Depuis un mois maintenant, la publicité a pris une nouvelle tournure sur le réseau social le plus en vue ces derniers temps. Mark Zuckenberg, PDG de Facebook, vient de déclarer  «C’est une nouvelle manière de faire de la publicité sur Internet.» Le nouveau géant de l’Internet est en effet bien décidé à s’inviter au royaume de la publicité et des investisseurs.


Coca-Cola sera-t-il ton nouvel ami sur Facebook ?

Pour ce faire, le système "Beacon" est mis en place sur le réseau social depuis quelques semaines. Il consiste à transmettre le profil personnel des utilisateurs aux annonceurs pour un meilleur ciblage publicitaire. Un utilisateur peut transmettre une mine d’informations sur le site communautaire : sa situation familiale, son âge, ses goûts cinématographiques, son cursus scolaire et professionnel, son humeur, ses loisirs plus nocturnes… Des informations qui intéressent bien entendu les marques. Un système de diffusion de message viral a été aussi discrètement mis en place. De plus, à chaque achat sur un site partenaire de Facebook, l’ensemble des amis de l’acheteur est au courant de son achat… Noël approchant, on comprend l'intérêt commerical de cette fonctionnalité - laquelle a, naturellement, et tout aussi rapidement, suscité une grande hostilité !


La résistance s’organise

Ces évolutions au sein de Facebook ont alimenté bon nombre de discussions sur la blogosphère ces dernières semaines, et la résistance s’est organisée au sein même de la communauté. Des groupes d’opposition se sont créés en France et aux Etats-Unis pour dénoncer l’utilisation de leurs données personnelles à des fins publicitaires.

L’association américaine EPIC (Electronic Privacy Information Centre) a vivement réagi dès l’annonce : « Quand les données sont rassemblées, vous devez demander à quoi elles servent, qui les utilisera et comment », « Les utilisateurs postent leurs données pour leurs amis, pas pour les publicitaires ».
La France est encore plus protectrice, la loi informatique et libertés prévoit ainsi que toute personne peut «refuser, sans avoir à se justifier, que les données qui la concernent soient utilisées à des fins de prospection, en particulier commerciale.».


Des combats juridiques pourraient d’ailleurs s’engager car,  comme l’a révélé le New York Times, une loi dispose par exemple dans l’Etat de New York que « Toute Personne dont le nom, le portrait, l’image, ou la voix est utilisé dans l’état à des fins publicitaires ou commerciales sans un préalable consentement écrit » peut faire l’objet d’un recours devant la justice.

Aujourd’hui il existe les groupes comme l’« Anti-facebook-Mouvement pour un cercle d’amis réels » ou bien « Les abandonistes de Facebook » et des pétitions avec plusieurs centaines de milliers de signatures ont circulé.

Face à ces protestations, Marc Zuckenberg a en partie renoncé et même présenté des excuses. C’est dorénavant l’utilisateur qui décidera si ses amis peuvent être informés de ses achats en ligne.

Ce débat repose la question du modèle économique du monde virtuel gratuit  2.0. Avec un seul mythe, Google, qui a prouvé qu’il était possible de gagner énormément d’argent en ligne. (3,6 milliards de bénéfices contre 30 millions pour Facebook).

Pour en savoir plus, deux articles du New York Times:

"Pro Bono Efforts Follow Targets to the Web" de Stewart Elliott

"Apologetic, Facebook Changes Ad" de Louise Story