Les échecs successifs du PS suscitent depuis maintenant un septennat de nombreuses tentatives d’analyse. Zaki Laïdi a été, avec son collègue Gérard Grunberg, l’un des commentateurs les plus avisés de cette spirale de l’échec. Ils ont notamment choisi, dans leur ouvrage Sortir du pessimisme social ou sur l’excellent site Telos, d’analyser les mouvements historiques, sociologiques et économiques de fond, qui depuis 1989 ont vu le PS de moins en moins en phase avec les réalités de la mondialisation.
 
C’est dans la droite ligne de cette réflexion que l’on peut situer l’article que publie Zaki Laïdi dans le journal Le Monde daté du 8 juillet 2009, titré : « La survie du PS ne doit pas empêcher la naissance d'une gauche moderne » .
 
Il constate que l’évolution du monde depuis 1989 aurait du renforcer le PS, or c’est le contraire qui s’est produit. C’est en analysant ce paradoxe que Zaki Laïdi retrace les renoncements successifs du PS à une pensée du monde contemporain, au profit de divers collages idéologiques improbable (rhétoriques empruntées au PC, à ATTAC ou une plate dénonciation de « l’ultra libéralisme »), et choisis avec un art surprenant du contre-temps.
 
Même la « divine surprise » de la crise financière n’a pas pu sortir le PS de cette spirale, où  l’impensé des réalités économiques mondiales, européennes ou nationales le dispute à la contraction de l’ambition politique sur la gestion de fiefs locaux.
 
Au bout de son raisonnement, Zaki Laïdi ensevelit le PS par cette constatation cinglante : « L'enjeu n'est plus de savoir comment sauver le PS mais de faire en sorte que sa survie ne contrarie pas l'émergence d'une gauche moderne et forte. »
 
Reste à savoir quelle forme peut prendre aujourd’hui ou demain cette gauche moderne et forte…