Le PS ne manque pas d’idées, encore faut-il qu’elles puissent émerger. Et c’est tout le sens des trois précédentes conventions nationales (nouveau modèle de développement économique, social et écologique ; rénovation ; international et Europe) et de la prochaine qui se tiendra début décembre sur l’égalité réelle. Le texte, préparé par une commission présidée par Benoît Hamon, a été adopté -non sans bruit- par le Conseil national, le "parlement" du parti. Il commence à être discuté dans les sections et les militants peuvent proposer des amendements qui seront soumis au vote des adhérents le 2 décembre prochain.

Parmi les sujets débattus dans cette Convention : la parité aux élections politiques, mesure phare du gouvernement Jospin. Le texte propose de supprimer la dotation publique aux partis qui ne respecteront pas l’objectif paritaire pour les élections nationales au scrutin uninominal. C’est un durcissement des dispositions actuelles qui n’infligent que des pénalités financières et dont l’efficacité est très discutable. Face aux réticences des partis politiques, l’adjoint au maire de Paris en charge de la vie étudiante, Didier Guillot, fait une proposition plutôt radicale : il propose que "dans chaque circonscription les partis désignent un binôme, un ticket. Peu importe l’ordre. Il ne s'agit pas d'un titulaire et d'un suppléant, mais bien de 2 titulaires et le cas échant de 2 suppléants, sans hiérarchie entre eux. Avec un tel système, quel que soit le volontarisme aiguisé ou non de tel ou tel parti, la parité est totalement assurée à l’issue du vote, puisque chaque circonscription élit un homme et une femme. Il ne s'agit aucunement d'exercer une co-responsabilité car chaque député homme le sera autant que la députée femme et durant tout le mandat."

Cette solution est astucieuse quand on sait les difficultés rencontrées par les partis pour installer des candidats nouveaux : les sortants rechignent très souvent à laisser leur place et ne laissent aux novices que des circonscriptions ingagnables. Pour que la mesure proposée par Didier Guillot ait une pleine efficacité, il faudrait aussi mettre fin au cumul des mandats, ce mal qui interdit tout renouvellement. C’est justement ce qu’a décidé le PS lors de sa convention "Rénovation" en juillet dernier et, il faut l’espérer, c’est ce qu’il ne manquera pas de mettre en œuvre dans les prochains mois

 

Le détail de la proposition de Didier Guillot sur son blog