut lancée. Passée presque inaperçue du grand public, cette idée fit son chemin, notamment au sein des syndicats, au point qu’à l’aube de la création du nouveau grand parti de centre gauche, le PD (partito democratico), cette proposition refait surface et s’inscrit au programme du parti qui porte l’espoir de la gauche. Et il n’est pas impossible que l’idée s’arrête de ce côté des Alpes… Le mois dernier, la Voce publiait en effet la version italienne de l’article d’Olivier Blanchard (l’un des talentueux économistes français, professeur au MIT) décrivant les quatre étapes pour la réforme du marché du travail en France dont le contrat de travail unique est un outil important.

Emmanuel Bérard.


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