Pius Njawé, journaliste camerounais et fondateur en 1979 du quotidien Le Messager, est décédé lundi 12 juillet dans un accident de voiture aux Etats-Unis. Il était considéré comme une icône dans la lutte pour la liberté de la presse et dans l’opposition contre le président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982. 

 

Né en 1957 à l’Ouest du Cameroun, il vendait des journaux dans la rue pendant son enfance avant de fonder, à 22 ans, le journal Le Messager. Pionner du journalisme indépendant, il a combattu durant toute sa carrière pour les droits de l’homme et contre le régime politique de son pays, ce qui lui a valu d’être la cible de la répression. Il fut arrêté plus de cent vingt fois et emprisonné au moins trois fois, notamment en 1997 après avoir évoqué les problèmes cardiaques du président Biya, épisode qu’il raconta dans son livre Bloc-notes d’un Bagnard (Mille et Une nuits, 1998). 

 

Il était toujours directeur de la publication du Messager et président de Free Media Group, entreprise éditrice du quotidien. Il a reçu en 1991 le Prix de la libre expression   et en 1993 la Plume d’or de la liberté de l’Association mondiale des journaux, comme reconnaissance de son travail de journaliste indépendant