Wikileaks : un pavé dans la mare irakienne !

 

Le site de ressource et d’analyse politique Wikileaks vient de rendre publics quelque 400.000 documents de l’armée américaine concernant les actes de guerre perpétrés en Irak de 2004 à 2009. Comme le constate Mediapart ce week-end, les documents révèlent que 66.000 "civils" ont été tués durant cette période sur un total de 109.000 victimes, soit un ratio - pour le moins inacceptable pour une armée moderne - de 60% de "dommages collatéraux".

 

On apprend par ailleurs que l’armée américaine a fermé les yeux à de nombreuses reprises sur des actes de torture commis par l’armée irakienne. Cet aveuglement volontaire n’a cependant rien de très étonnant lorsqu’on sait que les Etats-Unis ont eux-mêmes largement pratiqué la torture à Guantanamo et Abou Ghraib   , quand il ne la sous-traitait pas à des pays officiellement peu recommandables (Syrie et Tunisie en têtes), mais officieusement bien pratiques. Entre autres révélations sur les pratiques douteuses de l’armée irakienne, on appréciera sans nul doute les "centaines de rapports [qui] font état de prisonniers fouettés, passés à tabac et brûlés". Les plus téméraires d’entre nous pourront aussi se délecter des cas de "détenus exécutés, des doigts coupés et des visages brûlés à l'acide."             

 

On conclura ce joyeux panorama des convergences americano-irakiennes en matière de lutte contre le terrorisme en rappelant que Wikileaks n’en est pas à son premier coup d’éclat. Déjà le 26 juillet dernier le site, hébergé par la société suédoise Bahnhof dans un abri anti-atomique en plein cœur de Stockholm   , avait publié 92.000 documents américains sur la guerre en Afghanistan – dont de nombreux documents confidentiels et jugés très sensibles par l’armée.

 

*Source : http://www.mediapart.fr/journal/international/231010/60-des-victimes-de-la-guerre-en-irak-sont-des-civils