* Colloque Europartenaires / Friedrich Ebert Stiftung : "L’Europe dans la gouvernance mondiale : quel avenir ?", le jeudi 31 mars 2011 de 14h à 18h à l'Assemblée nationale (salle Victor Hugo, bât. J, 101 rue de l'Université)

 

L’Europe de l’Ouest a connu pendant un demi-siècle la prospérité économique. Accompagnée d’une constante amélioration de la qualité de vie et de la hausse du revenu moyen, l’économie européenne était synonyme de progrès. Cette dynamique ne semble plus marcher aujourd’hui avec les changements démographiques qui font rapidement croître le fardeau qui pèse sur les actifs. A cette problématique est venue s’ajouter une crise économique et financière mondiale aux conséquences très lourdes pour l’Europe.

Alors que l’Europe reste un des principaux acteurs de la mondialisation, elle ne semble pas réussir à peser sur les questions monétaires, ni dans le cadre des organisations internationales, ni dans ses relations bilatérales avec la Chine par exemple.

La conférence de Copenhague sur le climat de décembre 2009 a été révélatrice de la faiblesse du leadership européen. L’accord final montre à quel point les pays émergents sont apparus comme de nouvelles puissances avec lesquelles l’Europe devra dorénavant compter.

A l’heure de la présidence française du G8 et du G20, il est ainsi temps de réfléchir sur la place de l’Union européenne dans la gouvernance mondiale. Le seul soft power de son marché intérieur lui suffira-t-il pour peser sur l’économie mondiale ? Alors qu’une régulation financière apparaît indispensable à une sortie durable de la crise économique mondiale, l’Europe peut-elle se permettre de ne pas disposer d’une représentation extérieure commune dans le domaine économique et d’être exclue en faveur du G2 Etats-Unis – Chine ? De quels moyens dispose-t-elle pour contribuer à l’émergence d’un système monétaire plus équilibré ?

Un retour aux sources s’impose. Jean Monnet doit alors nous revenir en mémoire. L’organisation de l’Europe n’avait pour lui de sens que parce qu’elle lui permettait de devenir une composante puissante de ce monde en train de s’organiser. L’organisation institutionnelle et économique de l’Europe était cette condition pour que les Européens continuent à écrire l’histoire du monde avec les autres peuples.

Il dépendra donc de la capacité  des dirigeants de l’Union européenne à mobiliser l’ardeur potentielle des citoyens autour d’objectifs communs et propres à les séduire : en rappelant sans relâche à leur fierté que l’Union est forte de 500 millions d’habitants et d’un quart de la richesse mondiale, mais aussi qu’elle parle trop bas.

L’éternel défi est pour elle de tirer parti, pour valoriser son rayonnement universel, pour s’assurer, aujourd’hui et demain, voix au chapitre dans le monde, d’une possible concordance d’énergies, dans toutes les directions –, la lutte contre la misère, l’organisation de l’immigration, la politique de sécurité et de défense, l’usage des nouvelles technologies, la diversité langagière…

L’Union doit avoir pour ambition d'être un acteur mondial, pour promouvoir une gouvernance mondiale et répondre aux défis planétaires tels que la menace nucléaire, les atteintes à l’environnement, le crime organisé, la régulation financière, la sécurité énergétique alimentaire ou sanitaire. Elle n’y parviendra qu’en mobilisant tous ses instruments d'actions autour d'objectifs concrets susceptibles de mobiliser les gouvernements et les citoyens. L'Union européenne ne se fera entendre de l'Amérique et de l'Asie que si elle construit avec le sud de la méditerranée et, à terme, avec l'Afrique, un ensemble qui pèse dans le monde, porte des projets communs et défende ses intérêts et son modèle de développement dans les institutions internationales.
Dès lors, les vraies questions pour les Européens portent aujourd’hui sur le monde : quels sont ses défis, comment l’Europe peut-elle s’organiser pour y répondre, peut-on peser – et par quels moyens – sur l’organisation pacifique du monde ?

Nous tenterons de répondre à ces questions lors de notre prochain colloque Europartenaires-Friedrich Ebert Stiftung, le 31 mars de 14h à 18h.

 

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