Le dernier numéro de la revue Dissidences nous invite à réfléchir sur les gauches radicales belges avec distance et engagement.

La revue Dissidences est née en 1998. Elle portait alors le nom de Dissidences-BLEMR (Bulletin de Liaison des Etudes sur les Mouvements Révolutionnaires). Treize numéros furent publiés entre 1998 et 2003.  En 2006 la nouvelle collection Dissidences voyait le jour avec à ce jour sept numéros couvrant des thèmes très variés, comme la révolution, la lutte armée et le  terrorisme, le théoricien du communisme libertaire Daniel Guérin, les avant-gardes artistiques et politiques autour de la Première Guerre mondiale, mai 68, le trotskysme en France et dernièrement les extrêmes gauches en Belgique francophone depuis 1945. Dans le septième et dernier numéro, nous découvrirons les surréalistes belges et leurs rapports au communisme, aux lettristes et à l'Internationale situationniste. Nous croiserons le théoricien marxiste Ernest Mandel  (l'auteur belge le plus traduit après Georges Simenon), puis visiterons les principaux mouvements communistes (trotskystes avec la question de l'entrisme, prochinois avec le "grippisme", puis le complexe Parti Communiste Belge). Nous ferons un bref détour par la galaxie marxiste-léniniste avant d'explorer le "Mai 68"  belge, avec ses grèves, son milieu ouvrier, syndical et étudiant. Plus prés de nous, on abordera la question des "sans-papiers", de 1974 à 2009 (avec ses régularisations, ses enfermements, ses expulsions, ses mobilisations, ses évasions, ses procès, ses luttes et ses organisations) et on s'intéressera au "Centre social ", un groupe autonome à Bruxelles. Enfin ce numéro se clôturera par l'interview  de Gilles Martin, fondateur de la maison d'édition Belge Aden qui a publié près de 80 titres liés à la gauche dite radicale. Un numéro qui tombe à pic au moment où "toute contestation sociale d'une certaine ampleur en Belgique tend à reposer la question de l'identité et de l'unité nationales"   .

Cette revue Dissidences est animée par une équipe d’universitaires et chercheurs de différentes disciplines, histoire, sociologie, science politique, psychologie sociale   qui ont réalisé une revue (engagée) de qualité, faisant que leurs  interventions - portant sur une étude scientifique des mouvements révolutionnaires - ont été remarquées et reconnues par le monde universitaire dans des mémoires de maîtrise (partenariat avec l'IHC de l'Université de Bourgogne pour une 2e journée d'étude sur le trotskysme en novembre 2004), dans la prise en compte de problématiques par des chercheurs et la soutenance d'une thèse sur le militantisme dans la LCR post-68 (par un des collaborateurs, Jean-Paul Salles).

Le sérieux de cette revue nous console des publications people d'écrivains ou de journalistes médiatiques sur l'objet des gauches dites radicales et des mouvements d'extrême gauche.

 
 

* Dissidences, "La Belgique sauvage. Les gauches radicales en Belgique francophone de 1945 à nos jours", Le bord de l'eau éditions, 2009, 236 p., 20 €