EuroCité, le think tank européen progressiste, publie une note de Stéphane Lovisa, maire-adjoint du XIVe arrondissement de Paris et syndicaliste, sur le lien nécessaire entre la gauche européenne et le mouvement syndical européen pour construire l'Europe sociale. En voici un résumé.

 

* Stéphane Lovisa, "Le lien nécessaire entre mouvement syndical et Gauche politique européenne pour construire l'Europe sociale", EuroCité, 20.04.2011.

 

Les partis politiques de gauche des pays européens et celui de niveau européen doivent renforcer leurs liens avec le mouvement syndical européen. Pour créer un rapport de force avec les organisations de droite et les instances européennes afin de permettre une avancée significative de l’Europe sociale, il faut que ces structures se connaissent mieux et travaillent ensemble à des synergies et des convergences. Ce n’est pas le cas aujourd’hui, les revendications disparates des unes et des autres mènent à des mouvements en ordre dispersés. L’objet de cet article est de décrire succinctement la réalité, l’histoire et la structure du mouvement syndical européen actuel et ses revendications afin qu’elles soient mieux prises en compte par les militants européens de gauche.

Cette analyse révèle la nécessité pour le PSE et les partis le composant de construire et d’entretenir des liens serrés avec le mouvement syndical européen. Des rendez-vous fréquents et réguliers instaurés de façon statutaire seraient une bonne idée. Ils permettraient de faire en sorte que chacun conserve son indépendance, tout en instaurant des lieux de discussion sur les questions importantes à même de faire avancer l’Europe sociale. L’organisation annuelle d’une conférence européenne PSE-CES, par exemple, pourrait permettre à chacun de mieux connaître les positions de l’autre afin de faire avancer des revendications communes crédibles. Plutôt que de verser dans des incantations qui mènent souvent à une puissance de plus en plus grande des entreprises et des actionnaires, générant une captation de plus en plus grande de la valeur ajoutée par le capital au détriment des salariés.

L’Europe sociale n’est encore qu’embryonnaire. Les traités renvoient à des négociations nationales des questions pourtant centrales pour le progrès social en Europe (les salaires, le droit de grève…). Les partis de gauche et les syndicats doivent s’entendre pour avancer de concert sur ces questions cruciales pour que le niveau de vie des européens sorte de la stagnation et que l’Europe redevienne un continent de progrès social.