Un ouvrage synthétique qui fait le point sur la France de l’Occupation et sur  les nombreuses controverses qui entourent cette période tragique.

 

L’Occupation que la France a connue entre 1940 et 1944/1945 demeure un épisode douloureux de l’histoire nationale. Ses résonances, tant par le prisme de sa mémoire, que par le biais de son histoire, nourrissent, encore aujourd’hui, de très nombreux débats passionnés dans la vie publique du pays.

Ce Dictionnaire de la France sous l’Occupation est destiné à un large public. Il présente les principaux éléments de cette période troublée que furent les " années noires ". Son objet est cependant plus large qu’une simple succession de notices, dans la mesure où ses deux premières parties ((" L’Occupation en questions " et " Temps forts ".) retracent le contexte général de la période et répondent à une série de questions toujours d’actualité sur l’Occupation.

Cet ouvrage est l’œuvre de deux spécialistes de l’histoire de l’Occupation. Éric Alary est agrégé et docteur en histoire, professeur de khâgne et chercheur associé au centre d’histoire de Sciences-Po. Il est notamment l’auteur de L’Exode oublié paru en 2010. Bénédicte Vergez-Chaignon est également docteur en histoire. Elle a récemment publié une Histoire de l’épuration chez Larousse.

Un outil de travail pratique…

Cet ouvrage se présente en trois parties. La principale est le dictionnaire qui décline ses notices en un peu plus de 300 pages. Y sont présentés par ordre alphabétique les principaux faits (10 juillet 1940, l’exode, débarquement de Normandie, …), lieux (le Mont Valérien, Montoire, Sigmaringen, …), les acteurs, tant individuels (Pierre Laval, les époux Aubrac, Fernand Brinon, …) que collectifs (la France libre, les catholiques, les collaborationnistes, …). Une attention toute particulière est apportée à la vie quotidienne des Français sous l’Occupation (manifestations de ménagères, hiver, queue, rutabaga, …) et à leur vie culturelle, avec des entrées dédiées aux intellectuels, aux chansons telles le Chant des partisans ou Maréchal, nous voilà, à la radio ou encore à la presse. Enfin, la mémoire de cette période n’est pas négligée. Le lecteur appréciera la présence de notices consacrées au Chagrin et la Pitié, à l’ouvrage de Robert O. Paxton La France de Vichy ou encore aux " Vichysto-résistants ".

Ce dictionnaire étant destiné à un large public, ses notices relativement brèves n’en demeurent pas moins complètes. Les controverses que la question traitée est susceptible de soulever ne sont pas passés sous silence. Leur évocation contribue à mesurer l’évolution de l’historiographie. Les entrées permettent ainsi de faire aisément le point sur un sujet donné. À ce propos, on pourra uniquement regretter qu’elles ne soient pas accompagnées d’une bibliographie sélective destinée au lecteur désireux d’approfondir le sujet.

… et original

L’originalité de ce Dictionnaire de la France sous l’Occupation réside dans ses deux premières parties d’une centaine de pages au total. Dans les " Temps forts ", les deux auteurs brossent à grands traits le cadre dans lequel s’inscrit cette histoire. Ces rappels permettent de bien contextualiser les différentes notices constituant la troisième partie de l’ouvrage. La problématique étudiée ne se limite pas à l’Occupation au sens strict, puisque sa mémoire est également présentée. Sachons gré à Bénédicte Vergez-Chaigron et Éric Alary d’avoir inclus dans leur propos les résonnances les plus récentes de ce " passé qui ne passe pas ", comme la lettre de Guy Môquet ou l’attachement du président de la République au Plateau des Glières.

" L’Occupation en questions ", partie inaugurale, est constituée de réponses à 11 questions que toute personne curieuse de la période s’est nécessairement posée. Ainsi, par exemple : " Qui est responsable de la défaite en 1940 ? ", " La France fut-elle complice de la Solution finale ? ", " À quoi la Résistance a-t-elle servie ? " ou encore " L’Épuration a-t-elle été un échec ? ". Si ces interrogations sont des " questions simples ", quelque peu provocatrices, les réponses apportées par les auteurs ne le sont pas. Au contraire, le texte est fin, précis, et mesuré. Les apports les plus récents de l’historiographie sont parfaitement pris en compte afin d’apporter toutes les nuances nécessaires à ces interrogations qui, soixante-dix ans après les faits, persistent à se poser.#sdp "

L’ambition de cet ouvrage n’est pas de renouveler notre connaissance de l’histoire de la France sous l’Occupation, mais d’en présenter sous forme de dictionnaire ses principaux éléments. Les notices sont rédigées d’une manière didactique qui permettra au plus grand nombre de faire rapidement le point sur la question.