EuroCité publie une longue synthèse des treizes dernières élections législatives dans l'Union européenne, avec un constat frappant : un glissement massif et quasi-systématique vers la droite. Et un rappel que l'Europe est bien une réalité politique.

Trop souvent, le débat politique sur l’Europe se résume à la forme institutionnelle dont nous rêverions pour l'Union. Cela nous permet d’oublier à bon compte de parler de ce qu'elle est en 2010 : un ensemble politique doté d'institutions, d'une majorité politique, travaillant et produisant des normes juridiques.

Cette Union comporte donc un pouvoir législatif détenu par deux institutions (Parlement et Conseil) plus un quasi-monopole de l’initiative législative détenu par la Commission (comme beaucoup de gouvernements, de fait, en régime parlementaire). Le suivi de la composition de ces institutions devrait donc retenir toute l'attention des responsables politiques, des commentateurs et des citoyens, puisque l'élection du Parlement européen et celles des Parlements nationaux sont deux formes d'élections législatives européennes.

Or, si à la veille des élections européennes du 4 au 7 juin 2009, le rapport de force politique dans l’Union européenne était déjà nettement en faveur de la droite, cette situation n'a cessé de s'accentuer. Cet article analyse, chiffres à l'appui, cette évolution.

Le groupe du PPE (Parti populaire européen) a été renforcé dans un Parlement européen où la gauche s'est encore tassée, incapable désormais de former des majorités alternatives même en s'alliant aux libéraux. 13 élections nationales plus tard, la composition du Conseil fait quant à elle apparaître une faiblesse historique des forces de progrès, dans une évolution quasi-générale et très précoccupante

 

* Joël Le Deroff, "Chroniques des élections législatives de l’Union européenne (2009-2010) : le glissement continu à droite", EuroCité, 09.10.2010.